Le bois français s’installe dans les espaces publics

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Protéger du bruit, franchir des obstacles, abriter, signaler, aménager… les produits bois français offrent de multiples possibilités pour répondre à ces besoins. La Fédération nationale du bois (FNB) a réalisé récemment une publication adressée aux collectivités pour mettre en avant les avantages du bois dans l’aménagement de leurs espaces publics. Zoom sur cette action et, au-delà, présentation de trois réalisations emblématiques.

Espaces publics : aménagements, génie civil et travaux publics
Les aménagements bois dans les espaces publics sont aujourd’hui particulièrement appréciés par les usagers pour leur intégration au paysage en espace rural et leur résonance naturelle en zone urbaine : remettre de la nature dans la ville est un souhait de nombreuses métropoles, et les solutions bois doivent y prendre leurs places. Consciente de ces opportunités comme des possibilités offertes par les fabricants de produits bois français, la Fédération nationale du bois a récemment mené une opération de communication auprès des maîtres d’ouvrage publics. Choix des essences, durabilité, exigences en fonction des projets et des usages, normes, cette publication plante des jalons pour permettre aux collectivités et à leurs services techniques de faire leurs choix. La publi­cation est disponible sur bois-autoclave.org. Les réalisations qui suivent sont issues du catalogue Avec les produits bois français, vous avez le choix ! Vous pouvez les retrouver sur preferez-le-bois-francais.fr.

Trois aménagements représentatifs des solutions bois français

L’utilisation du matériau bois intègre parfaitement l’ouvrage au paysage urbain en renouvellement. ©Luc Boegly

Passerelle Claude-Bernard, Paris-Aubervilliers (Île-de-France)
DVVD Architecture Ingénierie Design (Paris)

Un important travail de conception, d’ingénierie technique et de précision au millimètre a permis de dresser cette passerelle entre le bois français et les deux rives du périphérique parisien.

BOIS ET AMÉNAGEMENT EXTÉRIEUR

Thème
Espaces urbains et territoires ruraux,
les solutions bois pour les aménagements extérieurs

Essences utilisées
Pin – Chêne – Mélèze – Robinier

Lieux
Paris (75)-Aubervilliers (93) ;
Aigues-Mortes (30) ; Arjuzanx (40)

Reliant Aubervilliers à Paris au-dessus du boulevard périphérique, la passerelle Claude-Bernard est un des symboles du Grand Paris. Cette onde de bois de 100 mètres de longueur et tout en courbes valorise le chêne français en platelage et en bardage à claire-voie.
La conception de cet ouvrage, tel un trait de pinceau, et l’utilisation du matériau bois l’intègrent parfaitement au paysage urbain en renouvellement. Le squelette métallique de la structure disparaît derrière l’enveloppe en bois du garde-corps dont l’aspect ajouré maintient un contact visuel entre piétons et trafic. « L’enveloppe bois à claire-voie rassure d’abord par sa densité visuelle, puis surprend par ses courbes avant d’ouvrir sur le paysage périphérique », précise Bertrand Potel, directeur de projets et associé de l’agence DVVD, maître d’œuvre.
« Le bois prend tout son sens sur cette passerelle, en y assurant une présence chaleureuse, un point d’ancrage où il devient possible de flâner, quelques mètres au-dessus des voies. Ce matériau vient effacer naturellement la coupure générée par le boulevard périphérique en s’intégrant parfaitement à son environnement et en faisant écho à “La Forêt Linéaire“ », développe François Dagnaud, maire du 19e arrondissement parisien et président de la Semavip, maître d’ouvrage de l’opération. L’élu fait ici référence à la nouvelle forêt urbaine qui fait partie du Grand Projet de Renouvellement Urbain du Nord-Est de Paris. Située entre le boulevard périphérique intérieur et la rue Émile-Bollaert, dans le 19e arrondissement de Paris, cette plantation de grande envergure comprend 2 840 arbres et 2 000 arbustes dans un premier temps, pour composer une forêt. Forêt que l’on aperçoit désormais entre les lames de bardage de la passerelle.
Ce chantier d’une grande prouesse technique a nécessité un important travail de conception, d’ingénierie technique, de précision au millimètre près, ainsi que la fermeture du boulevard périphérique durant trois heures, une première depuis 40 ans.

Chêne français en platelage et en bardage à claire-voie

Réserve naturelle d’Arjuzanx (Landes)
Inca Architectes (Isère) et Atelier Lieux et Paysages-Alep (Vaucluse)

Le Pavillon de l’eau propose de se baigner, d’emprunter une embarcation ou d’observer les grues cendrées. ©Nicolas Castets

Changement d’environnement et toujours une grande pertinence dans l’utilisation du bois. Situé sur le territoire de quatre communes landaises (Arjuzanx, Morcenx, Rion-des-Landes et Villenave), le site d’Arjuzanx s’étend sur 2 670 hectares. Il est né de l’exploitation puis de la réhabilitation par EDF d’une mine de lignite. Les travaux de réhabilitation écologique et l’évolution naturelle ont donné à ce site une dimension naturelle remarquable : il est, aujourd’hui, classé Natura 2000.
Pour la mise en valeur de cet « espace naturel sensible », la commande du Département des Landes, maître d’ouvrage de l’opération, était de travailler avec du pin des Landes, essence locale par excellence, abondante et accessible.
La demande portait sur la création d’aménagements et une valorisation du site pour deux types de visiteurs : les vacanciers et habitants de la région, afin qu’ils profitent de l’étang ; les grues cendrées, car le site est aujourd’hui le premier lieu d’hivernage de ces oiseaux en France.
Les aménagements réalisés racontent la très longue histoire du lieu, présentent ses qualités et invitent à sa compréhension au fil d’une succession de promenades. D’un côté, le Pavillon de l’eau, situé à l’espace de baignade, propose des activités nautiques ; de l’autre côté de la rive, le Jardin du Miocène reconstitue une forêt immergée, comme il y a 40 millions d’années, à l’origine de la création de l’actuel lignite, charbon naturel fossile. Structure des bâtiments, design intérieur, platelage et cheminement sur l’eau, le pin est présent dans l’ensemble du projet. Pour garantir sa durabilité en contact régulier et prolongé avec l’eau douce (classe d’emploi* 4, bois qui peut être en contact permanent avec l’eau douce), un traitement d’imprégnation par autoclave (traitement en profondeur qui protège des agressions biologiques – insectes, champignons) sous pression a été réalisé, ce traitement étant compatible avec un espace classé Natura 2000. Les pieux enfoncés à 4 ou 5 mètres dans l’eau et qui supportent les ouvrages lacustres sont en chêne du Limousin. Ouvert depuis 2014, ce site esthétique, pédagogique, agréable, est un véritable « activateur de territoire », comme le précise Philippe Deliau, paysagiste concepteur, dirigeant d’Atelier Lieux et Paysages (Alep). Il accueille désormais 200 000 visiteurs par an, qui viennent se baigner, se promener ou observer tranquillement les grues cendrées.

*Classes d’emploi : la classe d’emploi d’un bois est déterminée par la norme NF EN 335-1 à 3 créée par FCBA. Elle définit 5 classes d’emploi selon les risques d’exposition du bois à l’humidité. Chaque classe détermine un degré de résistance par durabilité naturelle ou traitement (bois autoclave ; bois thermo­chauffé).
Le Jardin du Miocène recrée une forêt immergée, comme il y a 40 millions d’années, à l’origine de la création du lignite.

Une succession de promenades permet d’observer et de comprendre le site

Observatoire en Camargue Gardoise, ou Petite Camargue (Gard)
Atelier Lieux et Paysages-Alep (Vaucluse)

Le mélèze en poteau brut renvoie aux bois flottés que l’on trouve habituellement dans ces espaces. ©Syndicat mixte pour la protection et la gestion de la Camargue Gardoise

 

Mélèze et robinier sont les deux essences valorisées dans cet autre projet d’aménagement valorisant un territoire remarquable.
Située à Aigues-Mortes, la Maison du Grand Site de France Camargue Gardoise est un écomusée ouvert en 2014, dédié à la découverte des paysages, de la faune et de la flore. La demande du Syndicat mixte pour la protection et la gestion de la Camargue Gardoise était d’avoir un équipement repère qui valorise ce territoire.
Raconter une histoire à travers le paysage ; amener les visiteurs à se promener, à observer, à respirer, à ressentir ; leur proposer un parcours avec des séquences de découverte et quelques clés de lecture : traverser des milieux magnifiques ; permettre de cheminer sur l’eau… La réponse des paysagistes a été de proposer une déambulation dans ces zones humides, d’eau douce ou d’eau salée, tout en les préservant. Le belvédère a été conçu comme une esplanade à fleur d’eau, une avancée protégée du vent et orientant le regard vers l’observation des oiseaux. Cinq années de concertation ont été nécessaires pour travailler en collaboration avec un naturaliste et les acteurs et usagers de ces espaces.
Les bois ont été choisis pour faire écho aux piquets et poteaux traditionnellement utilisés pour les digues, ainsi qu’avec les bois tordus, flottés que l’on trouve régulièrement dans cette zone. Le mélèze a été valorisé en platelage, avec une pose juxtaposée et aléatoire de lames de largeurs différentes pour lui donner cet aspect rustique et naturel en adéquation avec le site. Du robinier a été privilégié pour le solivage et les éléments en contact avec l’eau.
Une balade immersive dans le paysage, aujourd’hui très appréciée par les riverains et les vacanciers.  

Une esplanade à fleur d’eau, en mélèze et robinier, protégée du vent pour observer les oiseaux. ©Syndicat mixte pour la protection et la gestion de la Camargue Gardoise
Cheminer grâce aux aménagements en bois, découvrir les milieux d’eau douce et ceux d’eau salée. ©Jacques Sourioux

RETROUVEZ CES PROJETS :
• dans le guide Avec les produits bois français, vous avez le choix !
• sur le site internet preferez-le-bois-francais.fr.

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