Le granulé bois, énergie d’avenir dans les chaufferies collectives et industrielles
Financée par France Bois Forêt et l’Ademe, l’étude de l’association Propellet, menée en partenariat avec le SNPGB et le CIBE (Comité interprofessionnel du bois-énergie), démontre l’intérêt économique et écologique de l’utilisation du granulé bois dans les chaufferies collectives et industrielles.
En France, les chaufferies collectives et industrielles fonctionnant aux granulés bois ne représentent que 5 % de la consommation nationale de granulés. Si elles ne produisent que 2 % de la chaleur fournie par les installations bois de plus de 50 kW, elles représentent 20 % du nombre de celles-ci. D’où l’étude « Articulation des usages entre granulés et plaquettes pour les chaufferies biomasse »4, réalisée par Propellet avec le soutien de France Bois Forêt. Objectif : mieux connaître ces installations, leur configuration et leur contexte pour maîtriser les critères de choix jouant en faveur de ce combustible et en optimiser ainsi le développement. Et le granulé ne manque pas d’arguments : « C’est la version moderne du bois-énergie, la plus simple et souple d’utilisation. Sa production nationale couvre 85 à 90 % de sa consommation, un point fort pour la France en termes d’industrie et de sécurité d’approvisionnement. Nous sommes sur un modèle d’autosuffisance », déclare Éric Vial, délégué général de Propellet. D’autant que la filière estime pouvoir doubler la production d’ici à 2030 et que les inquiétudes quant à la ressource sont progressivement levées ; notamment en raison des perspectives d’augmentation du volume de sous-produits liés au développement du bois dans la construction, condition pour atteindre les objectifs de neutralité carbone (RE 2020, lire p. 39).
Des arguments économiques
L’atout numéro un du granulé est sa densité énergétique : « À volume égal, un mètre cube renferme trois à quatre fois plus d’énergie qu’un mètre cube de plaquettes. » Avec, pour corollaire, trois à quatre fois moins de volume de stockage, donc de silos, et, par voie de conséquence, des transports par camions réduits. Autre propriété : le taux d’humidité à moins de 10 %, contre, en moyenne, plus de 30 % pour la plaquette. De même, les installations s’avèrent plus simples, moins chères et plus faciles d’entretien. Cela dit, sur des puissances de plus de 500 kW, la plaquette s’avère plus compétitive, comme l’explique Éric Vial : « Dans le cadre de grosses consommations annuelles d’énergie, les coûts – élevés – de l’investissement, de la maintenance et de l’entretien d’une chaufferie à plaquettes sont largement compensés par la différence de prix de son combustible. »
Les chaufferies collectives et industrielles à granulés bois
- 1 156 chaufferies de plus de 50 kW pour une puissance cumulée de 178 MW ;
- 18 % des 6 400 chaufferies bois tous combustibles confondus et 2 % de la puissance des installations bois-énergie de plus de 50 kW (hors CPCU, Compagnie parisienne de chauffage urbain) ;
90 % des chaufferies : puissance inférieure à 300 kW ; - consommation cumulée : 70 000 t/an, soit moins de 5 % de la consommation de granulés de bois en France en 2018, les 95 % restant concernent le secteur domestique ;
- consommation totale de granulés en 2018 : 1,56 Mt.
À contrario, l’option granulés bois est plus pertinente économiquement sur les installations de petites puissances (< 50 kW) et de moyenne puissance (< 300 kW) – « par exemple, pour chauffer le petit réseau de chaleur d’une mairie, d’un bâtiment collectif ou tertiaire… ». Une pertinence qui va crescendo avec l’intermittence des besoins thermiques : « Pour les bâtiments peu consommateurs ou ne nécessitant pas des apports en chaleur continus, par exemple, un gymnase ou une église, il peut être plus compétitif, les économies sur la consommation du combustible – le granulé est plus cher car plus manufacturé – compensant le coût de l’installation. » Plus largement, granulés et plaquettes bois sont compétitifs face au fioul domestique ou au propane4 (une notion de compétitivité en terme de coût global, c’est-à-dire en prix par kWh de chaleur fournie, ce qui inclut l’investissement, les aides, la maintenance…). « C’est plus compliqué face au gaz. Cela dit, sur le plan de la sécurité énergétique5, le bois a un atout énorme. » Lequel se confirme avec la RE 2020 (lire p. 39), qui privilégie l’utilisation du bois et des matériaux biosourcés dans la construction. « Car qui dit développement de la construction bois, dit produits connexes et donc matière première pour le granulé. »
Les granulés bois : présentation
Majoritairement issus de résineux, ils résultent du compactage de sciures ou d’autres sources de bois finement broyées. La matière première est d’abord séchée, puis broyée ou affinée, et comprimée ensuite mécaniquement sous forme de cylindres. Dimensions : de 3,15 à 40 mm de longueur et 6 mm de diamètre. Taux de fines (granulés de longueur inférieure à 3,15 mm) à ne pas dépasser : 1 % pour le granulé en vrac, et 0,5 % pour le granulé en sac. Conformité à la norme NF EN Iso 17225-2 garantie par les certifications DINplus, ENplus et NF Biocombustibles solides.
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