Le châtaignier, un bois pour construire

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Qualifier le châtaignier pour son utilisation en construction a été l’objectif de la campagne menée en 2013 et 2014 par FCBA, avec le soutien financier de BoisLim, Draaf Limousin, Région Limousin et France Bois Forêt. Résultat : le châtaignier fait désormais partie des essences reconnues par les normes constructives.

Charpente en châtaignier de la maison de la Nature, à Montoulieu (34).
Photo : Arfobois

Troisième essence feuillue la plus importante en termes de super­ficie après le chêne et le hêtre, le châtaignier occupe en France 740 000 hectares pour un volume sur pied de 118 millions de mètres cubes. Notre pays détient ainsi la plus grande réserve européenne, suivie de l’Italie (498 000 ha) et de l’Espagne (100 000 ha). Malgré ses nombreux atouts, le bois de châtaignier est peu utilisé en structure en France. Ses caractéristiques sont méconnues, et les professionnels manquaient, jusqu’ici, d’une visibi­lité suffisante au sein des Euro­codes de conception, de dimension­nement et de justification des structures de bâtiment et de génie civil. C’est pour remédier à cette situation et mieux valoriser cette essence à fort potentiel que FCBA a effectué un travail de deux ans, en étroite collaboration avec la forêt privée (CNPF-IDF). Cette action a été intégrée au programme national sur la valorisation du bois de châtaignier français, financé par France Bois Forêt, l’État et les collectivités locales, et mis en place par un collectif de professionnels associé aux interprofessions, à l’APECF (Association pour l’emploi des chênes et des feuillus) ainsi qu’à la FNB (Fédération nationale du bois).

Classement optimisé

Ce « technoguide » se veut un outil destiné à fournir aux professionnels qui vont prescrire, mettre en œuvre ou commercialiser des produits en châtaignier, les éléments qui appuieront et valoriseront leurs projets.
Doc. : FNB

L’étude a consisté à récolter un échantillonnage d’arbres représentatifs de la ressource nationale, puis à transformer et à qualifier les sciages obtenus en fonction des normes en vigueur. L’ensemble des pièces après qualification visuelle (mesures des nœuds, largeur de cernes, humidité, pente de fil, fentes…) a subi un test de flexion 4 points jusqu’à la rupture, selon la norme EN 408. Ces essais, menés au laboratoire mécanique du site FCBA de Bordeaux, ont permis d’introduire le châtaignier au sein de la norme française de classement structurel par méthode de tri visuel NF B 52 001. L’essence rejoint ainsi la liste des trois autres feuillus tempérés déjà présents dans la norme (chêne, hêtre et peuplier). Le classement pour la résistance montre un potentiel de ce bois pour atteindre une classe majoritairement en C24, ce qui est proche des classes déclarées par les Italiens et les Espagnols. Cependant, les machines devraient permettre des classes plus optimisées, notamment avec la classe mécanique C30.

Produits collés
Toujours dans le cadre du programme national châtaignier, des travaux ont été effectués pour qualifier le collage structurel de cette essence. Il était d’abord nécessaire de déterminer quelle était la meilleure formulation de colle pour ce bois « acide ». Des essais en laboratoire, menés par FCBA selon les normes en vigueur, ont validé la colle MUF (mélaminée urée-formol) bicomposante de type I. Cette colle acide a été mise sur le marché récemment et est principalement destinée au collage difficile et au collage des bois feuillus. Les résultats de l’étude, obtenus à partir de sciages conventionnels et de sections usuelles pour cette essence, confirment le potentiel du châtaignier pour un usage en lamellé-collé, même si de nombreux paramètres restent à opti­miser. L’ensemble des informations collectées va permettre de faire évoluer le processus de transformation industrielle et d’envisager de nouvelles solutions de valorisation dans le domaine constructif (produits reconstitués par collage de type BLC, CLT…).

Pour en savoir plus :
fcba.fr
cnpf.fr
fnbois.com

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