Piloter une scie sans être dans une scierie, être dans le cockpit sans être dans un mirage… ça marche ! Cela grâce au simulateur mis en place au lycée André-Malraux de Saulxures-sur-Moselotte (88). Une initiative soutenue par France Bois Forêt.
Ces dernières années, plusieurs établissements de formation ont fermé leurs sections scierie, faute de candidats étudiants. Face à cette situation inquiétante, plusieurs interprofessions régionales (Adib, Gipeblor, Arfobois, Anoribois, Auvergne Promobois, Fibra) ont décidé, en avril 2013, à la demande des syndicats de scieurs (Fédération Nationale du Bois, Syndicat des Résineux de Franche-Comté, Syndicat des Feuillus de Franche-Comté, Syndicat des Scieurs des Vosges), de réfléchir à la conception d’un simulateur de conduite de scierie. Il s’agissait de développer un outil permettant d’assurer la formation initiale et continue, de promouvoir les métiers de la première transformation, cela tout en suscitant l’intérêt des jeunes. Et la simulation, justement, privilégie l’apprentissage des procédures, lesquelles sont répétées et assimilées sans mise en danger. « Les étudiants sont attirés par ce côté virtuel de l’apprentissage qui est aussi ludique », déclare Christian Dubois, délégué général de l’Adib Franche-Comté, une des instances à l’origine de la démarche. Démarche qui a d’ailleurs fédéré de nombreux partenaires dont le conseil régional de Lorraine et la SEP lycée André-Malraux.
Du prototype à la commercialisation
Cofinancé par France Bois Forêt, les interprofessions impliquées, les régions et les départements concernés, le projet a abouti à la réalisation d’un prototype duplicable, avec une variante mobile qui pourra servir à la formation au sein des entreprises. Conçue par la société Acreos, spécialiste de la pédagogie par la simulation, la plateforme permet d’assimiler les compétences nécessaires à la conduite d’une scie de tête. « Même si le simulateur ne remplace pas la machine réelle, il permet d’acquérir les connaissances de base, sans devoir immobiliser un poste de travail en scierie », poursuit notre interlocuteur. Pour le centre de formation, c’est la garantie de disposer d’un outil toujours à la pointe de la technologie – le simulateur est d’ailleurs adapté à toutes les marques de machines actuelles – et pour un investissement limité (autour de 32 000 euros), comparé à l’achat d’une vraie scie de tête. Alors que la première plateforme installée au lycée de Saulxures-sur-Moselotte sera bientôt opérationnelle, d’autres devraient être commercialisées dès l’automne prochain.
Pour en savoir plus :
• 4.ac-nancy-metz.fr
• acreos.eu