Bardages bois : le grisonnement contrôlé et assumé

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La démonstration par l’exemple. Réalisé par l’interprofession régionale Fibois AuRA, l’ouvrage Le Bois en extérieur, 10 ans plus tard invite à dépasser les idées reçues à travers des retours d’expériences de maîtres d’ouvrage et d’occupants. Photos à l’appui !

La communication par l’exemple pour démontrer que le grisonnement des bardages en bois naturel n’est en rien une dégradation du revêtement, comme le perçoivent encore certains maîtres d’ouvrage : c’est l’objectif de l’interprofession régionale Fibois AuRA à travers son ouvrage Le bois en extérieur, 10 ans plus tard, aujourd’hui largement diffusé auprès des maires et services techniques des collectivités. Une publication rendue possible par le soutien de l’État, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, de l’Interprofession nationale France Bois Forêt et de l’Ademe. Au sommaire, une grande diversité de bardages âgés d’une bonne décennie, qui illustrent les différentes évolutions du bois en extérieur, ainsi que des témoignages de maîtres d’ouvrage et d’usagers de ces réalisations. Quant aux photos d’intérieur de celles-ci, elles rappellent, s’il en était besoin, la dimension chaleureuse et confortable du matériau bois.
Doit-on encore le dire ? Le grisonnement du bois n’est qu’un changement d’aspect – avec le zinc, on parlerait de patine –, il n’affecte ni sa stabilité mécanique ni sa durabilité. Ses nuances – du brun clair au gris foncé, mat ou argenté – dépendent des essences, de l’exposition au soleil et aux intempéries. Ce sont ces variations, parfois irrégulières, qui peuvent ne pas être au goût de certains. S’il existe des bardages prépatinés ou des traitements qui stabilisent la teinte pour l’empêcher de griser, on peut aussi laisser le bois au naturel et anticiper son grisonnement à travers la conception du bâtiment. Ainsi, la pose à la verticale contribue à le rendre plus rapidement homogène. Quant à celle à l’horizontale, correctement effectuée avec le bon profil de bardage pour éviter les infiltrations d’eau, elle permettra d’obtenir, à terme, une belle patine.

ZOOM SUR DEUX RÉALISATIONS SANS TRAITEMENT NI ENTRETIEN

  • Collonges-sous-Salève (74), maison individuelle
    Cela fait maintenant treize ans que l’ancien bâti, originellement composé d’une écurie et d’une grange, a été transformé en maison individuelle. Au départ, Philippe Merz, le maître d’ouvrage, n’avait aucune idée pré­conçue, si ce n’est d’avoir une empreinte éco­logique le plus faible possible. Rapidement, le bois est donc retenu. Le mélèze en bardage, non traité, a évidemment grisonné, mais ce n’est pas un problème pour Philippe Merz, au contraire très satisfait. « Je n’ai pas été surpris par la différence entre la partie protégée par le débord de toiture et la partie exposée aux intempéries. Cela me convient parfaitement, le choix était de partir sur un parement laissé brut qui évolue avec le temps, et non un parement qu’il faut entretenir chaque année. »
  •  Nyons (26), centre de loisirs sans hébergement
    Réalisé en 2004, ce centre de loisirs de 355 m² est en parfaite harmonie avec ce site remarquable de 2,5 ha. La communauté de communes du Val d’Eygues voulait adresser « un signal fort aux générations futures (…) La construction du bâtiment se devait donc d’avoir un impact faible sur l’environnement et défendre une filière locale », soulignent Éric Richard, président de la commission Enfance-Jeunesse, communauté de communes des Baronnies en Drôme provençale, et Samuel Brunier, directeur du centre de loisirs intercommunal. D’où une conception tota­lement bioclimatique du bâtiment et le choix du bois en structure et en parement, un bardage en mélèze non traité. « Au fil du temps, le bâtiment a grisonné assez uniformément. Au niveau de certaines jonctions, il a noirci mais, pour les utilisateurs, cela ne pose pas de problème (…) Nous assumons, nous aussi, ces choix sans difficulté. » D’autant que les retours des familles et élus sont plutôt positifs : « Le bois confère une très bonne qualité de vie intérieure, il y fait bon vivre. »
La maison à Collonges-sous-Salève, en Haute-Savoie, en 2017. Photos : David Desaleux
Le centre de loisirs sans hébergement de Nyons, dans la Drôme, en 2017.

BOIS EN EXTÉRIEUR

Thème : Valorisation des bois en revêtement extérieur
Essences concernées : : Mélèze – Douglas – Châtaignier (autres essences dans la publication)
Association : Fibois Auvergne-Rhône-Alpes
Année de création : 2017
Site Internet : fibois-aura.org

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