Le parquet a de l’avenir !

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Valoriser le parquet en tant que revêtement de sol et, plus spécifiquement, le parquet français, telle est l’ambition des professionnels du secteur. Une étude prospective, initiée par l’Union française des fabricants et entrepreneurs de parquets (Uffep) et financée en grande partie par France Bois Forêt, a permis de récolter les informations nécessaires à la mise en place d’un plan d’actions.
Qui prescrit le parquet ? Quels sont les comportements d’achat et les attentes des consommateurs vis-à-vis de ce revêtement ? Quels sont les freins ? Quelle image véhicule-t-il ? L’étude a pour objectif de répondre à toutes ces questions afin de pouvoir établir une feuille de route pour les professionnels du parquet. Démarré en 2016, le cahier des charges a été élaboré avec les membres de l’Uffep. « Il s’agissait de bien définir ensemble les besoins, indique Patrice Chanrion, de la Fédération nationale du bois, en charge du dossier. Les industriels bénéficiant déjà de nombreux chiffres, nous avons opté pour une orientation plus qualitative que quantitative. »

Un travail collectif
C’est le cabinet Développement Construc­tion, spécialiste des études de marché dans le secteur du Bâtiment, qui a été retenu. Un total de 93 entretiens individuels ont été menés auprès des prescripteurs, des distributeurs, des poseurs et des particuliers, et trois réunions de groupes de consommateurs ont eu lieu sous forme de tables rondes, à Lyon et à Bordeaux. Tout au long du processus, qui a duré onze mois, un comité de pilotage réunissant les professionnels a assuré le suivi régulier des travaux : « Pour une étude de cette importance, la mise en place d’une équipe dédiée était indispensable, explique Patrice Chanrion. Elle a permis de recadrer, d’affiner, de réorienter si besoin… le tout afin d’optimiser la qualité des résultats et d’exploiter ceux-ci dans la meilleure direction possible. »

En 2016, plus de 5,2 millions de mètres carrés de parquets ont été produits en France.
Photo : France Bois Régions/France Bois Forêt/Plan Rapproché

Des pistes pour agir
Ces résultats, rendus publics le 7 décembre dernier, aboutissent à un tableau clair des forces et faiblesses du parquet, à un portrait complet des difficultés à relever, mais aussi des opportunités à saisir par la filière. Ce constat étant fait, le cabinet Développement Construction préconise plusieurs axes de travail.
Il s’agit de renforcer le positionnement concurrentiel du parquet bois face à d’autres revêtements en mettant en avant ses atouts auprès de tous les publics. Professionnaliser la mise en œuvre est également indispensable pour rassurer les acheteurs sur la qualité du revêtement. Mieux faire connaître le label Parquets de France est une autre piste d’action essentielle pour faire progresser les ventes.

La question de la rareté de la ressource est déterminante pour l’avenir
du parquet français.
Photo : Scierie Mutelet

Enfin, la question de l’approvisionnement en chêne n’est pas oubliée, elle est même au cœur de la problématique, dans un contexte où la ressource est de plus en plus convoitée et chère. Si la feuille de route est désormais établie, il reste aujourd’hui à prioriser les actions, sans doute en fonction de leur retour sur investissement. « Il faut également déterminer ce qui s’inscrit dans une démarche collective, via l’Uffep notamment, et ce qui relève des initiatives individuelles menées par les entreprises », conclut Patrice Chanrion.

RÉSULTATS DE L’ÉTUDE
Les circuits de la prescription
L’étude confirme le rôle décisif du maître d’ouvrage (particulier ou prescripteur) dans le choix d’un revêtement de sol. Les distributeurs et les poseurs interviennent plutôt en conseil au moment d’acheter le produit. Quant au lieu d’achat, il dépend des prix et des services, de la proximité géographique des distributeurs.
Les critères de choix
Les critères de choix et leur ordre de priorité varient selon les acteurs : ainsi, le grand public place l’esthétique en première position, tandis que les promoteurs constructeurs s’attachent avant tout au prix. Et si le critère environnemental n’est pas encore systématiquement pris en compte, son importance ne cesse de croître. Lorsqu’il est comparé aux autres revêtements de sol (carrelage, vinyle, stratifié), le parquet est le moins bien placé selon les critères de l’entretien et du prix ; il est moyennement placé en ce qui concerne la mise en œuvre (mais mieux que le carrelage) ; enfin, il s’affiche en tête, devant le carrelage, sur la question de la durabilité.
L’importance du « Made in France »
Un quart des clients finaux est sensible à l’origine française du parquet, mais il existe un différentiel important entre la volonté affichée et l’acte réel d’achat : le prix. De leur côté, les distributeurs font preuve de scepticisme, arguant notamment de la difficulté à tracer l’origine du bois. Seuls les magasins spécialisés dans le parquet affirment que les produits français représentent une large majorité de leurs ventes (90 %). Les poseurs sont très sensibles au « Made in France », mais ils alertent sur sa définition : s’agit-il de parquets en bois français ou de parquets usinés en France ? En matière de certification et de labels du parquet, l’étude met en exergue la faible connaissance spontanée des particuliers. Pour les poseurs et distributeurs, un label doit être soutenu par le secteur du bâtiment et clairement expliqué au client final. Quant aux architectes et décorateurs, ils ont une connaissance très limitée des labels des parquets.
Tendances et attentes
Une tendance de fond se confirme : la demande en parquet évolue positivement. Il existe un réel engouement pour le revêtement, notamment pour les contrecollés, les lames larges, les aspects vieillis et naturels, les parquets huilés ou vernis mats. À cela s’ajoutent des réglementations de plus en plus strictes qui orientent vers un choix de produits plus respectueux de l’environnement. Du côté des attentes, le grand public espère une amélioration des produits, une meilleure visibilité et plus de services (SAV, aide à la mise en œuvre…). Les poseurs et les distributeurs souhaitent voir les délais d’approvisionnement réduits. Les premiers attendent une meilleure réactivité et une capacité de production plus importante de la part des fabricants. Les seconds voudraient une présence commerciale plus dynamique et une amélioration des produits. Quant aux prescripteurs, ils souhaitent davantage d’innovation et une meilleure résistance des produits. Enfin, l’ensemble des publics aimerait voir le label « Parquets de France » mieux valorisé et souhaiterait l’intervention d’un organisme indépendant et reconnu afin d’apporter une légitimité au label.

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