« Reboisement, plantation et agroforesterie », tel était l’intitulé de la journée organisée par le groupe Reboiseurs de l’Unep-Les Entreprises du Paysage, le 5 avril dernier, au château de Courances (91). Un événement auquel France Bois Forêt a participé, qui a permis de faire un état des lieux des enjeux du reboisement pour demain.
Le boisement et le reboisement représentent une cause nationale. C’est le message principal de cette journée de concertation à laquelle 35 participants ont répondu présents. La filière est, en effet, confrontée au vieillissement des peuplements et à la réticence, de la part des propriétaires privés ou publics, à l’égard de leur renouvellement. Les coupes forestières sont incomprises et mal perçues par l’opinion publique. Il est donc crucial de faire comprendre aux élus locaux et aux citoyens les enjeux de l’exploitation forestière, de les convaincre que celle-ci fait partie d’une gestion durable de la forêt. La complexité réglementaire et la baisse des aides publiques sont identifiées comme d’autres freins au reboisement, d’où la nécessité de se tourner vers de nouvelles formes de financements.
« La forêt doit être rentable. »
Présent lors de cet événement, Cyril Le Picard, président de France Bois Forêt, a souligné que « pour être fort, il faut se rassembler afin de parler au gouvernement d’une seule voix et porter un projet commun, la promotion d’une filière d’avenir ». C’est l’ambition de l’Interprofession nationale à travers, notamment, sa campagne de communication stratégique « Pour moi, c’est le bois ». Régis Rolland, président du groupe Reboiseurs de l’Unep-
Les Entreprises du Paysage, a présenté les résultats de l’enquête statistique annuelle sur les ventes en France de plants forestiers pendant la campagne 2016-2017*. Ainsi, le marché national a progressé de 4 % et totalise 76 millions de plants. Régis Rolland a insisté sur le fait que la forêt est un investissement à long terme : « Il est difficile pour les propriétaires de se projeter sur cinquante ans, voire plus. La forêt doit être économiquement rentable avant toute chose, ce qui n’est pas contradictoire avec les enjeux écologiques. »
Tous impliqués
Luc Bouvarel, directeur général de Fransylva, a présenté les travaux en cours au sein de sa fédération afin de proposer de nouveaux modèles de financements, en impliquant davantage l’industrie dans l’amont de la filière et en développant la contractualisation. Philippe David, membre de l’association Experts forestiers de France, a, de son côté, rappelé la forte pression sur les coûts subie par sa profession et la nécessité, pour les forestiers, de s’engager dans l’aménagement du territoire, en participant, par exemple, à l’élaboration des documents d’urbanisme. Une intervention sur l’agroforesterie (association d’arbres et de cultures ou d’élevages) est venue clore cette matinée d’échanges. L’après-midi était consacré à la visite du chantier de Courances où l’association Agrof’Île a aménagé, avec l’entreprise Naudet, 70 ha en agroforesterie et restauré 5 km de haies par le biais de chantiers participatifs.
*Enquête réalisée par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et l’IRSTEA (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture). Résultats complets disponibles sur le site agriculture.gouv.fr
Reboiser pour dépolluer
Dans le Val-d’Oise, près de Pontoise, un million d’arbres seront bientôt plantés sur environ 1 350 hectares d’ici à deux ans. Porté par le Syndicat mixte d’aménagement de la Plaine de Pierrelaye-Bessancourt, ce projet d’aménagement forestier vise à réhabiliter un territoire dégradé. Autrefois boisée, cette plaine est devenue, à la fin du 19e siècle, une zone d’épandage d’eaux usées de la capitale sur laquelle s’est développée une intense activité maraîchère. La découverte d’une pollution des sols par des métaux lourds en 1999 a remis en question la vocation agricole du site. La nouvelle forêt permettra de requalifier ce territoire en le dotant d’une nouvelle image. Labellisé Grand Paris en 2012, cet espace naturel préservé s’ouvrira, demain, à de nouvelles activités accessibles à tous et répondra à de nombreux défis environnementaux.
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