Plantons pour les forêts de demain

Posted Posted in La Lettre B

Assurer le renouvellement forestier pour favoriser l’adaptation des forêts au changement climatique : un enjeu stratégique pour la filière du reboisement. Le point avec Frédéric Naudet, président des Pépinières Naudet et du groupe des reboiseurs de l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep), membre de France Bois Forêt.

Plants de mélèze hybride (Larix eurolepis). Photos : Marion Dubanchet/Unep

« Les entreprises de reboisement ont dû faire face à des épisodes météoro­logiques intenses, de plus en plus récurrents ces dernières années. Ces saisons particulièrement difficiles ont eu des répercussions négatives sur leur capacité à investir et à se moderniser », explique Frédéric Naudet.
La condition impérative pour assurer le renouvellement forestier et participer à l’adaptation des forêts au changement climatique est la modernisation des entreprises et leur capacité à recruter durablement une main-d’œuvre. « Les entreprises de reboisement ont identifié plusieurs enjeux primordiaux », permettant d’installer un système durable de plantation :

  • améliorer les itinéraires techniques pour relever le défi de l’adaptation des forêts au changement climatique ;
  • optimiser la qualité des plantations et leur suivi pour garantir une qualité du bois ;
  • augmenter la productivité des entreprises pour répondre à l’accroissement de la demande de reboisement ;
  • former techniquement des opérateurs spécialistes de la forêt et de la sylviculture pour accroître et mener à bien les travaux de plantation et d’entretien en forêt.
Important, le suivi de la croissance des plants.

Appel à projets graines et plants
Lancé en décembre 2020, l’appel à projets « Investissements productifs dans la filière graines et plants » du plan France Relance va dans ce sens : « Il vise à soutenir financièrement les investissements productifs dans la filière graines et plants pour accompagner sa modernisation et son développement afin de lui permettre de contribuer efficacement à la relève du défi du renouvellement forestier. » Plus concrètement, l’enveloppe de 5,5 millions d’euros concerne à 60 % les pépiniéristes forestiers (projets de gestion de l’eau et de protection renforcée aux aléas climatiques) et à 40 % les entreprises de reboisement, notamment pour l’amélioration du transport et de la conservation des plants. « Force est de constater que la filière a largement répondu, et que de nombreux dossiers de demande de financement ont été déposés en début d’année. » Les 97 lauréats de cet appel à projets (voir encadré) ont été annoncés le 16 avril dernier.
À travers ce soutien, sont renforcés les deux maillons essentiels de l’amont de la filière forêt-bois face au défi du renouvellement forestier. Et le rôle de la filière du reboisement est primordial. Les entreprises de reboisement en ont conscience et se sont équipées pour être en mesure d’augmenter de 20 % leur capacité de plantation, mais aussi pour améliorer la qualité de vie au travail de leurs salariés. « Il est important de rappeler que l’attractivité de la filière passe par des investissements dans du matériel innovant et ergonomique, non seulement en matière de transport, entre autres, mais aussi de conservation des graines et des plants. Les reboiseurs et leurs confrères pépiniéristes forestiers sont le “bras armé“ de la replantation. »

Préparation des sols, plantation, entretien de la forêt font partie des tâches des reboiseurs.

Consultez l’appel à projets « Investissements productifs dans la filière graines et plants » du plan France Relance


Évolution du marché national de plants forestiers (2019-2020 par rapport à 2018-2019) :


Ventes toutes essences confondues  – 19 %, soit 55 182 852 plants
Ventes hors Pinus pinaster (pin maritime) – 3 %, soit 29 875 337
Ventes des dix premières essences :

Pinus pinaster (pin maritime) – 31 % (25 307 515)

Pseudotsuga menziesii (Douglas vert) + 6 % (11 950 465)

Quercus petraea (chêne sessile) + 4 % (3 817 461)

Picea sitchensis (épicéa de Sitka) + 12 % (1 271 018)

Picea abies (épicéa commun) – 42 % (1 165 077)

Pinus taeda (pin Taeda) – 50 % (1 072 888)

Abies nordmanniana (sapin de Nordmann ou du Caucase) – 16 % (991 633)

Pinus nigra var. corsicana (pin Laricio de Corse) + 15 % (948 724)

Peupliers clones (plançons) + 2 % (929 727)

Larix decidua (mélèze d’Europe) + 2 % (863 829)


Pour en savoir plus :
lesentreprisesdupaysage.fr
agriculture.gouv.fr
franceboisforet.fr

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