Un Timber-Score pour valoriser les engagements RSE des entreprises

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La nouvelle charte RSE du Commerce du Bois (LCB) invite ses signataires à améliorer leurs pratiques environnementales et sociétales.

Depuis 2006, les membres du Commerce du Bois sont tenus au respect d’un engagement environnemental à travers une charte qui vise à augmenter, d’année en année, la part de bois issus de forêts gérées durablement. « Cette démarche pionnière visait à fixer des principes d’achat et de vente responsables », rappelle Justine Jobbé-Duval, chargée de marketing et communication à LCB. Ce texte incite importateurs, raboteurs, négociants et agents à conduire leurs activités conformément aux cadres réglementaires et normatifs, français et internationaux.

À commencer par le Règlement sur le bois de l’Union européenne (RBUE) et la mise en place d’un processus de diligence raisonnée. « Cela impliquait notamment qu’un auditeur de charte puisse obtenir de chaque signataire la preuve de son respect de la législation européenne au travers d’une évaluation de l’ensemble de ses fournisseurs », précise notre interlocutrice.

Logo attribué aux entreprises ayant été auditées et notées. Ici, obtention de la notation A. Doc. : LCB

Une charte basée sur les ODD de l’ONU

Après quelques mises à jour, LCB est passé à la vitesse supérieure. Ses membres sont désormais tenus d’appliquer les principes de sa nouvelle charte des engagements RSE lancée en décembre 2022 pour une application à partir de début 2023. Produite avec le concours d’une agence de conseil en stratégie et ingénierie du développement durable, d’ONG, et avec le soutien financier de France Bois Forêt, cette charte adoptée par l’ensemble des membres de l’organisation professionnelle est plus exigeante que l’engagement premier. Au respect de la réglementation, la charte ajoute l’application d’objectifs du développement durable de l’ONU (ODD), notamment ceux concernant le travail décent et la croissance économique, les villes, les communautés, la consommation et la production durables, les mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques, le respect de la vie terrestre. Il intègre aussi les objectifs n° 4, 7, 9 et 17 (voir tableau ci-dessus).

 Les 17 objectifs de développement durable (ODD) établis en 2015 par les États membres des Nations unies et qui sont rassemblés dans l’Agenda 2030 ; lequel définit 169 cibles à atteindre à l’horizon 2030, communes à tous les pays engagés et réparties en ces 17 ODD. DR

Trois axes et deux niveaux d’implication

L’achat et la vente responsables ainsi que la conduite des opérations sont les trois piliers qui structurent la nouvelle charte RSE. Ils se déclinent en deux niveaux d’implication : 

• six engagements essentiels, qui rassemblent exigences réglementaires et pratiques responsables considérées comme indispensables au commerce
durable du bois ; 

• quinze engagements différenciants, qui marquent le supplément d’attention porté par les membres de LCB aux enjeux de responsabilité sociale et environnementale.

Les signataires s’engagent ainsi à mener des actions de valorisation des services écosystémiques, d’allègement de leur empreinte carbone ou encore de mise en œuvre des principes de l’économie circulaire.

Afin d’accompagner les entreprises dans cette démarche, différents outils sont à leur disposition : annexes à la charte détaillant les engagements et regroupant des bonnes pratiques, ateliers thématiques, kit de communication. 

La valorisation des services écosystémiques, par exemple, permet de prendre en compte les valeurs multifonctionnelles des forêts certifiées (production de bois, appui au maintien et au développement de la biodiversité, protection de la ressource en eau, etc.) et d’associer des entreprises qui participeront financièrement à la gestion durable d’une forêt. 

Dans le cas de l’allègement de l’empreinte carbone, il s’agit d’établir un bilan carbone des opérations de l’entreprise, grâce à divers outils. « Sur la base de ces données, les membres formulent des objectifs chiffrés et bornés dans le temps en matière de réduction des consommations d’énergie, d’abattement des émissions de gaz à effet de serre et d’amélioration de la performance de la transformation des produits », explique Justine Jobbé-Duval.

Un système de distinction des entreprises

Les entreprises doivent valoriser au mieux les bois qu’elles commercialisent ou transforment, favoriser leur utilisation et leur recyclabilité, participer aux systèmes de fin de vie du matériau. Autant d’actions dont la mise en œuvre vérifiée tous les deux ans par un auditeur indépendant permet l’attribution du label Timber-Score. Conçu sur le modèle de l’écoscore environnemental, ce label indique aux professionnels le niveau de performance environnemental et sociétal de chaque membre. Un nouveau critère de sélection des fournisseurs ?

 

 

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