Lancée en 2016 par France Bois Forêt, France Bois Industries Entreprises et le Codifab (Comité professionnel de développement des industries françaises de l’ameublement et du bois), en partenariat avec quatre ministères*, la Veille économique mutualisée (VEM) arrive aujourd’hui dans sa phase opérationnelle. Le point sur cet outil stratégique essentiel pour toute la filière forêt-bois.
La Veille économique mutualisée est un dispositif stratégique unique dont l’objectif est de mettre l’ensemble des indicateurs économiques à la disposition de la filière, au sein d’une seule et même plateforme informatique. Il s’agit de structurer les données disponibles et de renforcer les dispositifs existants, dans un souci de cohérence et de meilleure visibilité, à travers, notamment, la création d’un Tableau Emploi Ressources (TER).
Réf. FBF : 160E436
Budget FBF : 240 k€
Une vision fine et personnalisée
La VEM a pour ambition d’aider les professionnels à mieux anticiper les marchés et les objectifs stratégiques des donneurs d’ordres, de permettre aux entreprises d’identifier les marchés d’avenir, à valeur ajoutée, pour créer de la richesse et développer des emplois. « Le partenariat public/privé a permis de réaliser un véritable tour de force : fournir une représentation chiffrée de chaque activité de la filière, à un niveau très détaillé, ce qui ne s’est jamais fait dans aucun autre secteur économique », explique Éric Toppan, coordinateur de l’Observatoire économique de France Bois Forêt. À ce degré de finesse s’ajoute la possibilité de croiser les indicateurs pour identifier ses forces et ses faiblesses, de repérer les opportunités, d’anticiper les décisions… « On peut connaître, par exemple, le volume de sciages consommés pour la fabrication des fenêtres, et transformer ce chiffre en nombre de carrelets », indique notre interlocuteur. Il est même possible de réaliser des simulations : en doublant, autre exemple, les parts de marché de la construction bois, on peut mesurer l’impact sur l’ensemble des activités concernées.
Si la VEM permet un panorama des grands agrégats de l’ensemble de la filière, elle peut aussi donner lieu à des approches individuelles. L’utilisateur aura la possibilité de créer des tableaux de bord personnalisés, en fonction de ses besoins. Prenons le cas d’un scieur : il peut observer la récolte des essences qui l’intéressent dans sa zone de chalandise, étudier son évolution dans le temps, des informations essentielles pour anticiper sa production à venir. Et l’outil se met à jour automatiquement, ce qui garantit une actualisation permanente des données.
Un site bientôt accessible
Après avoir recueilli précisément les caractéristiques et les données économiques de la filière, branche par branche et de l’amont à l’aval, un travail de traitement a été mené afin d’harmoniser les indicateurs selon une nomenclature unique. Pour familiariser les professionnels avec l’utilisation de l’outil, plusieurs sessions de formation ont été organisées. Une trentaine de référents, représentant les organisations professionnelles, FBIE (France Bois Industries Entreprises) et les ministères, ont pu tester la plateforme : ils ont ainsi appris à consulter l’actualité économique du secteur, d’une branche d’activité, à extraire tableaux et graphiques, à comparer son activité et ses indicateurs économiques à la moyenne de sa branche… Pour aller plus loin dans cet apprentissage et permettre une meilleure maîtrise de l’outil, une deuxième session de formation est prévue début 2019.
Parallèlement, l’équipe de la VEM, composée de trois économistes et de deux informaticiens, travaille à l’élaboration des tableaux de bord de chaque secteur d’activité avec les grands indicateurs. La parution des résultats est prévue pour le printemps prochain. Un site Internet dédié à la VEM sera alors mis en place et ouvert progressivement non seulement aux entreprises membres des organisations professionnelles qui auront accès aux bases de données et aux services d’assistance associés (chat en ligne, hot-line…), mais aussi au grand public.
BUDGET SUR TROIS ANS
• État : 240 k€
• Codifab (Comité professionnel de développement des industries françaises de l’ameublement et du bois) : 240 k€
• France Bois Forêt : 240 k€
* Agriculture et Alimentation, Économie et Finances, Transition écologique et solidaire et Cohésion des territoires