JO de Paris 2024 : le bois sur le podium

Convaincre les aménageurs

Restait à définir les objectifs avec la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), tout à la fois financeur des ouvrages, maître d’ouvrage des Zac1, des infrastructures et des équipements publics, de considérer le bois comme un matériau digne des JO. En imposant un bilan carbone maximal de 750 kg de CO2éq./ m2, l’aménageur avait rédigé un cahier des charges favorable au bois. Non sans quelques difficultés. « L’objectif fixé avec France Bois 2024 était que la moitié des bâtiments du Village olympique soit en bois. Et que 50 % de ces réalisations recourent à des essences françaises transformées en France, en circuit court. Craignant que cela ne soit pas possible sur tous les bâtiments, la Solideo n’a retenu qu’un objectif de 30 % », confirme Georges-Henri Florentin. Promouvoir efficacement le bois est une course de fond. « Nous avons commencé par avoir des échanges nourris avec les grands donneurs d’ordre. Nous avons ensuite travaillé avec les promoteurs, les concepteurs, les entreprises générales, les entreprises du bois, les fabricants de mobilier et les aménageurs. À l’issue de ces échanges, nous avons rappelé les modes d’emploi du bois, rédigé des documentations techniques », explique Marie Jorio. Changer les réflexes des constructeurs Dit autrement, il s’agit d’aider ces professionnels à changer leurs réflexes de construction. « C’est-à-dire ne plus forcément construire de bâtiments durables en béton et ne pas nécessairement utiliser de l’acier ou des plastiques pour les infrastructures éphémères. Cela passe par une montée en compétences collective, un partage d’information, des formations, et beaucoup de communication pour mettre en lien les intervenants », poursuit la spécialiste de la construction bas carbone. À moins de 500 jours de l’allumage de la flamme, quelle sera la performance de la construction bois pour les JO ? Quatre maîtres d’ouvrage et de nombreuses entreprises construisent le Village olympique et paralympique, où seront logés les athlètes. On trouve notamment Vinci Construction sur le quartier Universeine qui abritera une partie du Village olympique. L’ensemble du Village olympique représente une surface de 280 000 m², avec des façades en bois sur 200 000 m² et du bois en structure pour 80 000 m². Les bâti­ments de logements de moins de 28 m de hauteur intégreront du bois-construction. Autre ensemble olympique monumental : le Centre aquatique et son franchissement. Seul équipement sportif expressément construit pour les JO de 2024, il possède une structure de halle sportive en bois avec des façades vitrées, doublées de brise-soleil extérieurs en bois. En forme de voûte concave, sa toiture, constituée de 296 poutres en bois, sera couverte de 5 000 m² de panneaux photo­voltaïques. Ce centre sportif sera ainsi l’une des plus grandes fermes solaires urbaines de France. Ainsi, la plupart des bâtiments érigés pour les Jeux olympiques et para­lympiques contiendront du bois. « Et nous dépasserons très certainement le seuil des 30 % fixés par la Solideo », se félicite Georges-Henri Florentin.