Lutter contre le dépérissement des fructifications des résineux
Identifier et analyser les insectes ravageurs responsables du dépérissement des fructifications des résineux. C’est l’objet de l’étude pilotée sur deux ans par le GIE Semences forestières améliorées (SFA), réalisée par l’institut technologique FCBA et soutenue financièrement par France Bois Forêt et sa Section spécialisée pin maritime.
« Nous observions, depuis plusieurs années, une forte baisse de la production des semences dans les vergers de résineux, notamment sur les trois espèces majeures : pin maritime (de 2 kg à 600-700 g par hectolitre de cônes), Douglas (de 800 g à moins de 500 g par hectolitre de cônes et le pin taeda », explique Richard Hébras, président du GIE Semences forestières améliorées. Plus précisément, un dépérissement des fleurs pollinisées et une chute des cônelets, puis, à la récolte, un nombre moindre de graines et une part importante de graines vides. « Ce dernier point attestant très certainement la présence d’insectes : en l’occurrence, leptoglossus occidentalis, punaise invasive qui pique, à l’aide de son rostre (prolongement rigide de la tête, en forme de museau, portant les pièces buccales à son extrémité, NDLR), les cônelets et les cônes pour s’en nourrir, ou encore, dans le cas du Douglas, megastigmus, une petite guêpe, dont les larves se développent dans les graines », détaille Richard Hébras.
Piégeage d’insectes et observation par drone
Ce dépérissement des fructifications des résineux, qui met à mal la fonction même de ces vergers – à savoir, assurer un approvisionnement régulier, suffisant et de qualité en semences – a motivé le lancement, en 2020, de cette étude. « Déployé sur deux ans, ce programme étudie la piste des insectes ; il ne s’agit pas de lutte mais d’identification, ce qui requiert un grand nombre d’observations. » L’objectif est d’évaluer le taux de dépérissement et l’évolution temporelle des dégâts, mais aussi de mieux connaître ces insectes ravageurs, leur cycle de vie, leurs périodes de présence et d’attaque. Entre autres aspects intéressants, la mise au point d’un système de piégeage d’insectes « plus efficace que les premiers pièges » pour le monitoring des populations d’insectes, ainsi que l’utilisation expérimentale des drones pour le comptage et l’observation des fructifications, comme alternative à la nacelle. « Reste à développer le logiciel capable d’analyser les photos qui ne sont pas toujours d’excellente qualité. »
En 2020, la phase observatoire n’a pu démarrer qu’au mois de juin en raison de la crise sanitaire. « Néanmoins, le retard devrait être comblé avec les données du printemps 2021 sur les différents pins », précise Richard Hébras. Les premières observations dans les houppiers de juillet 2020 (pose et récolte des pièges) mettent en évidence des cônes très résineux sur le Douglas, certainement dûs aux piqûres de punaises qui provoquent alors l’écoulement de la sève ; des fleurs résineuses avec une forte mortalité pour les pins maritimes, ainsi que la présence de larves de punaises sur les pins maritimes et taeda. L’identification des insectes et l’analyse des données recueillies sont en cours.
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