Ces deux dernières années, le bois a poursuivi son développement et conforté ses positions dans la construction.
Portée par un secteur du bâtiment dynamique, le chiffre d’affaires des entreprises spécialisées dans la construction bois a atteint 4,6 milliards d’euros en 2022, en progression de + 14 % par rapport à 2020 (en valeur) et de + 5 % en volume. Cette progression est essentiellement imputable à l’évolution du marché des bâtiments non résidentiels. Les parts de marché de la construction bois progressent sur quasiment tous les segments de ce marché (tertiaire, industriel, agricole). En 2022, 18,3 % des bâtiments non résidentiels étaient bâtis tout ou partie en bois, contre 16,8 % en 2020. À l’inverse, les parts de marché du bois dans la construction neuve reculent dans la plupart des autres segments. L’an passé, seulement 6,2 % des nouveaux logements comprenaient une structure en bois, contre 6,5 % deux années auparavant. Dans le détail, ce sont 9 650 maisons individuelles en secteur diffus qui ont été bâties en bois (- 2 %), 1 800 maisons en secteur groupé (- 43 %) et 10 750 logements collectifs (+ 12 %). Petite exception à la règle : le logement collectif. La construction d’immeubles de plus de trois étages est portée par les programmes régionaux mais aussi, en Île-de-France, par la réalisation d’écoquartiers pour accueillir les athlètes des jeux olympiques et paralympiques 2024 (lire page 15).
Facteurs multiples
Plusieurs facteurs expliquent le recul sur le marché « individuel ». « L’entrée en vigueur, au début de l’année, de la norme environnementale RE2020 a retardé de nombreuses mises en chantier. La hausse des prix du bois, en 2021, a pu décourager certains donneurs d’ordre. Mais le facteur le plus déterminant est sans nul doute la hausse des taux d’intérêt qui a fortement renchéri le coût du crédit et découragé de nombreux primo-accédants », explique Eric Toppan, coordinateur de l’Observatoire économique de France Bois Forêt. Ces contraintes réglementaires ne s‘appliquent pas aux extensions-surélévations. Au total, les dirigeants d’entreprises interrogés estiment que 11 300 de ces travaux ont été réalisés en bois en 2022, soit 9 % de mieux qu’en 2020. Trois régions mènent la danse : Bretagne (17 % de parts de marché national, en progression de + 46 %), Pays-de-la-Loire (16 %, en hausse de + 4 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (13 % en progression de + 12 %). Marché de plus en plus spécifique, l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) en rénovation est en recul pour les entreprises de la construction bois. Certes, 47 % des entreprises présentes sur le marché de la construction bois déclarent avoir réalisé des travaux d’ITE en rénovation en 2022 (deux points de mieux qu’en 2020). Toutefois, leur chiffre d’affaires sur ce marché s’est élevé, l’an passé, à 275 M€, en baisse de 12 % par rapport à 2020.
Quels systèmes constructifs ?
L’ossature bois occupe la première place, présente dans 85 % des maisons individuelles, 63 % des immeubles collectifs et 67 % des bâtiments tertiaires. La part d’utilisation des poteaux poutres en bois atteint 24 %, notamment en raison d’une utilisation plus importante dans le collectif et le tertiaire. Le recours aux panneaux massifs contrecollés ou contrecloués représente moins d’une construction sur dix (9 %).
D’où vient le bois ?
En 2022, les entreprises de la construction bois se sont approvisionnées en priorité (43 % des achats) dans les réseaux de distribution et les scieries françaises (41 %). La part des scieries étrangères reste à peu près stable, passant de 15 % à 16 % entre 2020 et 2022.