Urgent : 25 minutes pour sauver une vie !
Sécuriser les intervenants en forêt, c’est l’objet de ce programme piloté par la Fédération nationale entrepreneurs des territoires en collaboration avec la FNB1, l’ONF2, FNCOFOR3, l’UCFF4 et financé par France Bois Forêt, qui propose désormais un standard national des Points de rencontre des secours en forêt (PRSF). Et surtout des outils numériques adaptés pour les utiliser, telle cette application mobile, accessible à tous, professionnels ou particuliers.
En forêt, les temps d’intervention des secours en cas d’accident sur des chantiers forestiers ou autres avoisinent les 25 minutes, contre 13 minutes en ville. Réduire ce délai était donc un impératif pour la filière forêt-bois française. Et c’est tout le sens de ce programme aujourd’hui opérationnel.
Ce projet a émergé dans le Grand Est, à l’initiative de l’Office national des forêts (ONF), de la MSA (Mutualité sociale agricole) et des entrepreneurs de la région notamment, qui ont créé des points de rencontre des secours en forêt, clairement identifiables par tous. Avant de prendre, en 2019, une dimension nationale.
« Nous en avons répertorié 20 000 en France actuellement, principalement en forêts publiques. Celles-ci étant déjà bien cartographiées par l’ONF, ses techniciens et ouvriers ont pu recenser plus facilement ces PRSF. Dans les zones encore non couvertes, ce travail demandera davantage de temps, en raison du nombre d’intervenants et de professionnels concernés », explique Aldric de Saint Palais, chargé des services forestiers et ruraux, Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT).
Pour définir un standard national, ces PRSF pré-identifiés devaient répondre obligatoirement à quatre critères. À savoir : « Une couverture téléphonique vérifiée qui s’améliore de jour en jour ; un emplacement unique et identifiable – par exemple, à un croisement, près d’un calvaire… ; l’accessibilité des véhicules de secours standard, ce qui implique l’absence d’obstacles à franchir. Dernière exigence : une densité adaptée, l’idéal étant un maillage tous les deux ou trois kilomètres. »
PRSF : un site dédié et une application mobile
Ces points sont disponibles sur le site geoportail.gouv.fr, opérationnel depuis six mois. « Tout le monde y a accès. Les PRSF enrichissent la base de données générale que l’IGN5 maintient à jour et qu’elle partage avec les Services départementaux d’incendie et de secours (SDIS, NDLR). »
Clou du programme, l’application mobile6 développée pour les professionnels, mais également pour les marcheurs, particuliers, etc. « En libre accès et gratuite, nous l’avons voulue intuitive, facile d’utilisation et, surtout, légère pour qu’elle puisse fonctionner même dans des zones où le réseau passe mal. » Au choix, deux entrées selon le scénario : un mode préparation (bouton vert), un mode réaction (bouton rouge en cas d’accident). Dans le premier cas, les forestiers peuvent, la veille, identifier sur l’application le point de rencontre de secours le plus proche de leur chantier. Avec la possibilité de créer un SMS standard précisant cette information : « Le téléphone garde en mémoire les dernières zones consultées et il est plus rapide d’y accéder, même avec un réseau GSM faible. L’idée est que les professionnels adoptent ce mode de prévention et préparent leur chantier. » Dans le cas où le mode réaction est activé, l’application se connecte aux données GPS, donne le point le plus proche et rappelle les numéros des services de secours (112 et le 18).
Bien sûr, l’objectif est aussi d’améliorer le maillage des forêts publiques ou privées en créant de nouveaux points de rencontre. C’est le rôle de l’application téléphonique IGN « Espace collaboratif », un espace adapté qui est destiné aux professionnels volontaires, en l’occurrence des techniciens et travailleurs identifiés. « Ce sont des personnes qui maîtrisent la technique et connaissent bien leur forêt. Ils vont donc créer de nouveaux points sur des zones données qui répondent aux critères. » À noter que ces points « collaboratifs » proposés seront filtrés par les membres du comité de pilotage qui en vérifiera la cohérence avant de les valider. À la charge de l’IGN de les intégrer ensuite à sa base de données.
1 Fédération nationale du bois. 2 Office nationale des forêts. 3 Fédération nationale des communes forestières de France. 4 Union de la coopération forestière française. 5 Institut national de l’information géographique et forestière. 6 L’application s’appelle : « Point de rencontre des secours en forêt » sur GooglePlay et « Point secours en forêt » sur l’AppStore.