Mercredi 16 mars, lors de la clôture des Assises nationales de la forêt et du bois, les ministres de l’Agriculture, de la Biodiversité, du Logement et de l’Industrie ont présenté une vision commune pour la forêt française de 2030, inscrite dans une stratégie de long terme et déclinée en actions opérationnelles et concrètes.
Jean-Michel Servant, président de France Bois Forêt, et Frédéric Carteret, président de France Bois Industries Entreprises, se sont félicités de la mobilisation de l’ensemble de la filière autour des enjeux économiques, environnementaux et sociétaux. Cette unité a permis de pleinement se faire entendre et de dégager un large consensus. Les conclusions présentées confortent en effet le bien-fondé des propositions publiées début février par la filière dans son manifeste commun (voir pages 6 à 9).
Attentive à ce que les constats dressés donnent suite à des actions concrètes, la filière reste engagée et mobilisée pour veiller à la mise en œuvre opérationnelle des orientations énoncées. Elle va ainsi continuer son travail collectif pour que l’ensemble de la chaîne de valeur contribue pleinement à la transition écologique.
Dans ce cadre, elle va également engager une concertation régulière avec les organisations non gouvernementales environnementales (ONGE) représentatives dont elle s’est rapprochée pendant les Assises, pour créer les conditions d’un dialogue constructif : France Nature Environnement, Humanité et Biodiversité, la Ligue pour la protection des oiseaux, les Réserves naturelles de France, le Comité français de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) et le WWF (Fonds mondial pour la nature).
Au final, la filière se félicite notamment des orientations concrètes et décisives énoncées :
• mise en place d’un fonds d’adaptation stratégique au changement climatique, pérenne et conséquent (100 à 150 M€/an jusqu’en 2030), financé notamment par l’affectation d’une partie du produit des enchères des quotas carbone européens. Cette disposition est essentielle pour préserver la multifonctionnalité des forêts françaises face au changement climatique ;
• appui au développement des vergers à graine en cohérence ;
• simplification et élargissement du Label Bas Carbone afin d’attirer davantage de fonds privés vers les forêts françaises et de soutenir le renouvellement forestier ;
• maintien ou renforcement des moyens d’observation, de suivi et d’accompagnement des propriétaires dans leurs choix de gestion adaptative (réseaux, DSF, RMT Aforce) ;
• lancement d’un travail sur l’anticipation, la prévention et la gestion des crises, notamment sanitaires et incendies ;
• investissement en faveur de la compétitivité des entreprises avec au moins 400 M€ du programme France 2030 ;
• ouverture immédiate d’un soutien à la cogénération industrielle en autoconsommation, indispensable à la résilience énergétique des industries de la filière et particulièrement attendue dans le contexte actuel d’insécurité sur les approvisionnements énergétiques ; programme « Biomasse Chaleur pour l’industrie du Bois » doté de 200 M€ et piloté par l’Ademe ;
• appui à la modernisation des entreprises de travaux forestiers avec 20 M€ pour réduire la pénibilité et accélérer la numérisation ;
• lancement d’un programme en faveur de la valorisation des essences secondaires ;
• renforcement du rôle des élus (réseau de référents « forêt-société ») au service d’un dialogue local apaisé ;
• lancement de projets territoriaux (AMI) permettant d’expérimenter de nouvelles modalités de dialogue autour d’enjeux locaux partagés.…
Cependant, quelques points de vigilance resteront à observer, tandis que d’autres actions doivent être amplifiées, notamment celles visant à :
• renforcer le lien entre la recherche académique ou fondamentale et les besoins de la filière ; développer la recherche appliquée ;
• favoriser l’expérimentation et mieux intégrer les retours de terrain à la mise en œuvre et au suivi de la feuille de route d’adaptation des forêts au changement climatique ;
• poursuivre résolument les actions de simplification et de baisse des charges en faveur de la compétitivité des entreprises ;
• relever le défi de la formation et de l’attractivité des métiers pour répondre aux besoins des entreprises d’aujourd’hui et de demain.