La consommation de sciages a augmenté entre 2015 et 2020. Ce qui rompt favorablement avec la tendance baissière observée de 2010 à 2015.
L’étude était très attendue. Huit ans après sa dernière édition, la Fédération nationale du bois (FNB) a reçu la nouvelle mouture de l’étude sur l’évolution des sciages et des produits techniques dérivés du sciage. Cofinancé par France Bois Forêt, ce rapport s’appuie sur des données publiques et des interviews de professionnels de la filière. L’édition publiée en juillet 2023 décrypte les chiffres de 2020, avant de les comparer à ceux de 2015. Avec 9,2 Mm3, la consommation des sciages bruts progresse de 2,5 % entre 2015 et 2020. Autre bonne nouvelle : la reprise de la production. En 2020, les professionnels français ont produit 8,1 Mm3 de sciages ; un chiffre en progression de plus de 4 % par rapport à 2015. Durant ce quinquennat, le volume d’importation a progressé de 2,8 %, contre plus de 10 % pour les exportations françaises (1,4 Mm3 en 2020).
Forte demande des entreprises du bâtiment
Les sciages de résineux sont la véritable locomotive du marché. Avec 8 Mm3, la consommation a bondi de 5 % entre 2015 et 2020. En 2020, la production nationale a dépassé 6,7 Mm3, soit une hausse de 7 %. Remarquable, la très forte progression des sciages de résineux : + 24 % en cinq ans. À contrario, production et consommation de feuillus sont en recul, respectivement de 8,5 % et de 12,1 %.
Industriels, acheteurs et consommateurs ont fait leur choix en matière d’essence. Si la production de sciages de chêne reste stable, sa consommation progresse de 23 % entre 2015 et 2020. Cette évolution est grandement imputable à une forte demande (+ 50 % environ) en provenance des entreprises du bâtiment et de la construction. Autres essences dont la consommation progresse : l’épicéa (+ 10 %), le douglas (+ 57 %), les feuillus tropicaux (+ 15 %). La consommation des résineux importés progresse de 5 %. Côté usage, « l’étude confirme la progression amorcée ces dernières années des produits techniques », souligne Éric Toppan, coordinateur de l’Observatoire et de la Veille économique mutualisée (VEM) de France Bois Forêt. Consommateurs et entreprises tricolores ont consommé 3,5 millions de produits techniques en 2020, soit 9,4 % de mieux qu’en 2015. Durant ces cinq années, la part de bois français est restée stable (47 %), mais les volumes issus des massifs français ont progressé de près de 9 %.
Placage stratifié et lamellé-croisé à l’honneur
Les produits dont la consommation augmente sont les produits rabotés « 4 faces » (bois d’ossature, planches de rives), les lames de bardage et de terrasse, les panneaux (lamellé-collé, panneautés et monopli ou multipli), le bois massif abouté, le bois massif reconstitué. L’étude montre aussi un fort accroissement de la demande de bois en placage stratifié (+ 10 %) et de bois lamellé-croisé (+ 24 %). Le lamellé-collé est désormais importé aux trois quarts, et sa demande recule de 3 % entre 2015 et 2020. Ces évolutions influent-elles sur les circuits de distribution ? Ce n’est pas flagrant. Sur la période étudiée, les parts de marché (hors produits consommés par l’industrie) des différents canaux restent stables. En 2020, le négoce spécialisé bois représentait toujours 49 % des ventes ; loin devant le négoce généraliste (19 %), la vente directe (13 %), les grandes surfaces de bricolage (11 %) et les coopératives d’artisan (6 %).
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