L’analyse du cycle de vie dynamique donne du tonus aux matériaux biosourcés
C’est une des principales avancées de la RE 2020, confirmée par la ministre déléguée de la Transition écologique, chargée du Logement, Emmanuelle Wargon, lors d’une conférence de presse le 18 février dernier. Nouvelle méthode de calcul de l’empreinte carbone des bâtiments, l’analyse du cycle de vie (ACV) dite « dynamique » donne l’avantage aux matériaux biosourcés, parmi lesquels, le bois.
Déterminant les émissions de GES (gaz à effet de serre) d’un matériau à chaque étape de sa vie (production, processus de construction, utilisation et fin de vie ou démolition), l’analyse du cycle de vie, ou ACV, ne sera plus « statique », mais « dynamique » ! Traduction ? Jusque-là, le label E+C- plaçait chaque étape à part égale dans le calcul de l’empreinte carbone du matériau. La somme des émissions déterminait le poids carbone du matériau, celui-ci étant ramené au mètre carré de surface de plancher. Aujourd’hui, la RE 2020 change la donne et introduit une notion de pondération de l’impact carbone des différentes étapes du cycle de vie d’un matériau en fonction de l’année (réelle) des émissions de GES. Concrètement, plus une émission a lieu tôt, plus son impact est élevé.
L’avantage aux matériaux biosourcés
Lesdites émissions sont donc pondérées entre la phase de construction (t = 0) et la phase de démolition ou fin de vie (t = PER : période d’étude de référence). Pratiquement, celles de production et de construction, considérées émises à t = 0, sont comptées à 100 % ; celle d’utilisation sont étalées sur la durée de vie du matériau, avec un coefficient de réduction diminuant au fil des ans ; celles dites de fin de vie, émises à t = PER, sont calculées avec un coefficient de réduction d’environ 0,6. Soit des coefficients de pondération compris entre 1 pour la première année et 0,59 pour la cinquantième. Cette ACV dynamique favorise donc les matériaux dont l’impact carbone est faible au début de leur vie et important à la fin. Soit le cas des matériaux biosourcés, qui libèrent en fin de vie le carbone stocké au cours de leur phase de croissance. Si la méthode classique donnait déjà l’avantage à ces derniers, elle ne constituait pas une incitation au développement de solutions bas carbone. En revanche, l’ACV dynamique renforce la dimension vertueuse des matériaux biosourcés, démontrant ainsi la nécessité de les privilégier dans une démarche bas carbone.
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