Campagne Cap 2020 : chronique de tournage

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« L’agence TBWA a choisi la région lyonnaise pour réaliser le film et les photos de la campagne de communi­cation de France Bois Forêt. On a demandé au CNDB d’être son soutien pour identifier des lieux ou ouvrages qui pourraient correspondre aux attentes de la campagne, puis d’accompagner l’équipe de tournage. Voici une petite chronique de cette semaine. »

Lundi : palettes
L’équipe de tournage est arrivée au complet. Ce qui signifie environ trente personnes : producteur, réalisateur, cadreur, habilleuse, styliste, régisseur… Avec toute l’intendance nécessaire. Nous sommes chez Barronier, entreprise spécialisée dans la fabrication de palettes, à environ 50 km à l’ouest de Lyon. Cette société réalise des fabrications françaises et des formats spécifiques pour les États-Unis et le Japon. Le site est moderne et spacieux. Les empilements de palettes offrent de très belles séquences, notamment au drône qui évolue, comme Spider-Man dans Manhattan, entre ces improbables édifices. Les images sont superbes… d’autant que le soleil est de la partie !

Mardi matin : en cuisine !
L’équipe est installée dans le restaurant Les Terrasses du Parc à Villeurbanne. L’acteur est habillé en cuisinier. Un grand soin est accordé aux accessoires bois dans la cuisine. Un moment d’inquiétude : les cuisiniers interrogés donnent un avis négatif sur l’usage du billot en bois, sous-entendant même que ce serait interdit. Dans le doute, deux shoots sont réalisés : billot bois et billot plastique. En enquêtant sur ce point dans la journée, nous apprenons que, sur le plan réglementaire, certaines essences sont autorisées, et qu’une étude récente réalisée par l’ESB montre les qualités du bois dans le domaine alimentaire. Qualités qui pourraient même justifier sa présence en secteur hospitalier.

Mardi après-midi : immeuble bois/béton
C’est la séquence dans l’écoquartier, illustrée par des échanges entre un architecte et une élue. Lors du déjeuner, j’échange de manière très décontractée avec la jeune actrice. Je la retrouve en début d’après-midi, métamorphosée en élue par l’habilleuse… bluffant ! La rencontre se fait devant L’Escale, un immeuble mixte bois/béton au cœur du quartier lyonnais Confluence. Le bois y est mis en œuvre à l’extérieur, mixé avec d’autres matériaux et positionné en retrait. Cela permettra de conserver sa teinte chaude plus longtemps. Le bâtiment abrite 26 logements sociaux pour Grand Lyon Habitat, 51 logements en accession à la propriété et des commerces. Ses besoins extrêmement faibles en énergie en font une construction PassivHaus, la première sur Confluence. Le soleil joue à cache-cache avec les nuages. Pas facile de saisir le bon moment.

Mercredi matin : séquence forêt

Mercredi matin — forêt Affoux

Rendez-vous en forêt, sur la commune d’Affoux, près de Tarare, dans le Rhône. Nous sommes à 50 km de Lyon, au cœur des montagnes. Il est 6 h 30, et les polaires sont de rigueur pour tout le monde : habilleuses, styliste, caméramans, techniciens, directeur artistique, régisseur… La brume dissimule la forêt et c’est vraiment magnifique, avec ce petit côté mystérieux qui nous fait évoquer le film Le Nom de la rose. Après un café chaud, toute l’équipe descend le matériel dans les pentes en essayant de ne pas déraper sur les branches mouillées. Tristan sera le bûcheron. Il est équipé en « homme des bois » par l’habilleuse. La tenue neuve et son orange flashy, trop clean, ne conviennent pas au directeur artistique ; finalement, sa veste est échangée contre celle de Régis Duperray, de Coforêt. Pour le pantalon et les chaussures,
séance de prévieillissement avec Tristan qui doit avancer à quatre pattes sur le bord de la forêt…

Vers 7 h 30, ça tourne. La caméra portée par un harnais, le réalisateur progresse vers Tristan. Les plans sont retransmis en direct à la direction artistique. Régis Duperray coupe un arbre pour positionner quelques grumes au pied du bûcheron. La brume se dissipe… Une machine à fumée est donc installée un peu plus bas. Le soleil pointe, bien agréable… mais ça va poser un problème de continuité dans les séquences. Du travail au montage en perspective pour les opérateurs.

Mercredi après-midi : vue intérieure maison bois

Mercredi après-midi — Saint-Didier-au-Mont-d’Or

C’est une réalisation de l’architecte Jean Julien-Laferrière, spécialiste des maisons bois, qui a été sélectionnée. Ses propriétaires l’ont confiée au tournage pour une journée. Un plancher en chêne huilé a été monté la veille. Un trio d’acteurs représente une famille avec leur enfant.
Gros échanges autour du mobilier : à la fois contemporain, pas trop fashion… Les propositions de la styliste sont discutées avec le directeur artistique et le producteur. Tout est en place. Les acteurs sont prêts et la petite Justine se balance sur son cheval de bois. On la décale un peu pour bien apercevoir les pellets près du poêle. Mais la scène paraît statique. Le réalisateur propose que le « papa » entre dans la pièce. C’est mieux. Les prises se multiplient pour trouver la meilleure séquence, pendant que Justine continue de se balancer sous les conseils : « Un peu plus droite… Les pieds plus en avant… Plus droite… Souris… » 16 h. Clap de fin, toutes les séquences du film sont réalisées. Tout le monde applaudit. C’est une équipe un peu réduite qui prend la suite pour la réalisation des photos des affiches.

 

Jeudi matin : séquence négoce
Nous sommes à Reyrieux, au nord de Lyon, dans les établissements Chambost. La séquence se déroule dans le show-room, parmi les parquets, menuiseries, bardages… un comptoir qui rappelle celui d’une banque. L’image qui avait été dessinée pour une séquence idéale montrait une vue sur le comptoir et le stock. Impossible ici, les deux étant indépendants. L’équipe positionne donc dans le cadre un chariot avec des composants de sciage. Deux acteurs jouent, l’un, l’artisan, l’autre, le conseiller pour montrer ce rôle essentiel du négoce. Lors des prises, on leur demande de jouer une scène de conseil ; séquence plutôt drôle quand l’acteur parle en français, et l’actrice uniquement en anglais !

Jeudi après-midi : jeux d’enfants

Plan photos sur des jeux d’enfants cet après-midi. Ce sont des aménagements ludiques sur le thème du bateau, très originaux, installés sur les quais du Rhône à Lyon, qui ont été choisis : la poupe, la vigie, la proue. L’angle initial s’est en fait avéré peu valorisant. Les professionnels n’hésitent pas à inverser la scène, donc à déménager le barnum, pour un plan plus élégant et plus aérien, avec la vigie en premier plan et la poupe au second. La séquence reprend. Pas facile de manager quatre enfants…

Vendredi matin — Charbonnières-les-Bains

Vendredi matin : reportage chantier
Nous voici à Charbonnières-les-Bains, toujours dans le Rhône. Un chantier à proximité de Lyon, au niveau d’avancement voulu et qui corresponde à la vision artistique du projet a été difficile à trouver. Petit bug en début de matinée : le propriétaire passe et n’en croit pas
ses yeux : l’architecte avait oublié de le prévenir ! Tout s’arrange. La maison en construction est finalisée au niveau de la structure. Les parements bois sont des lames de Douglas prégrisées qui lui confèrent un aspect contemporain et limiteront le changement de couleur dans le temps. Seuls quelques mètres carrés ont été posés. Il sera possible d’en ajouter, selon le besoin, avec les reprises d’images. La jeune actrice de 6 ans arrive avec son papa. Mais Lili Rose se trouve subitement mal, avec le cou coincé et des difficultés à respirer ; dans l’inquiétude, ils repartent en urgence pour l’hôpital. Ils repasseront plus tard, rien de grave. Plan d’urgence pour retrouver une actrice : l’équipe appelle partout, reçoit des images de castings, sélectionne et vérifie les disponibilités. C’est Camille qui la remplacera. La matinée est sauvée.

Vendredi après-midi : agence d’architecture

Vendredi après-midi — Lyon

Nous sommes accueillis par les architectes de Tectoniques, spécialistes en construction en bois. Leur agence au cœur de Lyon est d’ailleurs réalisée en bois. Première séquence. Une actrice joue l’architecte, devant la maquette d’un immeuble bois qu’elle observe en vue tridimensionnelle. Gros travail sur la gestuelle pour figurer la réflexion sur l’espace. Deuxième séquence. Un designer en plein travail évoque la création de projet au milieu de ses outils. Le tournage est terminé. Un grand professionnalisme, beaucoup de passion et des moyens importants mis en œuvre. Les équipes vont maintenant travailler pour présenter les premiers montages à France Bois Forêt.

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