Recensement et valorisation des peupleraies publiques 

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Soutenu par France Bois Forêt (FBF), et en lien étroit avec la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR) et l’Office national des forêts (ONF), le Conseil national du peuplier (CNP) évalue la quantité et la qualité des peupleraies communales. Vers une nouvelle source d’approvisionnement ?

Avec une récolte annuelle de 1,5 Mm3 de bois d’œuvre, la France est le premier producteur de peuplier en Europe, avec un bois transformé localement. Et la demande croît ! Photo : Emmanuel Naudin

L’Interprofession nationale, à travers les nombreux programmes qu’elle soutient, travaille depuis deux décennies à rendre le bois plus performant, à développer ses multiples usages, à adapter la forêt et à préparer les ressources forestières du futur. Aujourd’hui, écologie et géopolitique obligent, l’heure est plus que jamais à la réduction des pollutions et de notre dépendance au pétrole. D’où la recherche accélérée d’alternatives aux plastiques, en particulier dans l’emballage de produits frais. Léger, souple, antimicrobien, résistant à l’humidité et valorisable, le bois fait figure de compétiteur idéal, notamment le peuplier ! Ses qualités intrinsèques autorisent une fabrication plus sobre en énergie que celle des emballages équivalents en carton ou en plastique. L’usage de cette essence ne s’arrête d’ailleurs pas à l’emballage léger, mais s’étend à la palette, aux emballages industriels, aux sciages aux destinations diverses (literie, mobilier, bardage…), au contreplaqué, à la construction… Dynamisée par les besoins croissants des utilisateurs d’emballages et de la construction1, la demande de bois de peuplier augmente. Les populiculteurs pourront-ils y répondre ?

200 000 ha de peupleraies

Possible, à condition de mettre en production toutes les peupleraies de l’Hexagone. Aujourd’hui, 140 000 propriétaires exploitent 200 000 ha de peupleraies. Mais nombre de communes abritent des plantations de peupliers dont l’existence et la gestion sont très mal connues. « L’analyse du cadastre fait apparaître que ces peupleraies publiques concerneraient 7 000 communes et s’étendent sur environ 30 000 hectares », indique Emmanuel Naudin, chargé de mission pour le Conseil national du peuplier (CNP). Une estimation rapide qui, à ce stade, ne dit rien du statut, ni de l’état des plantations. Pour en avoir le cœur net, le CNP a lancé, l’an passé, une vaste enquête pour évaluer et qualifier ces peupleraies perdues. Soutenue par France Bois Forêt (FBF), la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR) et l’Office national des forêts (ONF), cette démarche d’identification a mobilisé, plusieurs mois durant, un élève ingénieur venu de l’École supérieure du bois (ESB) de Nantes.

Le bois de peuplier dispose de caractéristiques physiques particulières : tendresse, robustesse, légèreté, résistance et aspect velouté blanc. Il est utilisé en contreplaqué, en emballages légers, industriels et palettes, en matériau de construction… En photo : cubage de grumes de peuplier, prise du diamètre médian du billon à l’aide d’un compas. Photo : Jean-Baptiste Richard - CRPF CA © CNPF
Le bois de peuplier, une véritable richesse locale, travaillée le plus souvent en filière courte. Photo : France Bois Forêt/Fibois France/Plan Rapproché

Échantillonnage représentatif

Les résultats préliminaires issus de l’étude du cadastre ont été complétés par des entretiens téléphoniques avec les conseillers de 500 communes, complétés par une enquête en ligne adressée aux élus de plus de 6 000 collectivités et des visites de terrain. « Au final, nous avons pu collecter 800 réponses qualitatives et quantitatives. Notre échantillonnage est représentatif de la diversité des situations », se félicite Emmanuel Naudin. En cours de finalisation, l’enquête a livré ses tout premiers résultats. « Nous devrions disposer d’une surface supplémentaire de peupleraies communales comprise entre 15 000 et 22 000 hectares dans 3 000 communes et intercommunalités », estime le chargé de mission. Soit l’équivalent de 8 à 11 % des peupleraies exploitées. Une synthèse de l’étude devrait être disponible d’ici à l’été 2023. Aussi précise soit-elle, cette « photo­graphie » des plantations oubliées jusqu’alors ne dit rien des arbres.
Un travail d’analyse complémentaire est en cours avec l’ONF et la FNCOFOR pour définir les actions à mener pour ces plantations et optimiser leur capacité à fournir rapidement du bois d’œuvre et d’emballage.

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