En septembre 2018 à Bordeaux, se sont tenues les 3es Assises du Douglas. Organisé par l’association France Douglas, avec l’appui financier de France Bois Forêt, l’événement a rassemblé près de 300 personnes venues s’informer
sur les avancées de la filière et ses perspectives d’avenir.
Dresser un panorama complet des évolutions ayant marqué la filière Douglas au cours de ces dernières années, tel était l’objectif des 3es Assises du Douglas. Durant trois jours, plus d’une quarantaine d’intervenants ont animé visites, conférences, tables rondes et expositions autour de trois grandes thématiques : la ressource, les marchés/produits et la prescription. « Ces trois sujets reflètent bien le rôle interprofessionnel de France Douglas, qui est reconnu et apprécié, déclare la déléguée générale de l’association, Sabrina Pedrono. Cet aspect permet de mener tous les projets dans un esprit de filière, et en intégrant les contraintes de chaque maillon concerné. » En 25 ans, France Douglas a accompli un travail considérable et cela s’en ressent sur le niveau de prescription actuel : « On compte de plus en plus de projets en Douglas et l’on observe une part grandissante de l’essence dans certains produits comme les bardages et les produits techniques d’ingénierie », constate notre interlocutrice.
Des défis pour demain
Si les Assises ont été l’occasion de mettre en avant ces bons résultats, elles ont également permis de présenter les enjeux considérables pour l’avenir. Veiller à la pérennité de la ressource en est un. « La récolte et la production de sciages poursuivent certes leur progression jusqu’en 2035-2040, mais il y a un risque de baisse notable si un important effort de reboisement n’est pas mené dès aujourd’hui », précise la déléguée générale. D’où les travaux menés, par exemple, sur la génétique dans le cadre du programme Douglas Avenir notamment (lire notre encadré page 35)
ou par le programme « Douglas : du plant à l’arbre ! », dont l’objectif est d’innover dans les étapes clés du renouvellement des forêts (préparation des sols, plantation, logistique…) en faisant de l’essence un levier fort de développement.
Approfondir les connaissances acquises sur le Douglas et les diffuser constitue un deuxième enjeu. Connaissances qui pourront servir de socle à la rédaction des textes réglementaires et normatifs afin que les caractéristiques intrinsèques du Douglas soient valorisées sur les marchés. Il faudra également compléter l’offre produits : le travail de qualification et de standardisation a permis de faire découvrir les possibilités offertes par le Douglas dans le domaine de la construction. Il s’agit aujourd’hui d’enrichir régulièrement les catalogues produits pour répondre aux évolutions constantes des marchés.
Autre enjeu fondamental : continuer à positionner le Douglas sur les marchés, et notamment celui de la distribution. L’association devra démontrer par ailleurs que l’essence est capable de répondre aux enjeux de la ville durable, et cela dans le respect de la gestion durable des forêts.
Retrouvez les présentations des conférences, les fiches descriptives des visites ainsi que les vidéos des interviews réalisées par Bati-journal TV grâce au financement de France Bois Forêt sur :
• france-douglas.com
• bati-journal.tv
PROGRAMME
Réf. FBF : 18PT840
Budget FBF : 20 k€
PROGRAMME POUR SOUTENIR LES ACTIONS DE FRANCE DOUGLAS
Réf. FBF : 19PT999
Budget FBF 2019 : 150 k€
Le futur de la ressource avec Douglas Avenir
Mis en place en 2015, le projet Douglas Avenir, financé par France Bois Forêt
et le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, a pour finalité d’assurer le renouvellement des vergers à graines de l’État. Associant l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), l’institut technologique FCBA (Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement) et l’ONF (Office national des forêts), ce programme vise à mettre à la disposition de la filière forêt-bois des graines de qualité répondant au mieux aux attentes actuelles et futures de celle-ci. Pour connaître ces attentes, France Douglas a interrogé l’ensemble de ses adhérents en amont des travaux de recherche, ce qui a permis d’orienter ces derniers sur des objectifs concrets. « Il ressort de cette enquête que tous les critères d’amélioration (forme, vigueur, qualité des bois, résistance aux aléas climatiques…) devaient être pris en compte afin d’obtenir des variétés améliorées polyvalentes »,explique Marin Chaumet, ingénieur à FCBA, en charge du programme.
Concrètement, le projet s’appuie sur le considérable réservoir génétique constitué par les essais mis en place depuis trente ans. Durant cette période, 250 000 arbres, répartis sur plusieurs sites en France, ont ainsi fait l’objet d’un suivi individuel précis. Parmi eux, 335 ont été retenus pour composer une population d’amélioration qui sert de base de travail pour les sélections variétales futures. Cette population d’amélioration a été greffée (clonée) pour être plantée dans des tests destinés à caractériser précisément la branchaison et la phénologie de chaque individu, et à étudier de nouveaux caractères. « Plus de 18 000 greffes ont été réalisées au sein du Pôle national des ressources génétiques forestières (PNRGF) de Peyrat-le-Château, dans la Haute-Vienne, précise Marin Chaumet. Il s’agit maintenant de planter ces «copies» pour constituer les tests et les nouveaux vergers. » L’objectif est d’installer 20 hectares de vergers tous les cinq ans, avec une disponibilité des nouvelles graines prévue d’ici à une quinzaine d’années.