Dressant un bilan positif de la création de la Section spécialisée pin maritime (SSPM) au sein de France Bois Forêt, Bruno Lafon, son président, appelle à réaliser un rapide retour d’expérience des incendies de
l’été 2022.
Six ans après la création, au sein de France Bois Forêt, de la Section spécialisée pin maritime (SSPM), un premier bilan s’impose. De l’avis de toutes les parties, un véritable partenariat bénéfique à toute la filière a pu être construit. « Nos relations sont devenues cordiales et loyales », s’enthousiasme Bruno Lafon.
91 projets dédiés au pin maritime
Là où France Bois Forêt collecte la Contribution interprofessionnelle obligatoire (dite CVO), la SSPM élabore les programmes d’actions spécifiquement adaptés à la filière du pin maritime. « Depuis 2017, nous avons ainsi consacré plus de 2,1 millions d’euros au financement de 91 projets dédiés à la production et à la transformation du pin maritime », confirme le président du comité directeur de la SSPM.
Ces financements ont notamment permis d’investir dans la pérennisation de la ressource, le suivi sanitaire et la protection des forêts, la communication (en particulier vers les jeunes propriétaires !), mais aussi dans la préservation de la biodiversité, la gestion des vergers à graines, l’observatoire global de la sylviculture Foretdata, la formation ou la recherche sur le nématode. « La Section spécialisée a trouvé sa place et apporte sa pierre à l’édifice en finançant des projets qui servent véritablement à la filière du pin maritime. »
Un été dramatiquement exceptionnel
« Nous avons vécu un été extrême imputable à des conditions climatiques atypiques. Cette sécheresse prolongée, avec une faible hygrométrie du sol et de l’air, conjuguée à des vents défavorables, a créé les conditions propices au développement de feux hors norme qui ont dévasté nos massifs. Ces incendies ne sont pas des feux de broussailles : les flammes peuvent culminer à 70 mètres ! », poursuit Bruno Lafon.
La filière du pin maritime gère de longue date le risque incendie. « Les forestiers et les pompiers de Gironde traitent, chaque année, environ 400 à 500 départs de feu », rappelle-t-il. Pour autant, l’accroissement du risque climatique impose désormais d’adapter la défense des forêts contre les incendies à une menace d’un nouveau type, esquissée par les situations exceptionnelles de l’été dernier.
Amplifier les actions de prévention
« Nous devons nous appuyer sur le retour d’expérience des feux de l’été 2022 et amplifier notre action en matière de prévention qu’il s’agisse des risques d’incendie, sanitaires ou encore inhérents aux événements climatiques extrêmes, telles les tempêtes et les inondations. » État, services de secours, collectivités, opérateurs de la filière forestière gasconne devront rapidement se mettre autour de la table pour définir de nouvelles stratégies de prévention et de lutte.
Autant d’initiatives qui pourraient être intégrées à la proposition de loi visant à adapter la défense extérieure contre l’incendie à la réalité des territoires ruraux. « En attendant, les Français doivent se sentir concernés par la protection de la forêt », estime Bruno Lafon. Une thématique pour une prochaine campagne nationale de sensibilisation ?
Pour en savoir plus :
Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest (Sysso) : maisondelaforet-sudouest.com
Défense des forêts contre l’incendie (DFCI) en Aquitaine : dfci-aquitaine.fr