Une série de six portraits de femmes passionnées par leurs métiers et leur quotidien voués à la forêt et à sa gestion durable a été diffusée sur France 5 à partir de l’été 2019 dans le cadre du partenariat entre France Bois Forêt et l’émission du groupe France Télévisions, Silence, ça pousse !. Parmi ces professionnelles, deux « Ambassadrices » de la forêt de Nouvelle-Aquitaine que nous vous invitons à (re)découvrir.
CHANTAL RENON, SYLVICULTRICE À SAINT-MARTIN-D’ONEY, LANDES
Chantal Renon a inauguré la série de portraits des métiers de la forêt au féminin le 22 mars 2019. Amoureuse de sa région et du pin maritime, elle nous raconte cet « arbre à la saveur succulente » et comment l’entretenir de manière durable. « Nos parcelles sont plantées pour être viables. Donc chaque fois que l’on coupe un arbre, on en replante un. C’est pour ça que l’on est sylviculteur, on a envie de vivre quelque chose avec eux. C’est de l’histoire. »
Et non, le métier de sylvicultrice n’est pas de tout repos ! « Il faut savoir que l’on est 50 % de femmes à avoir des propriétés forestières. On est là pour accompagner l’arbre… Et quand on dit que la forêt pousse toute seule, ce n’est pas vrai : il faut y être tout le temps ! »
Chantal ne tarit pas d’éloges sur les pins maritimes : souche autochtone capable de résister au gel, de vivre quasiment trois mois sans eau… Mais il faut aussi les aider, par exemple, avec la taille de formation sur des pins abroutis par les chevreuils ou couchés par le vent. « On leur donne un petit coup de main pour qu’il y ait une cime qui démarre… Plus vite ils prennent de la hauteur et la lumière, plus vite la photosynthèse les nourrit et plus vite ils grossissent. »
« Je n’interviendrai que quand les autres espèces deviennent trop invasives pour lui. Le chêne tauzin, nous le laissons aussi longtemps que possible, parce que sa feuille enrichit la litière des pins… C’est aussi un pare-feu, il flambe beaucoup moins vite que nos petits résineux… Notre premier souci, à nous sylviculteurs, c’est de mettre les pins à l’abri de l’incendie, des insectes, des chevreuils. »
Il y a aussi tout un travail d’ouverture et de maintien de circulation pour les pompiers. Ici, Chantal Renon est sur une piste de DFCI (Défense de la forêt contre l’incendie). « Si nous voulons qu’ils deviennent grands, ces arbres, il faut être très vigilant, être là souvent. Notre vocation de forestiers, c’est de prendre soin de tout. Ce que nous plantons maintenant, ce sont sans doute leurs petits-enfants (ceux de ses filles, NDLR) qui le récolteront dans cinquante ans. C’est un travail de génération en génération. Nous travaillons avec le temps et pour le temps. »
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DIANE VUILLEMIN, CHARGÉE DE PRODUCTION POUR L’EXPLOITATION FORESTIÈRE CASTAGNET-DUMÉOU, DANS LE LOT-ET-GARONNE (47), coopérative Alliance Forêts Bois
Femme d’extérieur revendiquée et amoureuse du bois, Diane Vuillemin savait depuis toujours qu’elle travaillerait dans la forêt.
Mon grand-père était bûcheron. Plus jeunes, tous les automnes, on faisait le bois de chauffage. Mon père est menuisier. Depuis que je suis petite, je le vois scier le bois, le façonner pour faire des meubles, des chaises. L’odeur du bois, son toucher… J’ai vraiment une affection particulière pour ce matériau. J’ai voulu continuer à travailler avec, en amont de la filière (…). J’ai fait un BTS en gestion forestière, qui m’a permis d’apprendre toutes les essences, la sylviculture. Après, je me suis spécialisée dans l’exploitation forestière en faisant une licence pro en alternance, au sein de la coopérative qui, par la suite, m’a embauchée et m’a permis de faire ce métier.
Ici, nous sommes dans une première éclaircie en pin taeda. Les plants mis en place ont poussé. On a attendu dix à quinze ans avant de faire une première intervention sur cette parcelle. Pour leur donner un petit peu d’air, on éclaircit d’une façon assez douce (à peu près une tige sur quatre). Je mets les bûcherons en place, je leur donne des consignes. En fonction du chantier, ils ont des produits à faire – papeterie, bois de qualité… Je leur donne les longueurs, le cahier des charges des scieries ou des industries. Le chauffeur de l’abatteuse est très important : j’attends de lui qu’il évalue en fonction de la forêt et, s’il y a des zones un peu plus claires, qu’il prélève moins. Il faut une confiance réciproque : nous leur donnons des parcelles toute l’année ; eux, fournissent une qualité de travail importante, c’est ce qui nous donne une crédibilité.
Une fois le bois sorti, je contacte le propriétaire pour qu’on le réceptionne ensemble et qu’on le dispose en volumes de bois de 1 m3, en stères. En tant que coopérative, nous sommes là pour conseiller le propriétaire pour que sa forêt soit gérée durablement. Pour moi, il y a une réelle utilité à travailler dans le milieu forestier. Il faut entretenir une forêt pour qu’elle puisse se développer de façon cohérente et offre des arbres de qualité… La finalité de toute cette exploitation, c’est de reboiser. Pour que la forêt existe en permanence.
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