La forêt française est confrontée à une explosion des populations de cervidés et de sangliers que la France n’a jamais connue dans son histoire. Cette explosion entraine des dégâts considérables dans les jeunes peuplements forestiers et une grave perte de la biodiversité forestière (quasi disparition de certaines essences et plantes forestières). Cette pression du gibier prive les gestionnaires publics et privés de toute marge de manœuvre dans les choix de gestion et les oblige à abandonner la régénération naturelle pour recourir à des engrillagements aussi couteux que peu appréciés du public. La forêt française est confrontée à d’importants défis :
- le changement climatique qui cause d’ores et déjà des dépérissements importants (exemple: les épicéas ravagés par les scolytes dans le Grand Est et en Bourgogne Franche Comté) ce qui conduit inéluctablement à des changements d’essences donc des reboisements.
- la nécessité de renouveler des peuplements âgés voire surannés soit par régénération natùrelle quand cela est possible, si non par plantation
- une vive opposition du public aux vastes coupes rases suivies de reboisements engrillagés, pourtant unique solution dans le cas de populations excessives.
- l’opportunité d’utiliser la forêt pour ses capacités de stockage de carbone et de production de matériaux renouvelables et bio-sourcés. Encore faut-il que le moteur de ce stockage, c’est-àdire le renouvellement ou l’extension de la forêt ne soit pas compromis par les dégâts de gibier
- la volonté de l’Etat de dynamiser la filière et de réduire son important déficit commercial en favorisant une mise en gestion de territoires forestiers non gérés actuellement.
Dans l’état actuel du déséquilibre sylvo-cynégétique, les propriétaires forestiers et leurs gestionnaires, sont dans l’incapacité de mettre en œuvre des modes de gestion répondant à ces enjeux. Aussi, l’interprofession nationale France-Bois-Forêt soutient-elle les amendements portés courageusement par la Sénatrice Anne Catherine LOISIER et le sénateur Daniel Gremillet et finalement votés par le Sénat. Dans un souci de cohérence des politiques, cet amendement rappelle que les plans de chasse, désormais entièrement délégués aux Fédérations de Chasse, doivent être compatibles avec les objectifs définis dans les documents de gestion forestière.