La filière forêt-bois détient un fort potentiel d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Afin qu’elle joue pleinement son rôle dans la lutte contre le dérèglement du climat, le Club Carbone Forêt-Bois a été créé. France Bois Forêt est membre partenaire. Présentation.
Zéro émission de CO2 à la fin du 21e siècle, tel est l’objectif fixé par l’Accord de Paris sur le climat signé par 195 États en décembre 2015. Pour l’atteindre, tous les secteurs économiques sont mobilisés. Parmi eux, celui de la forêt et du bois est un des principaux puits de carbone français : la filière, via les leviers de séquestration, substitution et stockage dans les produits bois, permet en effet d’absorber 20 à 25 % des émissions de gaz à effet de serre (voir schéma). C’est pour mieux valoriser cette contribution essentielle de la forêt qu’est né, en 2010, le Club Carbone Forêt-Bois. Créé au sein de la branche climat de la Caisse des Dépôts et Consignations, devenue I4CE (Institute for Climate Economics), il réunit aujourd’hui une trentaine de membres partenaires : institutions publiques, conseils régionaux, instances de la filière forêt-bois parmi lesquelles France Bois Forêt, acteurs financiers, spécialistes de la certification et de la compensation carbone, etc.
Une plateforme d’échanges
Le Club Carbone Forêt-Bois intègre une équipe d’experts, spécialistes des questions économiques et financières liées à la transition énergétique et écologique. « C’est une passerelle entre le monde de la recherche et les professionnels de terrain, explique Gwenaël Postec, consultant chez Ecovolta et représentant de France Bois Forêt au sein du club. Les experts ont pour mission de fournir aux décideurs publics et privés une analyse et des outils économiques de valorisation du carbone par la forêt, là où ils font défaut. » Concrètement, l’animation est basée sur l’organisation de réunions semestrielles pour faire le point sur l’actualité carbone et sur les retours d’expériences menées dans le monde, puis de présenter des initiatives innovantes. À ces réunions s’ajoute une journée de visite sur le terrain pour découvrir des projets carbone portés par les membres. La dernière en date s’est déroulée en Auvergne, où un programme sponsorisé par le groupe La Poste est mené par le GIP Massif central auprès des propriétaires forestiers privés afin de les aider dans leur démarche de gestion forestière améliorée (conversion de taillis en futaies par exemple). La dynamisation de la gestion forestière permet en effet aux forêts de séquestrer plus de carbone (donc de lutter plus efficacement contre le changement climatique), de produire du bois de meilleure qualité (recherchés par les industriels) et de renouveler la forêt (pour l’adapter au changement climatique).
De la recherche à l’action
Catalyseur de projets opérationnels, le Club Carbone Forêt-Bois travaille aussi au développement d’un cadre de certification carbone volontaire national. Ainsi, le projet Voluntary Carbon Land Certification (Vocal) en cours vise à fournir un référentiel et des méthodologies adaptés aux filières agricole et forestière et approuvés par le ministère de la Transition écologique et solidaire. « Il s’agit de garantir, par le sceau de l’État, des réductions et séquestrations d’émissions de gaz à effet de serre issues de projets réalisés en France, précise Gwenaël Postec. On sécurise ainsi les financeurs (entreprises, collectivités…) qui cherchent à compenser volontairement leurs émissions dans des démarches de proximité et en lien avec la nature. » Lancé fin 2015, Vocal devrait voir ses premiers projets labellisés début 2018. Ces réflexions et actions du club permettent de commencer enfin à diriger une partie des 5 millions d’euros issus de l’économie carbone, récupérés chaque année par l’État, vers la filière forêt-bois, principal contributeur à la lutte contre le changement climatique. Le consultant de France Bois Forêt estime cependant le dispositif incomplet car « il ne prévoit aucune incitation pour les professionnels vertueux à dépolluer ni de solutions renouvelables alternatives à proposer aux consommateurs. La rémunération des services écosystémiques, en premier lieu desquels le carbone, est, par ailleurs, une nécessité pour pouvoir déployer un nouveau modèle économique à même de relancer toute la filière forêt-bois ». Une initiative dans ce sens est en préparation chez France Bois Forêt.
Pour en savoir plus :
• Découvrez le vadecum carbone forêt bois
• i4ce.org
• ecovolta.com
• onf.fr
• fcba.fr
• foretpriveefrancaise.com