Pas toujours facile de s’y retrouver dans les matériaux toujours plus sophistiqués de la construction bois. Appellations techniques, acronymes anglais… le lexique des produits d’ingénierie en bois mérite quelques explications.
Le bois lamellé-collé (BLC).
Le BL-C met en œuvre des lamelles de bois, le plus couramment en sapin, épicéa, Douglas, mélèze ou pin sylvestre, d’une épaisseur de 33 ou 45 mm. Une fois séchées et purgées de leurs défauts, les lamelles sont collées bout à bout afin d’obtenir la longueur requise, c’est la phase d’aboutage. Puis intervient la phase de composition et de serrage t: les lamelles aboutées sont encollées, superposées dans le sens du fil du bois, puis pressées et serrées. Après rabotage, des traitements et des finitions sont alors appliqués afin d’assurer la durabilité nécessaire et d’obtenir l’esthétique désirée par le prescripteur.
Ce procédé de fabrication confère aux éléments structuraux en bois lamellé-
collé des caractéristiques mécaniques de haut niveau, des formes variées, courbes ou droites, et une esthétique propre. La structure obtenue accentue la résistance naturelle du bois et offre au matériau des possibilités d’emploi en charpente de longue portée.
La poutre en bois massif abouté (BMA).
Il s’agit d’une lamelle de grande longueur – 13 m et plus – obtenue par aboutage de plusieurs sciages de même section. Le BMA est réalisé en épicéa, sapin, pin sylvestre ou Douglas et, peut-être, en feuillus demain. L’extrémité de chaque pièce est usinée pour obtenir une enture qui viendra s’encastrer dans une autre pièce, préparée de la même façon (voir photo ci-dessus). Les pièces sont assemblées par collage. Ces produits de grande longueur sont utilisés en charpente traditionnelle (panne et chevron).
Ils ont aussi la faveur des fabricants de mur en ossature bois qui les utilisent pour réaliser les cadres de leurs panneaux. Ils découpent ces barres selon leurs besoins et en apprécient la stabilité.
La poutre en bois massif reconstitué (BMR).
Le BMR est une poutre composée de 2 à 5 lames de bois résineux collées entre elles. À la différence du bois lamellé-collé (BL-C), le BMR est fabriqué avec des lames de plus de 45 mm d’épaisseur. Par ce procédé, il est possible d’obtenir des poutres de grande longueur, jusqu’à 14 m, en aboutant les lames entre elles avant le collage. L’aboutage permet en outre la purge des défauts sur les sciages d’origine. Grâce au collage, le BMR présente une plus grande rigidité et une plus importante stabilité dimensionnelle que le bois massif. Ces poutres sont communément utilisées en charpente apparente pour des pièces de petite et moyenne portées, et en solivage de plancher.
Le panneau contrecollé-croisé (CLT).
Développé en Europe dans les années 1990, le CLT (Cross Laminated Timber) est un panneau en bois de grandes dimensions – jusqu’à 18 m de longueur et 3,40 m de hauteur – qui peut être utilisé en mur porteur, plancher et élément de toiture. Les panneaux CLT sont fabriqués en usine avec des sciages résineux : sapin-épicéa, pin maritime, pin sylvestre ou Douglas. Ils sont constitués de 3 à 9 couches de lamelles de bois collées entre elles dans une presse hydraulique ou une presse à vide aux dimensions du panneau. Les couches ont la particularité d’être croisées à 90° afin d’augmenter la rigidité et la stabilité du panneau dans toutes les directions. Les portes et fenêtres sont prédécoupées en atelier sur des centres d’usinage à commande numérique. En 2015, Monnet-Sève Sougy a été le premier producteur français de CLT à obtenir pour son panneau PLX une appréciation technique d’expérimentation (ATEx) ouvrant la voie à son utilisation dans des bâtiments collectifs.
Le lamibois.
Ce produit, également appelé LVL (Laminated Veneer Lumber) ressemble au contreplaqué. Il est constitué de plusieurs couches de placage d’une épaisseur moyenne de 3 mm. Les fibres sont généralement orientées dans la même direction. Après pressage, on obtient des plateaux de 25 à 75 mm d’épaisseur d’une grande stabilité qui peuvent avoir plusieurs usages. Ils sont utilisés bruts comme panneaux autoporteurs à plat, en supports de couverture ou de plancher. Le lamibois est aussi très souvent découpé en poutres pour des usages structuraux. Celles-ci servent alors de membrure pour les poutres composites en I ou peuvent être utilisées sur chant en poutre à section rectangulaire.
La poutre en I.
Elle est constituée de deux membrures en bois massif ou en matériaux dérivés (lamellé-collé, contrecollé, lamibois). Les membrures sont reliées par une âme en bois, généralement réalisée en OSB (pour Oriented Strand Board : panneau de lamelles minces, longues et orientées, solidarisées avec un liant), en contreplaqué, en panneau de fibres à hautes performances ou, parfois, en tôle d’acier. Cette poutre composite est très fréquemment utilisée dans le bâtiment comme solivage de plancher, panne ou chevron de couverture. Elle est parfois mise en œuvre en poteau d’ossature pour réaliser des murs de forte épaisseur.
L’ossature bois : largement en tête
Selon l’Enquête nationale de la construction bois réalisée en 2016, l’ossature bois est de loin le système constructif le plus utilisé en France. Il offre l’avantage de la préfabrication en usine et de l’intégration de l’isolant à l’intérieur du mur. Il représentait 84 % du marché de la maison individuelle en bois. Le système poteaux-poutres qui peut accueillir, en remplissage, de l’ossature était utilisé à hauteur de 9 %. Les panneaux massifs de type CLT ne représentaient, alors, que 3 %.
Toujours en 2016, 94 % des bois utilisés par les entreprises étaient certifiés. PEFC représentait 94 %, et FSC 6 %, tandis qu’en 2014, la répartition était de 83 % pour PEFC et 17 % pour FSC. Cette augmentation de bois PEFC s’explique en partie par la hausse des bois d’origine française. Il serait intéressant de voir dans l’étude publiée cette année si cette progression s’amplifie. La part du CLT devrait elle aussi progresser à la faveur des premiers panneaux fabriqués en France.
Cet article provient du dossier Construction bois de la revue de Fransylva, Forêts de france, n° 622, avec l’aimable autorisation de sa rédaction.
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