Les prix du bois sur pied en forêt privée ont replié de 10 % en 2023, selon une étude menée par la Société forestière de la Caisse des dépôts, les Experts Forestiers de France et l’ASFFOR dans le cadre de l’Observatoire économique de France Bois Forêt.
La baisse des prix du bois sur pied en forêt privée intervient après deux années de forte hausse (34 % en 2021 et 17 % en 2022). Cette étude réalisée sur les ventes organisées par les experts forestiers pour le compte de leurs clients met également en évidence un recul du volume de l’offre (1,2 Mm3 en recul de 200 000 m3 par rapport à 2022). Des résultats qu’il convient de décrypter.
Une transition conjoncturelle
Le marché du bois, comme de nombreux autres secteurs économiques, a pâti de l’évolution du contexte international : « La situation s’est tendue, l’inflation restait élevée et le renchérissement du crédit a porté un coup d’arrêt à la consommation et à la construction », souligne Éric Toppan, coordinateur de l’Observatoire économique de France Bois Forêt et de la Veille économique mutualisée de la filière forêt-bois. Finalement, le taux de croissance de l’économie française a flirté, en 2023, avec le pourcent, contre + 2,6 % l’année précédente. La conjoncture a été particulièrement mauvaise pour le secteur de la construction, gros consommateur de bois. Les autorisations de construction ont chuté de près de 25 %, quand les mises en chantier reculaient, elles, de 22 %.
Les marchés internationaux ont été moins gourmands en bois français en raison de la diminution de l’activité chinoise et américaine et d’un début de récession observé en Allemagne. En 2023, le prix moyen des ventes de bois sur pied, toutes essences confondues, s’est établi à 84 €/m3, soit en moyenne – 10 % par rapport à 2022 (94 €/m3). « C’est une correction normale après deux années consécutives de forte hausse. Pour autant, ce prix reste de 5 % supérieur à celui de 2021. Nous restons dans une dynamique haussière », observe Éric Toppan. La situation diffère fortement selon les essences. Le prix moyen des résineux chute de 13 %. Mais à 56 €/m3, il reste encore 29 % plus élevé qu’en 2020. Au sein des résineux, les prix du douglas et du sapin pectiné chutent de 17 %, quand le pin sylvestre voit le sien réévalué de 4 %.
Essence reine, le chêne voit son prix de 2022 raboté de 13 % (à 235 €/m3) en raison de la baisse de l’activité en Europe et aux États-Unis, mais aussi de l’effondrement du marché de l’immobilier en Chine. Au contraire, le hêtre prend des couleurs, pour la troisième année consécutive. La demande de ce bois blanc augmente pour satisfaire des besoins en bois d’œuvre et bois-énergie. À noter, le maintien d’un prix rémunérateur pour le frêne, essence menacée par l’extension de la chalarose. « Il y a eu beaucoup de coupes préventives. Il y a donc eu de gros volumes disponibles qui ont trouvé preneur », explique Éric Toppan.
En savoir plus :