Affiner le diagnostic des menaces pesant sur la forêt

Posted Posted in La Lettre B

Les drones : un système de surveillance qui s’avère efficace, rapide et précis pour évaluer l’état des massifs forestiers.

Utilisation d’un drone pour cartographier une parcelle. Photo : Sylvain Gaudin/CNPF

Feux de forêts, épisodes de grêle, coups de vent, tempêtes. Autant d’événements qui se multiplient en raison des changements climatiques et qui présentent un risque significatif pour les massifs forestiers. Des risques de destruction non seulement immédiate, mais aussi à moyen et long termes. Les dommages causés aux arbres peuvent en effet faciliter l’infestation de la forêt par des ravageurs, à l’instar des scolytes ou des champignons. Pour évaluer rapidement les dégâts et anticiper leurs conséquences, les techniciens disposaient jusqu’à présent de deux méthodes complé­mentaires : les visites sur le terrain et le satellite. Si la première est efficace, elle ne permet cependant pas d’auditer rapidement de grandes surfaces. Quant à la seconde, elle est tributaire des trajectoires des satellites et de la capacité des opérateurs de terrain à analyser l’imagerie satellitaire. Soucieuse d’affiner le diagnostic des menaces sur la forêt, Alliance Forêts Bois teste pour le compte de la filière un système supplémentaire : le drone à grande capacité. Un outil qui se révèle, à l’usage, complémentaire du satellite et un soutien précieux des équipes au sol.

Cartes intégrées aux SIG des forestiers

L’engin dispose d’une longue autonomie (jusqu’à 55 minutes de vol) et se révèle capable d’embarquer des équipements de mesure adaptés à chaque mission. Il peut s’éloigner de 15 km de son pilote. La coopérative sylvicole a ainsi acquis un quadricoptère équipé d’une caméra à haute résolution et d’un capteur multi­spectral. Ce drone de classe C3 a été utilisé pour évaluer les impacts d’orages de grêle, survenus au printemps 2022, et la résilience des zones ayant été touchées par les grands feux de forêt de l’été de cette même année.

Vue aérienne quelques années après le passage d’un incendie dans le Vaucluse. Squelettes des arbres. Photo : Bernard Petit/CNPF

Dans le premier cas, le drone a survolé les 4 800 ha du Médoc et de Dordogne identifiés par un satellite Sentinel comme ayant été particulièrement dévastés par la grêle. Ses caméras ont permis de générer des cartes NVDI (déterminant la santé de la végétation en mesurant la teneur en chlorophylle des plantes) qui ont été intégrées au système d’information géographique d’Alliance Forêts Bois. Les agents forestiers ont ainsi pu hiérarchiser leurs inspections sur le terrain.

Cartographie aérienne par drone. Récupération des données sur tablette numérique. Photo : Jean-Baptiste Richard/CRPF CA/CNPF

Améliorer la sécurité des personnels

Comme en Médoc et en Dordogne, pour la grêle, les satellites de Copernicus, système européen d’observation de la terre, avaient identifié les zones présentant le plus de signes de reprises après les mégafeux de l’été 2022 en Gironde. Le drone d’Alliance Forêts Bois a survolé les 1 200 ha les plus menaçants. Ses images ont permis aux forestiers de focaliser leurs interventions dans les massifs girondins de La Teste-de-Buch, Landiras, Saint-Magne, Saumos et Arès. Après plus de 300 vols, un premier bilan de l’usage du drone peut être établi. L’engin volant collecte des données importantes pour les forestiers bien plus rapidement et beaucoup plus précisément qu’avec les méthodes manuelles des techniciens. Il accroît aussi la sécurité des personnels en leur évitant d’arpenter des zones potentiellement dangereuses.

> En savoir plus : allianceforetsbois.fr

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