Face aux changements climatiques annoncés, le système de la plantation forestière est un outil majeur d’adaptation des forêts. C’est pour le rendre plus efficace qu’a été mis en place un projet de recherche sur trois ans. Porté par l’équipe MGVF (Mission Gestion de la Végétation en Forêt) de l’Inra de Nancy, ce programme est soutenu par France Bois Forêt.
Lors de la réalisation des plantations, une attention particulière doit être portée aux travaux préparatoires ; ceux-ci permettent de réduire certaines contraintes liées aux caractéristiques du sol, au développement de la végétation spontanée, et d’améliorer ainsi significativement la réussite des plantations. En effet, il a été montré que ces contraintes sont à l’origine d’une part importante des échecs de plantation. Pour les éviter, les gestionnaires forestiers sont en demande de méthodes innovantes qui soient efficaces sur le plan technique (pour assurer un taux élevé de réussite), rentables économiquement (moins chères que les méthodes actuellement disponibles) et respectueuses de l’environnement (impacts environnementaux réduits). Développer ces méthodes est l’objectif du programme lancé en 2013 et en partie financé par France Bois Forêt.
Des chantiers pilotes
Le projet est basé sur la collaboration étroite de plusieurs équipes de R&D (Inra, ONF, FCBA, CNPF), de gestion (ONF, Société Forestière, Alliance Forêts Bois) et des concepteurs d’outils, le programme étant focalisé sur des méthodes mécaniques. Il s’agit d’assurer les développements techniques nécessaires, d’effectuer une évaluation technico-économique de ces outils, et d’assurer la diffusion des méthodes développées au sein du monde professionnel. Pour cela, plusieurs sites de plantations pilotes ont été retenus un peu partout en France. Les chantiers sont installés dans des contextes stationnels reconnus comme posant des difficultés d’installation de plantation (excès ou déficit en eau, sol fortement compacté, végétation spontanée bloquante ou difficile à contrôler…). Instrumentés, ils permettent de collecter des données techniques et économiques.
Un projet de long terme
À ce jour, huit chantiers ont été mis en place, deux sont en cours d’installation, et quatre autres sont envisagés (cf. illustration). « Les premières mesures ont été relevées, mais il faudra trois à quatre ans pour disposer de résultats stabilisés », explique Catherine Collet, responsable du projet à l’Inra. L’avancement des travaux fait cependant l’objet d’une communication régulière à travers, notamment, la publication d’articles dans des revues techniques, l’organisation de journées d’échanges ou de formation, la rédaction de fiches techniques. De nouveaux projets ont été montés en réponse à des appels, afin de pouvoir poursuivre le programme à plus long terme et ainsi valoriser pleinement les dispositifs installés et les collaborations engagées.