Vieille de 200 ans, l’Habitation Clément, en Martinique, est une exploitation rhumière de 160 hectares qui fait la part belle au bois. Un ensemble remarquable, autant par ses jardins que par ses bâtiments emblématiques du patrimoine architectural de la petite île des Caraïbes. Visite…
Historiquement nommée « l’Acajou » et connue aujourd’hui sous le nom d’Habitation Clément, cette exploitation rhumière, située au François, en Martinique, s’étale sur 160 hectares, dont un parc botanique de 16 hectares labellisé Jardin remarquable. Largement restauré et ouvert au public, ce vaste domaine comprend plusieurs bâtiments, dont les chais toujours utilisés et l’ancienne distillerie transformée en musée. Classées partiellement au titre des Monuments historiques en 1996, la maison principale et ses dépendances – cuisine, écurie, hangar à calèche caractéristiques par leurs façades en essentes* de wapa, bois tropical de Guyane – sont érigées sur un « pli du relief (…) afin de profiter d’une meilleure ventilation et de favoriser la surveillance des installations industrielles »*.
Une architecture adaptée au climat
L’emplacement tout comme l’architecture de la maison, très reconnaissable à sa « taille de guêpe », ne doivent rien au hasard, mais ont été déterminés par la topographie et le climat tropical. Les extensions et aménagements successifs de la maison de maître révèlent toutes les astuces mises en œuvre pour contrer les aléas climatiques. À l’abri sous la généreuse canopée des arbres alentour, la bâtisse est également protégée de l’humidité grâce à sa surélévation en terrasse et des façades constituées de petits panneaux de bois tropicaux imputrescibles. De même, la circulation de l’air est optimisée par ses galeries latérales percées de fenêtres à jalousie, favorisant des courants d’air permanents.
Quels que soient les bâtiments, le climat restera un critère déterminant dans les choix constructifs opérés lors des différentes rénovations.
Pour exemple, l’écurie. Sa toiture en paille a été restaurée en 2003 à l’image de ce qu’elle était au 19e siècle. Soit des essentes de wapa, solution plus pérenne que la paille. Quant à la cuisine, elle a été construite en « pans de bois sur solage, un muret en maçonnerie isolant le mur en bois de l’humidité du sol, maçonné et bardé de planches »**. En contrebas de la cuisine, la case à Magloire (ancienne case pour domestiques) a bénéficié de travaux de restauration de sa toiture en 2015. Ceux de l’écurie devrait suivre prochainement.
Et aussi…
La Fondation Clément (fondation-clement.org),
à l’origine de la rénovation de la maison principale et de ses dépendances, gère le domaine ouvert au public. Les visites comportent un parcours de découverte botanique.
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* Bardeaux de bois fendus servant de revêtement de façade
ou de couverture de toiture.
** Extraits du document du Service transversal de l’architecture et du patrimoine, Conservation des monuments historiques de Martinique.
LE BOIS SOUS LES TROPIQUES PLUS QUE JAMAIS !
Thème : Bois local en domaine classé
Essence utilisée : Wapa
Gestionnaire : Fondation Clément
Année de création : 18e siècle
Lieu : Le François, Martinique
Site Internet : fondation-clement.orf