Europe : vente de bois, mode d’emploi

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Fransylva a étudié les techniques de commercialisation des pays de l’arc alpin et formulé des propositions pour adapter les pratiques commerciales aux besoins du marché.

La plupart des ventes se font aujourd’hui « en bord de route ». Photo : MPBois

Essence, valeur de l’arbre, qualité du bois, conditions d’exploitation, accès, composition des lots de grumes sont autant d’éléments qui influent sur les prix de vente. Et ce ne sont pas les seuls. « Les prix du bois dépendent aussi de la manière dont il sera transformé », rappelle Eric Toppan, directeur général adjoint de Fransylva. Le bois étant un produit de plus en plus recherché et qui s’échange beaucoup, le prix du bois acheté en France est souvent indexé sur le prix de marché mondial. 

Cette situation a conduit Fransylva à évaluer l’efficacité économique des modes de commercialisation des bois ronds en Europe. Objectif : en tirer les bonnes pratiques applicables au commerce de bois français. Financée par France Bois Forêt, l’étude a été confiée à Wood Consulting et à l’ingénieur forestier Lucas Ellens. Elle s’est focalisée sur les pays de l’arc alpin : Allemagne, Autriche, France, Italie, Slovénie et Suisse.

Conserver la valeur ajoutée sur son territoire

En Allemagne et en Autriche, sciage et transformation sont assurés par de grandes entreprises. Cette concentration permet de suivre l’évolution du marché local, de limiter les exportations et de conserver, localement, la valeur ajoutée issue de la transformation. En prise avec des forêts au peuplement plus divers que ceux des pays du nord, Slovénie et Italie ne disposent pas d’entreprises de taille comparable aux groupes allemands et autrichiens. Une partie de leur ressource résineuse doit donc être exportée vers ces pays pour être valorisée. « La France se situe entre ces deux modèles », note Eric Toppan.

Le prix du bois, produit de plus en plus recherché, est souvent indexé, en France, sur le prix de marché mondial. Photo : Atlanbois

Rendre la filière plus résiliente

Dans les pays étudiés, les ventes sur pied tombent en désuétude. En effet, de grandes industries de première transformation ne disposent pas d’équipes de bûcheronnage et les propriétaires souhaitent s’occuper eux-mêmes de l’exploitation et du débardage. La plupart des ventes se font donc « en bord de route ». A contrario, les petites scieries spécifiques françaises, italiennes et slovènes préfèrent acheter les bois sur pied pour les exploiter elles-mêmes.

Soutenir les scieries locales pour qu’elles accroissent leurs capacités de stockage rendrait la flière d’approvisionnement plus résiliente. Photo : Atlanbois

Quelles préconisations peut-on formuler ? Les auteurs de l’étude recommandent de développer des entreprises de toutes tailles à l’échelle régionale pour rendre la filière plus résiliente aux aléas systémiques. Un accompagnement devra être proposé aux scieurs afin de les aider à développer des activités complémentaires (collage, menuiserie). Les rapporteurs préconisent de soutenir l’installation d’exploitants forestiers pour faciliter la vente de bois façonnés dans les régions reculées et répondre ainsi à la demande des scieries locales. Ces transformations pourraient être facilitées par le développement des contrats d’approvisionnement. Ce qui implique de soutenir les scieries qui devront accroître leurs capacités de stockage.

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