Lyon accueille le forum par un parcours sensoriel

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Le Forum International de la Construction Bois ouvre ses portes les 14 et 15 avril. Comme lors de la précédente édition en avril 2015 à Nancy, les compagnons du Devoir ont montré leur savoir-faire en érigeant un « parcours progressif et sensoriel » qui a été conçu par l’agence Patriarche&Co pour France Douglas. La teinte rosée du Douglas français s’accorde avec la brique des façades de l’architecte Renzo Piano, balisant un grand rendez-vous national dédié à la construction avec le bois.

foret-douglasTotem ? Forêt ? Canopée ? Chemin ? Noeud ? L’installation spécialement conçue et installée pour la durée de la 6e édition du Forum International Construction Bois, sur le parvis du Centre des congrès, a été imaginée comme une entrée en matière tangible. Tous les participants au Forum, mais aussi les curieux, vont avoir la possibilité de cheminer au sein de ce parcours qui met en valeur les propriétés sensorielles du bois et plus
particulièrement du Douglas : son odeur, sa couleur, ses dessins, sa matière brute ou rabotée, et
même l’effet d’atténuation acoustique agissent au milieu de 15 m3 de bois d’oeuvre et de lamellécollé fournis par les scieurs et transformateurs français de Douglas sous l’égide de l’association France Douglas.

Pour Sabrina Pedrono, qui a pris le relais de Jean-Louis Ferron comme déléguée générale de France Douglas, « il s’agissait de montrer, à un moment où le Forum se rapproche géographiquement des principales zones de production de cette essence émergente, que toute la filière est en mesure de se mobiliser autour d’un objectif, sa valorisation ». L’idée de prendre le relais de l’Arche qui avait accueilli les participants du Forum de Nancy, en avril dernier, a vraiment pris forme à l’occasion de Batimat. Il a donc fallu faire très vite. Au total, huit transformateurs répartis sur plusieurs zones géographiques représentatives se sont partagés le travail, à savoir, par ordre alphabétique : Bois et Sciages de Sougy (groupe Monnet-Sève), Bongard-Bazot et Fils, Cosylva, Scierie Moulin, Piveteau Bois, Scierie Dubot et Fils, Scieries du Forez, Scierie Garmier. Sabrina Pedrono précise que la sollicitation des partenaires s’est faite de façon informelle et sous la contrainte de délais serrés : d’autres membres de l’association auraient sans doute volontiers apporté leur contribution, et avec un même esprit de bonne entente qui a su dépasser la situation de concurrence qui prévaut au jour le jour sur le marché.

foret-douglas2Patriarche&Co est l’une des grandes agences françaises qui cumule des capacités dans l’architecture, l’ingénierie et l’urbanisme. Le projet de Baptiste Gey met en valeur toute l’amplitude de l’offre actuelle de produits transformés à base de Douglas : des sciages bruts non séchés, placés à l’extérieur du parcours, des sciages secs et rabotés le long du cheminement proprement dit, pourvu de bancs en lamellé-collé. Ce concept architectural a pu être relayé de façon intelligente en interne, par un ingénieur issu du monde de la charpente, Henri Deutsch. Avec le soutien de Cadwork, tout le travail de préfabrication a été préparé sur une base logicielle adaptée. Au sein du groupe, les spécialistes du lamellé-collé se sont chargés des bancs, tandis que les scieurs équipés de centre de taille à commande numérique ont pu exploiter directement les bases de données. En fonction des zones géographiques, les lots ont été regroupés, et au final, 5 livraisons ont convergé vers le chantier, dans l’ordre de montage, en commençant par le socle et en finissant par les bancs. Sabrina Pedrono : « Nous voulions précisément montrer que cette filière d’ingénierie est en mesure de travailler comme cela si nécessaire, de préfabriquer sur des sites différents des pièces qui s’assemblent ensuite sur site au millimètre ».

Une nouvelle fois, ce sont les compagnons du Devoir qui se sont chargés du montage, bouclé en deux journées en finissant chaque fois vers 22 heures, avec parfois une bonne quinzaine de compagnons sur le chantier. Des Lyonnais, mais aussi des charpentiers en stage à Dijon, qui étaient partant pour une virée constructive à Lyon. La majeure partie du
travail était de l’assemblage. Selon Julien Lecarme, de l’ICCB, qui encadrait une nouvelle fois l’équipe : « Le socle était assez technique, associé à des poteaux de 3,5 m de haut, et à la canopée. C’était plus compliqué que l’an dernier, notamment pour la canopée, et nous avons commencé plus tard ».
Comme l’an dernier, Rothoblaas a fourni la visserie conséquente pour fixer l’équivalent de 15 m3 de bois. Julien Lecarme : « L’ouvrage, quoique en douglas, reste éphémère. Après quelques mois, on verrait apparaître des coulures générées par la visserie électro-zinguée qui n’est pas faite en principe pour une exposition longue aux intempéries, car il faudrait dans ce cas-là de l’inox.»
La ville de Lyon s’est montrée particulièrement accommodante. Immersion, appelons l’ouvrage ainsi, se dresse non loin du musée d’art moderne de Lyon qui expose en extérieur une sphère en bois, à telle enseigne que pendant le montage, des passants ont demandé à l’équipe si l’installation ne faisait pas partie du musée.

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