Les propriétaires privés à la loupe

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Créé en 2009 grâce au soutien de France Bois Forêt, le Réseau d’observation de la forêt privée (Resofop) vise une meilleure compréhension des comportements et attentes des forestiers privés, pour une plus efficace mobilisation des bois.
Mis en place conjointement par la Fédération des forestiers privés de France et le Centre national de la propriété forestière dans le cadre de l’Observatoire économique de France Bois Forêt, Resofop a pour but de connaître les caractéristiques, les comportements, les attentes et les besoins des propriétaires forestiers privés. « Le réseau s’intéresse davantage aux comportements de gestion des propriétaires plutôt qu’à des données quantitatives », explique Éric Toppan, coordinateur de l’Observatoire. Chaque année, depuis 2009, des enquêtes sont réa­lisées avec le Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) ; plusieurs milliers de propriétaires ont ainsi été interviewés, permettant de recueillir de nombreuses informations. L’ensemble des travaux a fait l’objet d’une restitution auprès des acteurs de la filière lors d’un séminaire organisé par Resofop le 19 octobre dernier. « Il s’agit de diffuser largement les résultats, mais, surtout, d’en débattre », précisait Éric Toppan.

Pourcentage des différents intérêts portés à ses bois par rapport au nombre total de propriétaires et à la surface possédée.
Doc. : Credoc/Resofop

Le sens du mot « gestion »
Plusieurs grands thèmes ressortent de ces enquêtes. Le premier concerne la relation entre la gestion forestière et la récolte de bois, les deux n’étant pas forcément liées. Si les surfaces forestières réellement non gérées sont très minoritaires, la gestion par soi-même, qualifiée comme telle par le propriétaire, mais sans coupes de bois passées, ou l’absence de gestion mais avec des coupes de bois passées, représentent des effectifs non négligeables en petite et moyenne propriétés. Ceci revient à s’interroger sur le sens perçu du mot « gestion » qui apparaît comme pouvant être déconnecté de la récolte de bois. Autre enseignement : tout le bois récolté n’est pas vendu. Une partie est consacrée au chauffage, dans le cadre de l’autoconsommation. La commercialisation des bois ne concerne qu’une partie des propriétaires, la proportion de ceux qui commercialisent augmentant avec la surface : « Plus de la moitié des propriétaires possédant des parcelles de 100 hectares et plus se considèrent d’abord comme des producteurs de bois. » Un constat qui varie bien sûr selon les essences, les propriétaires de peupliers ou de résineux se considérant et se comportant comme des producteurs de bois, ce qui est moins le cas des propriétaires de forêts de feuillus de petites et de moyennes surfaces.

Pourcentage de propriétaires forestiers en fonction de leurs relations avec leurs entourages.
Doc. : Credo/Resofop

La confiance : un facteur clé pour agir
Lorsque l’on se penche sur les raisons qui freinent les propriétaires dans la coupe de bois, la jeunesse des forêts est la première d’entre elles. Vient ensuite le manque de confiance en les compétences techniques de l’entreprise tierce qui va réaliser les travaux. « Pour la plupart des propriétaires de petites et de moyennes surfaces, la forêt est avant tout un patrimoine qu’il ne faut pas abîmer », explique Éric Toppan.
Si la compétence technique et l’efficacité dominent au moment de choisir un prestataire, la qualité de la relation est également importante. Les propriétaires n’ont pas envie de se trouver dépossédés de leur forêt et souhaitent que leur point de vue soit pris en compte. Et quand on regarde les réponses de plus près, c’est aussi important que le prix. Dit autrement, les propriétaires forestiers s’intéressent à leur forêt et le montrent par leur façon de faire.

Pour en savoir plus :
foretpriveefrancaise.com
cnpf.fr
observatoire.test.franceboisforet.fr

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