Financée conjointement par France Bois Forêt, le Codifab1 et l’Ademe2, l’Étude prospective de la demande finale en bois dans la construction, la rénovation et l’aménagement des bâtiments – à l’horizon 2020, 2035 et 2050 – a été dévoilée lors d’un colloque au conseil régional d’Île-de-France, à Paris, le 9 octobre dernier. Premières conclusions ? Les Français devraient davantage recourir au bois dans les années à venir. Et cela autant dans la construction neuve que dans la rénovation et l’aménagement des bâtiments.
Comment évoluera le marché des produits à base de bois dans le secteur du bâtiment (logements et bâtiments non résidentiels) d’ici à 2020, 2035 et, à titre indicatif, jusqu’en 2050 ? L’étude prospective réalisée par le Bipe (Bureau d’informations et de prévisions économiques) et l’institut technologique FCBA3 vient en prolongement de plusieurs dispositifs (voir encadré). Elle repose sur quatre scénarios : Tendanciel (croissance à l’identique du bâtiment),Alternatif (hypothèse médiane), Volontariste, et le très vertueux Objectif neutralité carbone (ONC) – ces trois derniers épousant la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) pour conduire la politique d’atténuation du changement climatique.
Quatre axes mis en place
Premier axe : évaluer les tendances des marchés du logement et du bâtiment non résidentiel, en construction neuve et en rénovation, en France métropolitaine. L’étude établit que les surfaces totales mises en chantier augmentent jusqu’en 2020, puis diminuent progressivement, quel que soit le scénario. En 2035, les surfaces neuves mises en chantier sont équivalentes à celles de 2015. En revanche, les surfaces rénovées sont jusqu’à
une fois et demie supérieures en 2035 par rapport à 2015, selon les scénarios.
Deuxième axe : quantifier et qualifier la demande de produits finis à base de bois. En 2035, la rénovation des logements et des bâtiments tertiaires devrait consommer davantage de bois que la construction neuve. Le volume total de bois consommé varierait entre 4,7 et 8,5 millions de mètres cubes, selon les scénarios. Le scénario Volontariste progresserait de près de 2,7 millions de mètres cubes en 2035 (+ 63 %) par rapport à 2015 (4,2 millions de tonnes).
Troisième axe : apprécier la compétitivité des entreprises en adaptant l’offre à la demande, qui révèle une tension potentielle sur le bois d’œuvre (BO) résineux. Pour la limiter, il faudrait favoriser le remplacement du BO résineux par du BO feuillus, tout en mobilisant davantage de résineux (plantations), et augmenter le taux d’utilisation de bois recyclé.
Quatrième axe : évaluer les performances environnementales du bois. L’étude montre que la substitution de produits concurrents (béton, acier, pétrole…) par des produits bois permettrait – si l’on inclut le stockage de carbone dans les produits bois et les bénéfices associés à la valorisation des déchets bois – une réduction supplémentaire de CO2 dans l’atmosphère par rapport au scénario Tendanciel, qui s’échelonnerait de 46 à 168 millions de tonnes de CO2, selon les scénarios.
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1 Comité professionnel de développement des industries françaises de l’ameublement et du bois.
2 Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
3Institut technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement.
© Lycée professionnel maritime Florence-Arthaud, à Saint-Malo (Liard & Tanguy architectes, 2018). – Pascal Léopold
Trois dispositifs
Cette étude vient en prolongement de trois dispositifs
créés par la filière forêt-bois :
• La Veille économique mutualisée (VEM-FB) : outil réunissant l’ensemble des indicateurs économiques de la filière sur une seule
et même plateforme informatique (voir La Lettre B no 31, page 23).
• France Bois 2024 : un projet pour inscrire la filière bois-construction et aménagement dans le calendrier des Jeux olympiques
et paralympiques de Paris 2024 (voir hors-série 2020 de La Lettre B, page 50).
• « Cadre de vie : demain, le bois » : initié en janvier 2018, ce projet a pour objectif d’apporter une vision stratégique et économique sur l’activité future de la filière forêt-bois (voir La Lettre B no 28, page 25).
Réf. FBF : 170E666
Budget FBF : 72 k€