Soutenu par la Section spécialisée pin maritime de France Bois Forêt et la Région Nouvelle-Aquitaine, le système SylvAid de télédétection aérienne des pins maritimes malades se révèle efficace et économique. Il a été validé dans le massif des Landes de Gascogne.
« Tout est parti d’une alerte au nématode du pin dans le massif des Landes de Gascogne. Il fallait imaginer une solution efficace. » Gestionnaire forestier et gérant de la société SylGéCo, Julien Goullier-Lagadec a développé la solution SylvAid de télédétection par drone.
Traquer les scolytes
Ce n’est pas la première fois que l’on tente de réguler depuis le ciel les infestations de ravageurs ou de maladies des arbres du massif landais. Entre 2015 et 2017, des satellites ont été mis à contribution pour traquer les scolytes. Le système produit son effet, mais il manque de souplesse. Et les résultats doivent parfois être validés par un vol d’ULM ou une visite de terrain. Rien de tout ça avec SylvAid1, la solution développée par
SylGéCo.
Le couple drone et capteur
« Le principe est simple, poursuit Julien Goullier-Lagadec. Il s’agit d’équiper un drone du bon capteur pour détecter les spécimens malades. » Dans la réalité, les choses sont plus complexes. Quel engin volant choisir ? De quel système de télédétection l’équiper ? Comment analyser les résultats des survols ? Le programme de recherche SylvAid a été labellisé par Xylofutur, pôle de compétitivité de la filière forêt, bois et papier, et soutenu financièrement par France Bois Forêt et le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.
L’équipe de la PME daxoise a finalement choisi de coupler un drone professionnel de 6 kg à un capteur multispectral. « L’intérêt de ce type de détecteur est qu’il travaille à la fois dans la lumière visible et dans d’autres longueurs d’ondes comme l’infrarouge. Ce qui affine la détection », précise le gérant de SylGéCo.
Partenariat avec l’Inrae
Pendant chaque vol, le drone prend une centaine d’images à haute résolution par hectare. Les photographies sont ensuite traitées par un puissant ordinateur qui « dissèque » la lumière renvoyée par les aiguilles des pins maritimes. Les spécimens malades diffusent une lumière de « couleur » spécifique. Une différence que l’ordinateur n’a aucun mal à discriminer. Cette technique de détection semi-automatique des pins maritimes malades a été validée par l’Inrae – UMR Tetis de Montpellier.
Des visites de contrôle sur une parcelle test ont permis d’évaluer à plus de 95 % le niveau de performance du drone sur une futaie régulière. Équipé de deux GPS, le quadroptère assure une géolocalisation des arbres malades avec une précision métrique. Ce qui facilite, par la suite, le travail des forestiers.
Facile à déployer, le drone ausculte plusieurs dizaines d’hectares par heure de vol. Il faut ensuite quelques heures de traitement des images par le calculateur pour obtenir un diagnostic précis d’une parcelle.
Xylofutur : le soutien à l’innovation comme objectif
Créé en 2005 par l’État, Xylofutur est le seul pôle de compétitivité de la filière forêt, bois et papier. Il regroupe 280 adhérents : industriels, centres de recherche et de formation, fédérations professionnelles. Son objectif est d’accompagner les porteurs de projets qui améliorent la compétitivité des entreprises de la filière, depuis le montage jusqu’à la recherche de financement. Ses domaines d’activités stratégiques sont la gestion des forêts cultivées, les produits issus du bois massif et ceux issus des fibres et de la chimie verte. Dix-sept ans après sa création, Xylofutur a labellisé 260 projets – parmi lesquels SylvAid ! – et mobilisé 100 M€ d’aides publiques. xylofutur.fr
> Pour en savoir plus : sylgeco.fr