Abstrafour Aider le sapin blanc à passer en classe d’emploi 4

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Initié en 2020, le programme d’essai en laboratoire d’imprégnation des bois de sapin blanc produit des premiers résultats encourageants. Ces derniers devront être complétés par des tests de longue durée en extérieur.

Siège de l’institut FCBA à Champs-sur-Marne (77) DR

Abondant et local, le sapin est un matériau de construction à la fois historique et contemporain, transformé sur et à proximité de tous les massifs montagneux français.

Tester les bois de trois régions

Comment valoriser au mieux cette essence qui représente 20 % des ressources françaises de résineux ? C’est l’objet du programme Abstrafour. Soutenu financièrement par France Bois Forêt et les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté, ce programme de recherche vise à favoriser une utilisation pérenne du bois de sapin en classe d’emploi 4. Soit l’accès assuré à de nouveaux marchés comme ceux des terrasses bois. Pour mémoire, la classe d’emploi 4 regroupe les utilisations de bois en extérieur en contact permanent avec le sol ou avec l’eau douce. Lancé en 2022 par l’Institut technologique FCBA et piloté par la Fédération nationale du bois (FNB), Abstrafour prend la suite des premiers essais menés avec du bois prélevé en Bourgogne-Franche-Comté. « Nous avons deux objectifs principaux, explique Mathilde Montibus, ingénieure au pôle Ressources forestières des Territoires du FCBA. D’une part, il s’agit d’améliorer le processus d’imprégnation du sapin et, d’autre part, de vérifier que des bois imprégnés résistent bien dans le temps dans des conditions réelles d’usage. »

Grâce aux essais en autoclave, on peut vérifier que les bois imprégnés résistent bien aux conditions réelles d’usage. Photo : FCBA

Des éprouvettes en autoclave

Des échantillons de bois de sapin différenciés aubier/duramen1, prélevés dans les trois régions participant au programme, ont été testés selon un protocole normé. Les « éprouvettes » ont été imprégnées avec une solution de sulfate de cuivre. « Cela nous permet de vérifier le niveau d’imprégnabilité aussi bien
de l’aubier que du duramen dans les conditions testées », précise Mathilde Montibus. Prévus pour s’achever à la fin de l’année, ces tests d’imprégnation en laboratoire en annoncent d’autres, de nature différente. « Pour obtenir des résultats le plus exploitables possible, nous souhaitons poursuivre ces essais sur le terrain », précise Ambre Le Ferrec, responsable du pôle Seconde Transformation à la Fédération nationale du bois (FNB). Dans les prochains mois, des piquets « traités par autoclave », composés d’aubier ou de bois duramen/aubier, vont être installés, en extérieur, sur un terrain d’essais. Ce n’est qu’après plusieurs années d’exposition en conditions réelles d’usage que des conclusions pourront être tirées de l’usage du sapin en classe d’emploi 4.

Les classes d’emploi du bois

La norme NF EN 335 définit cinq classes d’emploi du bois.

  • La classe d’emploi 1 : le bois traité devra être utilisé exclusivement en intérieur.
  • La classe d’emploi 2 : elle définit les usages en intérieur ou à l’extérieur sous abri pouvant supporter une humidification occasionnelle.
  • Les classes 3.1 et 3.2 : elles font référence à des utilisations en extérieur, sans contact avec le sol, avec exposition à des humidifications fréquentes.
  • La classe 4 : elle encadre les utilisations en extérieur, en contact avec le sol, à humidification récurrente, voire avec immersion en eau douce.

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