Pour mieux apprécier l’aptitude du bois brut en contact direct avec les aliments, le consortium Emabois, initié par les professionnels de l’emballage bois, met en place des projets scientifiques nationaux*, grâce notamment aux financements de France Bois Forêt. Après Microbois, voici Embalim, un programme qui se focalise sur l’étude du transfert des micro-organismes vers l’aliment, sur plusieurs matériaux d’emballage.
Mené de 2012 à 2015, le projet Microbois avait pour objectif de pallier le manque de données scientifiques en microbiologie concernant le bois brut en tant que matériau en contact direct avec des denrées alimentaires. Le projet a d’abord permis la mise au point de deux méthodes d’extraction des micro-organismes à partir du bois qui sont fiables, reproductibles et peu onéreuses, adaptées à l’épaisseur des emballages ciblés. Ces méthodes ont ensuite été utilisées pour modéliser le transfert réel de micro-organismes du bois d’emballages non traités vers différents aliments en contact direct. Pour cela, deux modèles ont été retenus : une planche d’affinage en épicéa et une cagette de pommes en peuplier, représentatifs de deux filières importantes quant au volume de bois d’emballage utilisé. Les résultats ont été concluants, comme l’explique Mathilde Montibus, ingénieur Études et Recherches à FCBA : « Le taux de transfert obtenu du bois vers l’aliment pour les deux modèles testés était inférieur à 1 % ! »
Afin d’aller plus loin, il était nécessaire de comparer le bois avec les autres matériaux utilisés pour l’emballage alimentaire (verre, carton, plastique). D’où le lancement, début 2017, du projet Embalim. « Il s’agit avant tout de développer des méthodes d’extraction analogues à celles utilisées pour le bois, l’objectif étant de pouvoir comparer ce qui est comparable. » Cette première phase de travail étant terminée, l’étude se poursuit aujourd’hui avec l’analyse du transfert des micro-organismes à partir de différents matériaux. Les résultats sont attendus pour la fin de l’année 2018.
* Ces projets ont été confiés à l’institut technologique FCBA, en collaboration avec le Siel (Syndicat des emballages légers en bois) et l’entreprise Your Research Bio Scientific.