La forêt française
> Comment est gérée la forêt française ?
Forêts privées et forêts publiques sont gérées en suivant des processus qui engagent le propriétaire, notamment à long terme pour garantir leur pérennité et leur dynamisme.
Combustible, construction, industrie navale et militaire… l’exploitation de la forêt ne connaît pas de répit jusqu’au début du XIXe siècle.
Conséquence : la couverture forestière du territoire français atteint alors son minimum historique.
La mise en place du Code Forestier, la montée en puissance du charbon et le recul de l’activité agricole expliquent l’inversion de la tendance au cours du XIXe siècle. Depuis, le stock de bois de la forêt française métropolitaine a doublé. Quant à la surface de la forêt, elle est passée de 8,5 millions d’hectares en 1850 à 17,1 millions d’hectares en 2022, retrouvant le niveau approximatif de la forêt du Moyen-Âge. Elle représente désormais près de 31 % du territoire métropolitain et continue de s’accroître par expansion naturelle à un rythme moyen de 85000 hectares par an depuis 1985, ce qui correspond à l’équivalent de trois forêts de Fontainebleau ou à plus de 100 000 terrains de foot chaque année!
La politique forestière française relève du Ministère de l’agriculture en charge des forêts. Toutes les forêts françaises, qu’elles soient publiques ou privées ont un propriétaire qui en a les bénéfices, mais aussi les charges et la responsabilité.
Les trois quarts des forêts métropolitaines sont détenus par quelque 3,5 millions de propriétaires privés ; l’État et les collectivités locales se partagent le quart restant. Une forêt domaniale est, en France, une forêt appartenant à l’État et dont la gestion est assurée par l’Office national des forêts, créé en 1965, en application du Code forestier. Les forêts privées bénéficient de l’appui du CNPF (Centre national de la propriété forestière).
La réglementation prévoit à tout propriétaire au-delà d’une certaine surface de s’inscrire dans une gestion durable de sa forêt pour en assurer sa pérennité. Ainsi, toute intervention doit être planifiée et prévue à moyen et long termes et doit être conforme à des pratiques établies régionalement. Ces interventions sont inscrites dans des documents de gestion durable (Plan Simple de Gestion, Règlement Type de Gestion, Codes de Bonnes Pratiques Sylvicoles, Aménagement forestier…). Les propriétaires privés peuvent se faire accompagner par des professionnels de la gestion forestière (coopératives, experts…).
Les documents de gestion fixent les objectifs à atteindre pour conserver la multifonctionnalité des forêts : assurer la ressource en bois, préserver la biodiversité, la qualité des sols et de l’eau, améliorer l’accueil du public, protéger contre les risques naturels et conserver la qualité des paysages et des richesses culturelles. Ces documents listent également les interventions possibles, notamment les coupes et les travaux en forêt.
Une forêt gérée durablement est une forêt plus résiliente sur le plan sanitaire et mieux adaptée aux évolutions climatiques. Elle est également mieux protégée des risques incendie.
Certification de la gestion durable des forêts
Créées en 1993 (PEFC) et en 1999 (FSC), ces certifications internationales apportent à l’utilisateur un certain nombre de garanties : maintien ou renouvellement du boisement à chaque coupe, espacement entre les arbres, meilleure gestion du bois, respects des espèces protégées, de la faune et de la flore, des travailleurs du bois… Les certifications FSC et PEFC garantissent ainsi au client final que l’entreprise utilise et vend du bois issu de forêts gérées durablement. Chaque maillon de la chaîne doit être certifié: forêt, scierie, entreprise de transformation, fabrication, négoce, etc. Sur les 16,8 millions d’hectares des forêts françaises en 2019, plus de 8 millions d’hectares sont certifiés PEFC et 40000 hectares sont certifiés FSC.
> Quel est le rôle de la filière forêt-bois française dans la préservation de l’environnement ?
Biodiversité, régulation hydrique, préservation des sols, changement climatique : les forêts participent activement à la préservation de l’environnement.
La forêt présente une grande variété d’habitats parfaitement appropriés à une biodiversité foisonnante. Elle abrite une biomasse vivante bien plus importante que dans les champs ou la campagne qui l’entourent. D’un point de vue hydrique, les racines des arbres facilitent l’infiltration des eaux et participent ainsi à la régulation du niveau des cours d’eau. Les arbres évitent également des glissements de terrain dans les zones montagneuses et retiennent les dunes dans les zones littorales, ils luttent ainsi efficacement contre l’érosion des sols.
Sur le front du changement climatique, la filière forêt-bois est fondamentale. En absorbant par photosynthèse le dioxyde de carbone (CO2) tout en rejetant de l’oxygène, les arbres agissent comme de véritables poumons de la planète.
Avec les trois “S”, la filière forêt-bois contribue à l’adaptation au changement climatique :
Séquestration du carbone : la forêt séquestre le CO2 grâce à la photosynthèse et le stocke dans les feuilles, les branches, les troncs, les racines et le sol.
Stockage du carbone : le CO2 reste stocké dans les produits en bois durant toute leur durée de vie (bois d’oeuvre, meubles, objets, etc.)
Substitution de matériau : le bois se substitue à de nombreux matériaux plus énergivores ou à des combustibles non renouvelables, ce qui réduit d’autant les émissions de gaz à effet de serre.
À savoir !
Une sylviculture dynamique va favoriser la vitalité des forêts et donc leur capacité à stocker du carbone. Dans une forêt bien gérée, récolter un arbre et le transformer est bon pour la planète.