C’est à Bordeaux, en septembre prochain, que se tiendront les 3e Assises nationales du Douglas. Organisées par France Douglas, avec l’appui financier de France Bois Forêt, ce grand rendez-vous présentera le travail réalisé par l’association en faveur de cette essence pleine d’avenir.
Du 19 au 21 septembre, chercheurs, professionnels, maîtres d’ouvrage et prescripteurs se réuniront à la Cité mondiale de Bordeaux pour s’informer et échanger sur les récentes avancées de la filière Douglas. Amélioration génétique, sylviculture, produits du bâtiment, etc., les sujets sont variés, mais le thème central retenu portera sur la construction durable en Douglas dans la ville. « Les dernières assises datent de 2012, et, depuis, la filière Douglas a connu une dynamique très forte. Il était donc temps de communiquer sur les études et travaux réalisés ou en cours », explique Sabrina Pedrono, déléguée générale de France Douglas.
Communiquer et promouvoir
Afin d’élargir les parts de marché nationales du Douglas, France Douglas mène de nombreuses actions de communication en direction des prescripteurs et des décideurs publics ou privés. L’année 2017 a été marquée par la refonte du site Internet de l’association. Totalement repensé afin d’améliorer son interface et son référencement, il offre des informations plus accessibles et structurées sur la filière, avec un nouveau design qui fait la part belle à l’image. « Les retombées sont notables, précise Sabrina Pedrono, avec une fréquentation en nette augmentation ainsi qu’un nombre croissant de cotisations. »
Autre outil essentiel, le bulletin d’information Douglas Info, jusqu’ici à vocation interne, est devenu un vrai magazine destiné à une cible élargie. Parue en janvier 2018, la première édition de la nouvelle formule a déjà trouvé un nouveau lectorat auprès des prescripteurs, constructeurs et décideurs tout en fidélisant les adhérents de France Douglas. Le magazine contribue ainsi à donner une image plus dynamique de la filière, tout comme l’exposition photographique de bâtiments en Douglas. Créée en 2016, celle-ci s’est ouverte au grand public et a étécomplétée par des présentations sur socle des produits mis en œuvre sur les bâtiments photographiés, produits issus de la matériauthèque de France Douglas. Parallèlement, l’association continue de participer à de nombreux salons professionnels en tant qu’exposant (Panorabois, Woodrise, Batimat, Eurobois, Forum International Bois Construction…). Elle a également organisé quatre journées de la prescription en 2017, en partenariat avec le réseau des interprofessions et le CNDB en région parisienne.
Veille, normalisation, qualification
Côté technique, France Douglas s’efforce de maintenir une veille active en matière de marché. L’association prend ainsi part aux travaux d’organisations partenaires (Adivbois, Syndicat national des bois lamellés, plateforme technologique Bois PE…), ce qui lui permet de collecter des informations stratégiques pour anticiper les leviers d’innovations. La veille normative est également une action essentielle ; France Douglas a, par exemple, renouvelé son partenariat avec la FNB, qui a pris une place active au sein des commissions de normalisation depuis juillet 2014. L’association est aussi engagée dans un programme de qualification de nouveaux produits, étalé sur trois ans. En 2017, les travaux de recherche se sont poursuivis sur plusieurs thèmes : l’optimisation du Douglas dans les emplois structurels, la qualification de produits Douglas pour la menuiserie ou la valorisation des bois de gros diamètre. Sur ce dernier sujet, un voyage en Oregon réunissant 32 participants, en septembre 2017, a permis d’explorer la filière outre-Atlantique, rompue à l’utilisation de Douglas depuis plus d’un siècle, et de s’intéresser plus particulièrement à l’activité de déroulage, très largement pratiquée aux États-Unis.
Pérenniser la ressource
France Douglas conduit ses actions en portant une attention particulière à la pérennité de la production de bois d’œuvre. « Pour cela, il est essentiel de maintenir un dialogue constructif entre l’amont et l’aval », précise Sabrina Pedrono. C’est dans ce cadre qu’a été réalisée la plaquette Le Douglas, Recommandations sylvicoles en vue de la production de bois d’œuvre, un outil visant à aider les producteurs à affiner leurs choix sylvicoles en leur apportant une meilleure compréhension des exigences technico-économiques du marché. Parallèlement, le projet Douglas Avenir, financé par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, et piloté par France Bois Forêt, se poursuit : avec, pour finalité, de mettre à disposition des graines de qualité répondant au mieux aux attentes actuelles et futures, il entre dans sa quatrième année et devrait aboutir fin 2019.
Témoignages
Dominique Couraud, gérant du groupement forestier de La Villatte, Saint-Junien-la-Bregère (23)
« Créé en 1976, notre groupement est une propriété familiale acquise dans les années 1930 et située sur les contreforts du Massif central, au cœur du Triangle d’or du Douglas. Cette essence représente aujourd’hui 50 % des 316 hectares du groupement. Le travail de France Douglas a permis de développer la commercialisation du Douglas en faisant redécouvrir ses qualités constructives, notamment en structure, ainsi que sa durabilité. Par ailleurs, la réalisation de la plaquette sur les recommandations sylvicoles est un élément fédérateur pour tous les professionnels concernés. Grâce à ce document, l’amont se penche sur le devenir de sa production, tandis que l’aval s’intéresse à la sylviculture du Douglas. »
Lionel Say, directeur général de CFBL,Coopérative forestière, Ussel (19)
« Implantée sur les anciennes régions Bourgogne-Limousin-Auvergne-Rhône-Alpes, la CFBL rassemble 13 000 propriétaires forestiers. Représentant 35 % des 130 000 hectares de la Coopérative, le Douglas est, sans conteste, l’essence la plus productive ; elle remplace les anciennes plantations d’épicéas et ne cesse de croître. En 2017, nous avons ainsi planté 1,1 million d’arbres dont 70 % de Douglas. Parmi les grandes actions de France Douglas, je citerais le programme Douglas Avenir qui est fondamental pour garantir la qualité des graines donc la productivité de nos arbres dans le futur. La parution récente sur les recommandations sylvicoles est une autre avancée majeure, d’autant que cet ouvrage a été réalisé en concertation avec tous les intervenants de la filière et pas seulement par les forestiers.»
Michelle Fouilhoux, directrice de Scieries du Forez, La Cheix (63)
« Créée il y a plus de cent ans, notre scierie familiale, associée au partenaire des négoces bois Fibre Premium, travaille le Douglas depuis 1988. Sur les 30 000 mètres cubes que nous produisons par an, 60 % sont en Douglas, un chiffre en constante progression ces dernières années. Nous sommes, bien sûr, membres de France Douglas, dont l’action dynamique a largement concouru à la commercialisation de nos sciages auprès des prescripteurs. Je saluerais notamment l’important travail réalisé en matière de normalisation, ainsi que la parution des catalogues produits qui a permis d’améliorer la lisibilité de l’offre Douglas dans la construction. »
Jean-Marc Provot, responsable Production bois lamellés-collés d’Arbonis, Chevannes (71)
« Conceptrice et fabricante de solutions bois pour la construction, notre entreprise propose une large gamme de produits, des ossatures aux vêtures,
dans une démarche « tous corps d’état bois ». Pour contrer la prédominance des bois d’importation d’origine scandinave, le Groupe Vinci, auquel nous appartenons, souhaite s’orienter vers l’usage de bois locaux, dont le Douglas fait partie. Ainsi, 5 à 10 % de nos lamellés-collés sont en Douglas, et notre objectif est de passer à 30 % à court terme. Pour cela, le travail de France Douglas, mené avec l’institut technologique FCBA, sur la requalification des bois purgés et non purgés d’aubier est une étape essentielle. Il nous faut prouver que l’on peut utiliser le Douglas dans sa totalité, ce qui nous permettra de mieux valoriser les billes, donc de faire baisser les coûts de production. Et ce travail sera bénéfique non seulement pour le Douglas, mais aussi pour toutes les essences françaises, donc pour toute la filière.»