Créée pour structurer et développer la filière Douglas de l’amont à l’aval, l’association affiche un bilan positif confirmé par un retour d’expérience commandé par France Bois Forêt.
Créée en 1993 France Douglas est soutenue, depuis 2013, par France Bois Forêt. L’association réunit 200 entreprises, forestières, de la transformation, de la construction, des prescripteurs, ainsi que des organisations professionnelles et des organismes de recherche. Ses actions sont planifiées à travers des programmes d’action de trois ans. « Ces programmes sont organisés en trois axes de travail : renouveler la ressource de Douglas en qualité et quantité, développer l’offre en produits Douglas sur le marché de la construction et communiquer sur les enjeux de la filière », souligne Sabrina Pedrono, déléguée générale de l’association.
Renouveler la ressource
Répondre au premier de ces enjeux impose de créer un environnement favorable à l’investissement forestier dans un contexte incertain marqué par les conséquences du changement climatique, la gestion des ressources cynégétiques, l’évolution des règlementations environnementales (RE2020) et des besoins de la construction. Dans ce cadre, France Douglas participe notamment au programme de recherche « Douglas Avenir ».
Porté conjointement avec l’INRAE, l’ONF et l’institut technologique FCBA, il vise à renouveler les vergers à graines de Douglas, afin de produire des semences adaptées aux futures conditions des massifs métropolitains et de répondre aux besoins du marché de la construction. Entre 2019 et 2022, France Bois Forêt a cofinancé ce programme à hauteur de 628 000 €.
Préparer l’avenir
En recueillant les attentes des différents professionnels de la filière, l’association a guidé les travaux des organismes de recherche en matière d’amélioration la génétique et de création variétale. L’association mène aussi des actions visant à harmoniser la communication entre les forestiers et les transformateurs et entre les professionnels et la société. Elle diffuse notamment des cahiers de recommandations sylvicoles, organise des journées d’information auprès des propriétaires forestiers ou des séminaires sur l’intérêt des forêts de plantation avec des ONG comme le WWF et elle est investie dans le fonds de dotation « Plantons pour l’avenir », dédié au financement d’opérations de reboisement.
Un retour d’expérience positif
Mandatée par France Bois Forêt, la société Salva Terra a évalué, en début d’année 2023, le dernier plan triennal de France Douglas (2019-2021). Objectifs assignés: analyser la mise en œuvre et les effets du programme, évaluer l’efficacité de l’usage du financement de France Bois Forêt par l’association et formuler des recommandations. Publié au printemps, le rapport dresse un bilan positif des actions engagées par l’interprofession. « Les axes d’actions sont cohérents entre eux : des appuis spécifiques en amont et en aval de la filière et un axe transversal de communication visant à vulgariser les travaux de recherche et le suivi normatif, ainsi qu’à animer et fédérer la filière autour d’une vision commune », note Salva Terra. Reconnaissant la modestie de la taille de l’équipe, le rapporteur estime que « les objectifs ont été atteints » dans tous les domaines, malgré la pandémie. L’efficacité des actions engagées reste néanmoins délicate à évaluer. Rien de très surprenant : les programmes sur le renouvellement des plantations, les changements de pratiques des industriels ou l’évolution des pratiques dans le domaine de la construction ne seront quantifiables que dans plusieurs années. Salva Terra recommande donc la poursuite du soutien de France Bois Forêt à France Douglas et un renforcement de la veille européenne, notamment sur les questions de valorisation des productions (graines et produits transformés)et d’intégration de la filière Douglas française au niveau communautaire.
Ouvrir des perspectives nouvelles
L’association entend également favoriser le développement des capacités de sciage et de transformation du Douglas, mais également élargir le marché à travers le développement de nouveaux produits. « Nous réalisons dans ce but, pour nos adhérents, une veille normative. Avec les professionnels de la filière, nous mettons régulièrement à jour notre référentiel produits ainsi que les fiches de déclaration environnementale et sanitaire. Nous produisons aussi de nombreuses études pour vérifier la compatibilité technique du bois de Douglas avec les besoins du marché », développe Sabrina Pedrono.
Sensibiliser professionnels et grand public
Indispensable complément au travail technique : la communication. En plus de mettre à jour son site internet, l’association produit de nombreux outils médiatiques : films, expositions, événements, publications. Elle assure aussi la promotion du Douglas dans les salons professionnels. Des journées d’information sont également organisées à destination des prescripteurs et des industriels du bâtiment. France Douglas diffuse auprès de ses adhérents le résultat des avancées scientifiques et techniques. Sur les réseaux sociaux, elle répond aux interrogations du grand public.
Le Douglas en chiffres
Présent sur l’ensemble du territoire depuis 1842, le pin Douglas (Pseudotsuga menziesii) s’étend aujourd’hui sur 420 000 hectares en France. Il est bien implanté en Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle Aquitaine, Bourgogne-Franche-Comté et Occitanie. À elles quatre, ces régions concentrent plus des trois-quarts de la surface et du stock sur pied. Relativement jeune, ce massif stocke un volume de bois sur pied de 120 millions de mètres-cubes, dont l’accroissement biologique est estimé à près de 6 millions de m3/an, soit une productivité moyenne de 15 m3/ha/an. Si la récolte de bois d’œuvre a progressé de façon notable au cours des dernières années pour atteindre 3,2 millions de mètres-cubes en 2021 (selon Agreste), le massif français exprimera pleinement ses potentialités à partir de 2035, selon une étude de ressource confiée par France Douglas à l’Institut technologique FCBA. Il sera alors en mesure de mettre à disposition plus de 6 millions de mètres-cubes de bois ronds chaque année. C’est la perspective d’une production de sciages de l’ordre de 2,5 millions de mètres-cubes par an, contre 1,4 million de mètres-cubes en 2021, soit un tiers de la production nationale de sciages de conifères.