Le prix du bois français atteint des sommets

Posted Posted in La Lettre B

En moyenne, les prix du bois provenant des forêts privées ont augmenté de 17 % entre 2021 et 2022. Une évolution qui profite particulièrement aux producteurs de bois de chêne.

En 2022, le prix moyen du mètre cube de bois français a atteint 94 €, contre 81 € en 2021. DR

Les bonnes années se suivent et se ressemblent pour les propriétaires de forêts privées. Telle est la première des conclusions que l’on peut tirer de la lecture de la dernière édition de l’Indicateur des prix de vente des bois sur pied en forêt privée. Après une hausse de 34 % de l’indice général du prix de vente des bois sur pied en 2021, le prix du bois, toutes essences confondues, a augmenté de 17 % l’année suivante. C’est la deuxième année consécutive de rattrapage des prix d’achat du bois aux propriétaires, mais l’augmentation (+17 %) a été réduite de moitié par rapport à 2021 (+34 % sur 2020). Une estimation réalisée à l’issue de 60 ventes organisées, l’an passé, dans l’Hexagone.


Des prix inédits depuis le début des années 1950

En 2022, le prix moyen du mètre cube de bois français a atteint 94 €, contre 81 € en 2021 et 64 € en 2020 : du jamais vu depuis 2001, début des analyses de l’observatoire économique mis en œuvre par France Bois Forêt. « Cette évolution est le résultat de deux mouvements, explique Eric Toppan, directeur général de Fransylva Services et coordonnateur de l’observatoire économique de France Bois Forêt. Structurellement, le bois est définitivement entré dans les habitudes de consommation. A l’heure où nous voulons réduire l’usage du plastique et du pétrole, c’est devenu le matériau biosourcé par excellence, dans les domaines du bâtiment, de l’emballage et de l’énergie. Nous avons connu, en 2021 et au premier semestre de 2022, une demande inédite depuis le début des Trente Glorieuses. »

Le bois est devenu un matériau biosourcé par excellence. DR

Les tensions sur le chêne profitent au hêtre

Si, globalement, la plupart des bois commercialisés bénéficient de cette augmentation des prix de vente, les situations diffèrent d’une essence à l’autre. Après avoir dépassé les 200 €/m3 en 2021, le chêne a poursuivi sa montée vers les sommets et atteint les 271 €/m3 l’année suivante. L ‘essence reine a bénéficié d’une forte demande de ses marchés traditionnels : tonnellerie, parquet, menuiserie, charpente, aménagements extérieurs. Avec un prix de 52 €/m3 en 2022 (+11 % en un an), le hêtre dépasse la moyenne des prix constatés ces quinze dernières années. Cette progression s’explique en partie par les tensions sur le marché du chêne qui ont incité des acheteurs à se reporter sur d’autres essences.

Des besoins surestimés en Douglas

L’indice des résineux progresse lui aussi, de 10 % en moyenne, à 65 €/m3. Cette hausse significative s’observe pour toutes les essences, à l’exception notable du Douglas, dont les prix reculent de 2 %. En cause : une surestimation des besoins des grandes surfaces de bricolage et la fermeture de certains marchés à l’export. A contrario, l’épicéa a bénéficié d’une forte demande des producteurs d’emballages, de la reprise de la construction et d’une certaine rareté entraînée par les attaques de scolyte. Son prix moyen a atteint les 59 €/m3, en progression de 34 % entre 2021 et 2022. Après avoir franchi la barre des 50 €/m3 en 2021, l’épicéa de Sitka a atteint les 67 €/m3 l’année suivante. Très présente en Bretagne, cette essence a bénéficié de la reprise de l’activité économique et de la diminution de l’offre en bois blanc, suite aux attaques de ravageurs sur les massifs d’épicéas.

Partager l'article sur vos réseaux sociaux :