Vente des bois sur pied en forêt privée : l’indicateur 2019 à la hausse

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Avec une hausse globale de près de 8%, l’indicateur du prix de vente des bois sur pied en forêt privée entérine sa progression depuis 2012. Mise en œuvre dans le cadre de l’Observatoire économique de France Bois Forêt, cette référence annuelle de la filière forêt-bois devrait, dans un proche avenir, s’étendre à la forêt publique. 

Produit par la Société Forestière de la CDC*, avec l’Asffor** et les Experts Forestiers de France (EFF), l’indicateur des prix des bois sur pied en forêt privée, qui existe depuis six ans, est élaboré à partir d’une base de données qui recense toutes les informations relatives aux ventes groupées (prix, essence, région, volume, nombre de tiges…) réalisées chaque année en métropole par les experts forestiers EFF. Soit une soixantaine de ventes totalisant presque 2 millions de mètres cubes – 10 à 15 % d’entre elles pour du bois d’œuvre. « Il y a une vraie diversité des bois et des forêts, ainsi qu’une très bonne répartition. D’un point de vue statistique, c’est une référence valable pour l’ensemble du territoire national et de la forêt privée », explique Éric Toppan***, coordinateur de l’Observatoire Économique de France Bois Forêt et de la Veille Économique Mutualisée (VEM) de la filière forêt-bois. De fait, cet outil permet de déterminer des prix moyens, de décrypter l’évolution des cours, d’évaluer l’investissement forestier, d’anticiper les évolutions, et se révèle une aide précieuse pour les gestionnaires et propriétaires de forêt dans leurs décisions. Nouveauté de taille, la constitution d’un groupe de travail réunit deux autres gestionnaires de la forêt : l’Office National des Forêts (ONF) et l’Union des Coopératives Forestières Françaises (UCFF). Si la concertation entre ces organismes n’est pas nouvelle, « l’idée est ici de faire converger nos données économiques et statistiques pour créer un indicateur commun qui couvrirait l’ensemble des ventes de bois sur pied de la forêt publique et privée, indique Éric Toppan. Concrètement, il s’agit d’injecter dans notre base les prix de l’ONF et ceux des coopératives et d’établir une moyenne. Mais il convient, au préalable, de rapprocher les données en diamètre et celles en volume, ce qui signifie les uniformiser. Un travail que nous avons déjà commencé. Nous avançons dans la bonne direction parce qu’il y a une volonté commune de tous les professionnels de la filière ».

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* Société Forestière de la Caisse des Dépôts
** Association des Sociétés et Groupements Fonciers et Forestiers
*** Éric Toppan est également adjoint au directeur général de Fransylva

Forêt de pins maritimes ©Forêt de pins maritimes

Le plus fort rebond depuis la création de l’indice

En attendant cet indicateur commun – « en principe, l’année prochaine » –, les résultats de l’année 2018 attestent des dynamiques de marchés très positives puisque 90 % des volumes proposés ont trouvé acquéreurs : « Nous retrouvons les rythmes et les niveaux de demande antérieurs à la crise, voire au-delà. La consommation du bois est en hausse, boostée par une bonne activité dans le bâtiment », souligne Éric Toppan. Le prix de vente des bois sur pied en forêt privée a ainsi progressé de 7,9 % en 2018, soit 66 €/m3, contre 61 en 2017 – « c’est le plus fort rebond depuis la création de l’indice ». Lequel s’explique notamment par une forte demande en chênes. Cette essence, la plus noble et empreinte d’authenticité, séduit à nouveau les consommateurs depuis une dizaine d’années. Parallèlement, l’offre industrielle s’est diversifiée en termes d’aspects, de couleurs, de produits, etc. La demande mondiale est donc très soutenue, en Chine et en Europe, et la France, qui détient le plus grand réservoir de chênes au monde, tire donc son épingle du jeu. Hêtre, peuplier, épicéa de Sitka, pin maritime, pin Laricio ou sylvestre, Douglas, aucune essence ne semble en reste. Un bémol toutefois quant à l’épicéa commun et au sapin qui accusent une baisse respective de 3 % et de 1,8 %. Mais, globalement, on peut dire que la quasi-totalité des essences a contribué à la vitalité des marchés.

©Atlanbois/Philippe Hallé/pack shot

PRIX MOYEN PAR ESSENCE

Chêne + 11,4 % – 190 €/m3 pour volume unitaire de 1,7 m3
Hêtre + 8,5 % – 48 €/m3 pour volume unitaire moyen de 1,7 m3 Nicolas DOUZAIN
Peuplier + 3 % – 40 €/m3 pour volume unitaire moyen de 1,35 m3 Pierre GAUTRON
Épicéa de Sitka 
+ 18 % – 49 €/m3 pour volume unitaire moyen de 1,1 m3
François PASQUIER
Pin Laricio + 9 % – 31 €/m3 pour volume unitaire moyen de 0,4 m3 (médiane des ventes) François PASQUIER
Pin maritime + 9 % – 39 €/m3 pour volume unitaire moyen de 1,25 m3 Nicolas DEROUAULT
Pin sylvestre + 7 % – 26 €/m3 pour volume de 0,8 m3 (médiane des ventes)
 Douglas + 4 % – 58 €/m3 pour volume unitaire moyen de 1,2 m3 Florent JOLIVEAU

Source : étude de l’Observatoire Économique de France Bois Forêt, Indicateur 2019

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