Eau forestière : une richesse à protéger

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Sensibiliser et accompagner les professionnels de l’eau et les forestiers a fin de nouer des partenariats sur des actions de protection de cette ressource : tel est l’objectif du programme Eau + For, dont France Bois Forêt est un partenaire financier.

Le programme Eau + For, lancé en 2012, est né d’un double constat lié à un manque de concertation entre professionnels de l’eau et forestiers. Pour les premiers, les problèmes de qualité d’eau restent d’actualité et le traitement de l’eau destinée à la consommation humaine est coûteux. Face à cela, l’eau d’origine forestière est recherchée, car peu coûteuse et le plus souvent de bonne qualité. Du côté des forestiers, la protection de l’eau implique d’adapter les pratiques sylvicoles, ce qui entraîne souvent des surcoûts sans contrepartie. Eau + For s’articule autour de trois axes, ainsi prévus dans la convention entre Fransylva et France Bois Forêt. Le premier concerne la réalisation de cahiers des charges garantissant une bonne qualité des eaux forestières, plus particulièrement pour l’alimentation en eau potable. Le deuxième axe porte sur la mise en œuvre de programmes de gestion forestière pour la qualité de l’eau. En n, le troisième volet prévoit la mise en œuvre de contrats de gestion Forêt et Eau.

Un guide pratique

Le premier axe du programme, portant sur la réalisation de cahiers des charges, a vu l’édition d’un guide pratique sur la protection de l’eau potable en forêt, Protéger et valoriser l’eau forestière (Bansept et Fiquepron, 2014). Ce document se veut une référence nationale, permettant d’améliorer la compréhension des enjeux et d’assurer la cohérence des actions menées en forêt, notamment par des recommandations pratiques.

Pour les forestiers, le guide peut aider à la rédaction des documents de gestion durable des forêts et oriente les actions menées sur le terrain en cohérence avec les labels d’écocertification. Il peut être utilisé pour la rédaction des cahiers des charges des travaux d’infrastructures, sylvicoles et d’exploitations forestières. Pour les professionnels de l’eau, c’est un outil pour la discussion, un appui en vue de l’établissement des prescriptions et de la definition de servitudes au sein des périmètres de protection des captages. C’est également une aide à la décision pour les collectivités confrontées à des opérations de gestion forestière dans des zones sensibles pour la ressource en eau.

Vers un « label eau forestière » ?

Le deuxième axe de la convention vise les actions à mener en forêt pour la qualité de l’eau. Alors que le troisième axe prévoit la mise en œuvre de partenariats locaux, il s’agit, ici, d’identifier et de mener des actions plus globales. Celles-ci concernent en particulier la gestion et l’exploitation forestière, les boisements de protection de captages et l’organisation de la gestion concertée de la petite propriété privée. À noter : un feuillet intitulé Quelques conseils pour protéger et valoriser l’eau forestière a été édité. Cet axe de la convention a par ailleurs donné lieu à une ré- flexion sur la création d’un « label eau forestière ». Celui-ci permettrait de valoriser, auprès des consommateurs notamment, les atouts d’une eau naturellement filtrée par la forêt.

Des démarches volontaires

L’application de la réglementation n’est pas toujours suffisante pour protéger la ressource en eau, et elle peut être complétée par des mesures volontaires. La démarche contractuelle en est une. Complémentaire de la réglementation, elle a pour intérêt de mieux impliquer les responsables de la gestion du territoire des bassins d’alimentation de captages d’eau potable. En forêt privée, plus de 80 sites, dont 25 prioritaires, ont ainsi été identifiés comme présentant un enjeu fort et pouvant faire l’objet d’un partenariat entre forestiers et professionnels de l’eau. Quelques sites pilotes en montrent d’ailleurs l’intérêt et la faisabilité.

Pour en savoir plus et télécharger les différents documents :
foretpriveefrancaise.com/eau

Cet article est extrait de La Lettre B n°21, à télécharger ici >

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