La « guerre de la communication » a particulièrement lieu au sein des médias et des réseaux sociaux. C’est sur ces derniers canaux de communication que l’Union de la coopération forestière française (UCFF) a souhaité rétablir des vérités sur les forêts privées françaises, les différentes sylvicultures pratiquées et les gestionnaires qui les mettent en œuvre.
Pour la deuxième année consécutive, l’UCFF a contribué à rétablir des vérités sur les réseaux sociaux, avec le soutien de France Bois Forêt. « Notre objectif est de casser les idées reçues et de rétablir des vérités en investissant les réseaux sociaux afin d’entraver la diffusion de fake news », explique Nicolas Jobin. Voilà résumé le cahier des charges de l’opération fact-checking. Avec l’aide d’une agence spécialisée dans l’influence numérique, les Coopératives forestières ont posé les bases de leur action : public visé, ligne éditoriale, charte graphique, média, sources.
Le public à la rescousse
Visant le grand public, l’UCFF a choisi de communiquer sur les plateformes les plus populaires du moment : X (@UCFFcoop), Facebook (Les Coopératives Forestières) et Instagram (les_cooperatives_forestieres).
Le premier ensemble de messages a été délivré par deux mascottes créées pour l’occasion : un résineux et un feuillu joliment dessinés. Dans des visuels adaptés à chaque réseau, ces deux personnages ont engagé un dialogue sur une dizaine de sujets sensibles : coupes rases, déforestation, bois-énergie, sapins de Noël, importation, etc.
S’appuyant sur les données officielles produites par l’IGN1 ou les pouvoirs publics, ces argumentaires ont reçu un excellent accueil. « Entre la fin de l’année passée et celle du premier trimestre, les 60 publications diffusées sur les réseaux sociaux de l’UCFF, toutes plateformes confondues, ont généré, d’une part, plus de 300 réponses UCFF aux commentaires publiés sur ces posts, d’autre part, 8 millions d’impressions et 191 000 engagements », se félicite Nicolas Jobin. Ces messages ont suscité de très nombreux commentaires auxquels les gestionnaires de communauté de l’UCFF ont donc systématiquement répondu. « L’exercice est chronophage, mais il a permis de créer des groupes de personnes convaincues qui finissaient par contrer avec nous les fake news de détracteurs. » Il a aussi bien sûr apporté des réponses à ceux qui souhaitent savoir comment les choses se font véritablement sur le terrain.
La preuve par 3 et en images
La suite de l’opération a vu intervenir un nouveau participant : l’UCFF a contractualisé avec Mamadou Dembele2, fondateur du média The Impact Story.
Ce « macro-influenceur » a acquis sa notoriété en diffusant auprès du grand public des messages positifs sur l’environnement et est aujourd’hui suivi par plus de 500 000 abonnés sur les réseaux sociaux. Cette fois, la prestation consistait à ce qu’il produise et mette en ligne une vidéo traitant des effets du changement climatique en forêt et des solutions pour les atténuer. L’UCFF a fourni des données officielles et laissé carte blanche au réalisateur.
Une fois le script validé, la vidéo de 90 secondes a été produite et publiée en mai dernier. Non sans succès : 122 000 vues en cinq jours, plus de 80 000 comptes touchés et 5 400 interactions avec la vidéo. La recette fonctionne. Mais le retour de bâton peut être virulent. Notamment lorsque des internautes commentent et instrumentalisent ces contenus en les réinterprétant à travers des mensonges déguisés en « scoops » auprès d’utilisateurs novices qui, heureusement, ne tombent pas tous dans le panneau. Le travail de modération et de réponses prend, d’autant plus alors, tout son sens, les posts pouvant prêter aux nombreux opposants une possibilité de prise de parole.