Bois de France : parole aux adhérents

Posted Posted in La Lettre B

Créé en 2020 par les professionnels de la Fédération nationale du bois et soutenu financièrement par France Bois Forêt, le label Bois de France rassemble aujourd’hui 140 adhérents. Tous sont convaincus que la transformation du bois des forêts françaises doit alimenter durablement les chantiers de l’Hexagone. Nous avons rencontré trois d’entre eux : un fabricant de bois lamellé-collé, un fabricant de panneaux de contreplaqué et un constructeur bois.

Photo : J-C Dupuy/France Douglas

Scieurs, industriels, négociants, promoteurs, architectes, ingénieurs, entreprises de construction, les titulaires du label contribuent – chacun à leur manière – à la mise en valeur de la ressource française. Le secteur de la construction constitue un enjeu important pour le matériau bois, et l’entrée en vigueur de la RE 2020 en janvier dernier a obligé les professionnels à appréhender le Code des marchés publics d’une nouvelle façon.
Pour aider les maîtres d’ouvrage dans ces démarches, l’association Bois de France, en charge du label, a mis à leur disposition le Guide pour un usage responsable du matériau bois dans la construction publique. Pratique, l’outil guide les acheteurs publics dans toutes les étapes de la démarche : sourcing, intégration des exigences et engagements en matière d’empreinte carbone, de traçabilité et de gestion forestière durable, sélection des candidatures… « Pour rédiger ce guide, nous nous sommes appuyés sur l’analyse du cycle de vie dynamique, explique Jérôme Martinez, responsable du label Bois de France. Ce calcul scientifique, reconnu juridiquement, permet de s’inscrire pleinement dans le Code des marchés publics. Le choix de cette méthode favorise, sans le dire, les produits français et notamment ceux labellisés Bois de France car ils ont un bilan carbone meilleur que celui des produits provenant de l’étranger. »


Cosylva : « Le label Bois de France répond pour nous à la demande de traçabilité des bois »

Julien Bouthillon, président de Cosylva. Photo : Nathalie Oundjian

Société fabricante de structures en bois lamellé-collé, Cosylva est aujourd’hui le premier lamelliste français labellisé Bois de France pour ses produits en Douglas.

Piscines, gymnases, centres équestres, lycées, bâtiments agricoles, grandes surfaces commer­ciales, sièges sociaux d’entreprises et d’institutions, bâtiments de grande hauteur… Les structures en bois lamellé-collé de Cosylva se retrouvent dans tous types de constructions, et le fabricant accompagne les bureaux d’études et les charpentiers dès la phase conception jusqu’à la finalisation des projets en fournissant des pré-études, en pré-assemblant certains éléments avant livraison, en organisant tous les types de transports…
Avec ses deux sites de production dans la Creuse, à Langladure et Bourganeuf, Cosylva maîtrise tout le processus de fabrication de ses bois de structure : depuis la première transformation (sciage, séchage, tri et classement des bois) jusqu’à la fabrication, l’usinage et l’assemblage. Chaque année, l’entreprise réalise 20 000 m3 de produits finis dont la moitié provient d’épicéas issus de forêts scandinaves, et la seconde de forêts de Douglas du Massif central. Une ressource disponible dans un rayon de 50 à 100 km autour de l’entreprise. Transformateur majeur du Douglas en France, disposant déjà des certifications Acerbois1 et PEFC, Cosylva a décidé de rejoindre Bois de France dès 2021 en voyant dans ce label la possibilité de mieux répondre aux nouvelles demandes de traçabilité des bois.
Julien Bouthillon, président de Cosylva : « Pour nous organiser et avoir une capacité de production plus importante en Douglas, nous investissons en continu depuis plus de dix ans. Cela représente environ sept millions d’euros. En 2018, nous avons construit de nouveaux bâtiments de stockage. L’année dernière, l’installation de séchoirs a permis d’élever la capacité de production en bois secs à un peu plus de 1 000 m3 par mois. »

La charpente d’une halle de production de la société Alsapan à La Courtine (23). Architecte : Guy Graf (67).
Photo : Cosylva

Groupe Thébault : « Le référentiel du label Bois de France répond aux souhaits de nos clients, de plus en plus intéressés par les essences françaises et sensibles aux enjeux de l’économie circulaire. »

Antoine Thébault, président du groupe Thébault.
Photo : Groupe Thébault

Entreprise familiale spécialisée dans la fabri­cation de panneaux de contreplaqué, le Groupe Thébault a rejoint Bois de France afin de renforcer son offre pour le marché de la construction.

L’histoire commence en 1953, à Magné, dans les Deux-Sèvres, avec la création d’une scierie dédiée à la transformation de peuplier. Mais c’est avec l’okoumé, importé du Gabon, que, 7 ans plus tard, a démarré l’industrie de panneaux de contreplaqué, l’activité qui a fait entrer l’entreprise dans la cour des grands. Au milieu des années 1980, l’offre s’élargit au pin maritime, puis, en 2018, au contreplaqué de peuplier avec la création, en partenariat avec l’entreprise Drouin, de la société Bois Déroulés
de Champagne au cœur des forêts du Grand-Est.
Aujourd’hui, le Groupe Thébault est le seul fabricant de l’industrie des panneaux contreplaqués dans le monde à proposer une gamme en trois essences différentes. Et il revendique son côté patriote car 100 % de ses produits sont assemblés en France. L’entreprise dispose de quatre sites de production dans l’Hexagone : à Magné et Sauzé-Vaussais dans les Deux-Sèvres, à Solférino dans les Landes et à Marigny-le-Châtel dans l’Aube.
Antoine Thébault, président du groupe : « Aujourd’hui, la majorité de nos panneaux est fabriquée à partir des essences françaises : 90 000 m3 en pin maritime et 15 000 m3 en peuplier. L’okoumé représente 20 000 m3. Nous produisons 125 000 m3 de panneaux par an, soit quasiment la moitié de la production française qui est d’environ 260 000 m3. Avec ce volume, nous nous retrouvons également dans le top 5 des fabricants européens. D’ici 10 à 12 ans, notre production annuelle devrait atteindre 200 000 m3 de panneaux. »

Bazaar St-So à Lille, projet de Béal & Blanckaert (59). Photo : Béal & Blanckaert

Meha : « L’adhésion au label Bois de France met en évidence notre démarche globale : mettre dans la construction un maximum de bois français. »

Julien Meha, directeur général de l’entreprise Meha. DR

Installée depuis 1976 à Valenton, dans le Val-de-Marne, Meha est une entreprise majeure de la construction bois en Île-de-France. Maîtrisant les technologies bois contemporaines, elle est capable de répondre à toute sorte d’appel d’offres.

Spécialisée d’abord en charpente traditionnelle et couverture, cette entreprise familiale, dirigée depuis 2009 par Sébastien Meha (président) et son frère Julien Meha (directeur général), a plusieurs cordes à son arc aujourd’hui. Une série d’investissements réalisés dans les années 2000 (parc machines, agrandissement des ateliers) a permis au constructeur d’industrialiser le process de production. Parallèlement, il développait son savoir-faire dans le domaine de la construction bois. En 2006, l’entreprise francilienne figure parmi les fondateurs et premiers détenteurs du label Charpentes 21 dont le référentiel impose que les ouvrages soient fabriqués sur le territoire français. En 2014, la société Meha fait partie – avec sept autres partenaires – des fondateurs du réseau Maître Cube, premier opérateur national de construction bois. Là aussi, le processus industriel « Fabriqué en France », développé par les adhérents du réseau, impose des règles bien strictes : plus de 50 % des composants et matériaux doivent être d’origine française et toutes les étapes, de la conception à la construction, réalisées en France. En adhérant en 2021 au label Bois de France, le constructeur francilien (55 employés, 3 500 m3 de bois usinés par an, CA 2021 : 12,3 M€) ne faisait qu’acter la politique qu’il appliquait depuis des années.
Julien Meha, directeur général : « C’était une démarche naturelle. Avant d’obtenir la certification Bois de France, nous utilisions déjà 80 % de bois français dans nos réalisations : épicéa, Douglas, mélèze… Nous travaillons principalement avec la scierie Grandpierre à Champagnole, dans le Jura, la scierie Farges à Égletons, filiale du groupe Piveteaubois en Corrèze, et le groupe Monnet-Sève Sougy. »

L’école maternelle des Boutours à Rosny-sous-Bois (93). Photo : Emmanuel Pezres
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