Livret, fiches techniques, tutoriels, quiz, retours d’expérience… Fruit d’un projet collectif financé par France Bois Forêt et réalisé par FCBA*, cette boîte à outils, téléchargeable en ligne, s’adresse aux professionnels du bûcheronnage mécanisé. Objectif : fiabiliser les données dimensionnelles récoltées par les systèmes de mesure et les valoriser auprès de toute la filière.
« Le potentiel des machines de bûcheronnage, très sophistiquées, n’est pas toujours pleinement exploité. Il était nécessaire de fiabiliser leurs usages et les utilisations de leurs systèmes de mesures embarqués pour atteindre la pleine exploitation à la fois de la matière première et de l’outil de production », explique en préambule Morgan Vuillermoz, ingénieure Études et Recherche à FCBA, équipe approvisionnement. Le projet « Facila’chantier » visait donc à délivrer des recommandations et à favoriser la compétitivité de la chaîne d’approvisionnement en bois.
Soutenu financièrement par l’Interprofession nationale France Bois Forêt, il a été piloté par la Fédération Nationale des Entrepreneurs du Territoire (FNEDT), la Fédération Nationale du Bois (FNB), le Groupe Coopération forestière (GCF) et l’Office National des Forêts (ONF). Sa mise en œuvre a été assurée par FCBA. Le programme se concrétise par une panoplie d’outils qui « doivent servir au dialogue entre professionnels et leur apporter un même niveau de compréhension ». Le livret détaille ainsi les 12 bonnes pratiques à adopter : « Il est volontairement peu technique, son but étant de délivrer un message harmonisé », indique Morgan Vuillermoz. Contrairement aux 11 fiches qui détaillent plus en profondeur les bases à maîtriser (calcul, paramétrage, contrôle…). Techniques aussi, les tutoriels conçus avec les trois principaux constructeurs John Deere, Ponsse et Komatsu. S’y ajoute un quiz ludique et argumenté qui tord le coup aux idées reçues. « Ces documents offrent différents niveaux d’entrée en fonction des cas. C’est comme une boîte à outils… »
Délivrer une information de volume
Deux ans de travail ont été nécessaires. « Nous avons défini les éléments de langage commun, qui posent le contexte, les objectifs, les professionnels visés. Notre communication devait être cohérente pour atteindre les différentes cibles. » Trois catégories majoritaires ont été identifiées : les commanditaires des prestations de bûcheronnage, les conducteurs des engins et le personnel d’encadrement (responsables de chantier, chefs d’entreprise de travaux forestiers).
Étape essentielle, l’harmonisation des enseignements en amont grâce aux retours d’expérience de dix entreprises pilotes. « Nous avons pu observer leurs pratiques habituelles, instaurer un dialogue avec les opérateurs de terrain, dégager leurs interrogations quant à la fiabilisation de ces systèmes et les freins rencontrés. »
Le bûcheronnage mécanisé a une double finalité : façonner la matière première selon un cahier des charges (longueur, diamètre…) et délivrer une information de volume. La fiabilité de ces données garantit leur exploitation dans le suivi de production, la valorisation de la matière, la programmation de la logistique… Sans oublier une confiance renforcée entre fournisseur, client bois et prestataire. Un lot de 2 000 exemplaires de ces outils a déjà été distribué auprès des professionnels et centres de formation. « Les premiers échos sont positifs. Les équipes s’en emparent, l’impulsion est donnée… », conclut Morgan Vuillermoz.