La filière « feuillus » fait face, depuis plusieurs années, à des situations difficiles, tant au niveau de l’accessibilité de la ressource que dans celui de la valorisation des sciages et des produits. Dans ce contexte, France Bois Forêt, associée à FBIE et au MAA (ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation), s’engage dans un plan d’importance dont les objectifs sont d’augmenter en France la production de matière première et la valeur ajoutée de toutes les essences feuillues.
La forêt française métropolitaine est majoritairement feuillue, ces peuplements représentant 67% de la superficie forestière. Le chêne est, par exemple, la première essence de nos forêts françaises. Pourtant, la récolte de grumes de feuillus, et par conséquent la production de sciages feuillus, a très nettement diminué de 2000 à 2009 pour ensuite stagner. Ainsi, la production de sciages, bois sous rail et merrains est passée de 2,497 millions de mètres cubes en 2000 à 1,336 millions de mètres cubes en 2010, et, en 2017, la production est estimée à 1,339 millions de mètres cubes.
Pour en savoir plus :
• agriculture.gouv.fr
• laforetbouge.fr
• fbie.org
• fncofor.fr
• onf.fr
• peupliersdefrance.org
• professionsbois.com
• ugap.fr
Une ressource abondante, une valorisation à développer
Le Plan Feuillus a pour finalité la formalisation des engagements des professionnels de la filière pour le développement des usages des bois feuillus en France, l’optimisation de leur récolte et la maximisation de la valeur ajoutée sur le territoire. Il s’articule autour de deux grands thèmes : un important travail sur la ressource (connaissance opérationnelle, mobilisation, renouvellement) et des actions pour stimuler les nouveaux débouchés.
Connaissance de la ressource
Les récentes études montrent qu’il est possible d’avoir une appréciation plus opérationnelle de la ressource et de la disponibilité en bois d’œuvre. En pages 18 et 19 de ce présent magazine est détaillé le lancement d’une étude essentielle, financée par France Bois Forêt et le MAA, pour réévaluer la ressource et la disponibilité en bois d’œuvre, pour toutes les essences ou groupes d’essences, feuillues et conifères, sur l’ensemble du territoire. La méthodologie a été approuvée et validée par l’ensemble des professionnels pour le cas du chêne en Bourgogne-Franche-Comté, étude qui avait permis d’apporter une meilleure estimation de la ressource.
D’autres travaux complémentaires pourront être également conduits au niveau des départements pour des essences spécifiques. Pour le peuplier par exemple, l’actualisation de l’étude prospective « sécurisation des approvisionnements en peuplier », réalisée par le Conseil National du Peuplier en 2016 est en cours avec le financement de FBF. Pour le frêne, compte tenu de la disponibilité accidentelle de la ressource du fait de la chalarose, un travail spécifique pour mieux cerner la disponibilité de cette essence en volume et dans le temps pourrait être lancée dès 2019 en s’appuyant sur les résultat du programme Chalfrax.
Mobilisation de la ressource
Afin de favoriser prioritairement l’approvisionnement des marchés français et la pérennisation de la ressource, la filière s’engage à soutenir et à conforter les opérateurs (Entrepreneurs de Travaux Forestiers, Office National des Forêts, coopératives, propriétés privées structurées/experts forestiers, exploitants, scieurs, papetiers…) capables de conduire une animation efficace auprès des propriétaires, à dynamiser la mobilisation par une sylviculture durable et certifiée, à valoriser le bois-industrie et le bois-énergie, à massifier l’offre, et à structurer l’approvisionnement par les contrats. Un accent particulier sera également mis sur la communication afin d’informer tous les publics sur le rôle essentiel que joue la récolte dans la gestion durable des forêts. Renouvellement forestier
Plusieurs millions d’hectares de peuplements peuvent être considérés aujourd’hui comme pauvres : la matière qu’ils contiennent ne peut payer le renouvelle-ment des parcelles. Les besoins sont im-portants et un investissement de grande ampleur est nécessaire pour le renouvelle-ment forestier. La filière se donne comme objectif de renouveler 100 000 hectares de forêt par an. Des outils de financement liés au fonds carbone ou tout autre mode de financement pertinent seront également sollicités (soutien des Régions, facilitation fiscale des actions de mécénat, prêts boni-fiés)
Renouvellement forestier
Plusieurs millions d’hectares de peuplements peuvent être considérés aujourd’hui comme pauvres : la matière qu’ils contiennent ne peut payer le renouvelle-ment des parcelles. Les besoins sont im-portants et un investissement de grande ampleur est nécessaire pour le renouvelle-ment forestier. La filière se donne comme objectif de renouveler 100 000 hectares de forêt par an. Des outils de financement liés au fonds carbone ou tout autre mode de financement pertinent seront également sollicités (soutien des Régions, facilitation fiscale des actions de mécénat, prêts boni-fiés).
Promotion de nouveaux débouchés
France Bois Forêt et FBIE montrent égale-ment leur volonté d’engager des actions pour assurer une diversification des débouchés des produits bois feuillus et une augmentation de la valeur ajoutée « qualitative » : développement de l’aménagement intérieur et extérieur, possibilité d’appel à manifestation d’intérêt spécifique aux produits feuillus, rassemblant producteurs, transformateurs et utilisateurs. L’actualisation de l’« étude sur le marché français des sciages bruts et produits techniques bois » sera conduite dès 2019 avec le soutien de FBF.
Un travail pour stimuler la commande publique via l’Union des Groupements d’Acheteurs Publics (Ugap) est également prévu afin de développer les bois feuillus sur le marché du mobilier scolaire et du mobilier connecté.
Le Plan Feuillus s’inscrit enfin dans la dynamique relative aux marchés, qui vise à stimuler la filière en partant des usages. Ainsi, en 2018, FBIE a lancé son projet « Cadre de vie : demain le bois. » avec l’appui de FBF. L’objectif est, par une vision stratégique et économique, de déterminer quels grands secteurs structureront l’activité de la filière. Ce projet voit aujourd’hui sa concrétisation sous forme de publication d’un vadémécum de 80 pages détaillant les quatre grands marchés de demain pour la filière : wood-healh (qualité de vie et santé), wood-city (ville et urbanisme), wood-luxury (le luxe) et wood-on-demand (agréga-teurs et numérique). Dans ces domaines, il conviendra de positionner et d’intégrer les solutions bois feuillues pour le développe-ment de la valeur ajoutée des entreprises. Des mesures d’ampleur et un engagement sans précédent en faveur de la filière forêt-bois feuillue.