Contrairement aux idées reçues, la forêt française s’étend, et ce à raison de 0,7 % chaque année depuis 1985. Si la forêt peut vivre sans intervention humaine, le travail des forestiers est de lui permettre de s’étendre, de conserver sa biodiversité et de stocker du carbone tout en produisant les ressources nécessaires à la filière. Souvent décriée, la récolte de bois est pourtant un acte primordial dans la gestion forestière. En effet, lorsque la forêt vieillit, elle se fragilise et devient donc plus sensible aux maladies et aux intempéries. Lorsqu’un arbre meurt, il rejette le carbone qu’il a stocké durant toute sa vie. La coupe de bois est donc un processus nécessaire car elle permet à la forêt de conserver ses caractéristiques environnementales. Si la forêt se régénère naturellement, le reboisement opéré par les forestiers accroît sa vitesse d’extension et pérennise la ressource forestière.
Au nombre des missions des forestiers, l’éclaircie est une opération importante car elle permet aux arbres de meilleure qualité de se développer sans être en compétition avec les autres.
Les travaux de marquage préalables aux éclaircies s’effectuent en présence du propriétaire ou du gestionnaire du peuplement.
La forêt privée
Afin d’être aidés dans les démarches de gestion durable de leur forêt, les propriétaires forestiers privés peuvent bénéficier de l’expertise de Centres régionaux de la propriété forestière (CRPF).
L’État a rendu obligatoire pour les forestiers la mise en place d’un plan simple de gestion pour les parcelles forestières d’une surface supérieure à 25 hectares. Le plan simple de gestion a pour objectif de permettre au propriétaire de mieux connaître son bois ou sa forêt, de définir les objectifs de la forêt et de prévoir un programme précis de récoltes et de travaux forestiers.
Le CRPF (ou CNPF, à l’échelle nationale) assurent trois missions principales :
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orienter la gestion des forêts privées en réalisant des documents de gestion durable sur 10 à 20 ans ;
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conseiller et former en réalisant des études et des expérimentations sur la forêt ;
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regrouper la propriété privée, laquelle est très morcelée, pour réaliser des projets de dessertes, mobiliser les bois et regrouper les chantiers d’exploitation.
Pour en savoir davantage sur le Centre national de la propriété forestière, rendez-vous sur www.cnpf.fr
Les propriétaires forestiers ont également la possibilité de faire appel à des Experts forestiers, qui assurent la gestion indépendante de patrimoines forestiers, conduisent des expertises et des audits. Ils réalisent des études sur la filière et les politiques forestières.
Pour en savoir davantage sur le réseau des Experts forestiers de France, rendez-vous sur foret-bois.com
Le territoire français compte 19 coopératives forestières qui regroupent 120 000 propriétaires forestiers pour 2 millions d’hectares de forêts gérées. La coopérative forestière est formée à l’initiative des propriétaires forestiers qui souhaitent mettre en commun leurs ressources. Les biens et les techniques mis en commun ont pour objectif d’optimiser et d’améliorer la gestion forestière afin de valoriser les forêts des adhérents de la coopérative. Le regroupement leur permet également d’accéder à des marchés de masse, tels que celui du papier, du panneau, de la scierie ou de la valorisation énergétique du bois.
Pour en savoir davantage sur l’Union de la coopération forestière française (UCFF), rendez-vous sur ucff.asso.fr
Les forestiers privés sont représentés par la « Fédération Forestiers Privés de France ». Fransylva défend les propriétaires et la forêt privée auprès des pouvoirs publics français et européens. Fransylva regroupe 17 unions régionales, 78 syndicats départementaux et interdépartementaux soit 40 000 adhérents et 2 millions d’hectares de forêt. Fransylva est au service des syndicats et de leurs adhérents pour faire mieux connaître et reconnaître les enjeux forestiers et promouvoir une politique forestière selon quatre axes :
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Promouvoir le patrimoine forestier
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Augmenter le nombre d’adhérents, renforcer le réseau des syndicats et unions régionales
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Faire évoluer l’image du sylviculteur
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Renforcer la Fédération à l’international, en Europe et au-delà.
Pour en savoir davantage sur Fransylva, rendez-vous sur fransylva.fr
La forêt publique
Les forêts publiques s’étendent sur 4,2 millions d’hectares. Elles se divisent en deux types : les forêts domaniales et les autres forêts publiques. Les forêts domaniales sont des forêts faisant partie du domaine privé de l’État. Elles représentent 1,5 millions d’hectares, soit 9 % de la surface boisée métropolitaine, gérés par l’Office national des forêts (ONF) selon le Code forestier.
Les quatre principales fonctions assignées à ces forêts sont :
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la production de bois d’œuvre, de bois d’industrie et de bois-énergie ;
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la protection de la biodiversité et des fonctionnalités écologiques ;
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la fonction sociale (paysage et accueil du public, ressource en eau potable) ;
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la protection contre les risques naturels.
Chaque forêt domaniale fait l’objet d’un « aménagement forestier » qui en garantit la gestion durable et définit les objectifs sur 15 à 20 ans. Il fixe, par exemple, les travaux et les coupes.
Les forêts peuvent aussi appartenir aux communes et aux collectivités. Elles représentent 2,7 millions d’hectares, soit 16 % du massif forestier national.
Les agents de l’Office national des forêts (ONF) veillent à l’entretien, au développement et au renouvellement des forêts communales selon trois objectifs :
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répondre aux besoins des hommes grâce à la production et à la récolte de bois ;
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préserver l’environnement ;
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accueillir le public.
Pour en savoir davantage sur l’Office national des forêts, rendez-vous sur onf.fr
La forêt, un patrimoine à valoriser
De nombreux professionnels œuvrent pour promouvoir le patrimoine forestier français. La Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR) améliore, développe et valorise le massif forestier des 5 000 collectivités qu’elle représente pour favoriser une gestion durable et multifonctionnelle. Elle vise à mettre en évidence auprès des élus locaux l’importance économique et sociétale de leur forêt.
Pour en savoir davantage sur la Fédération nationale des communes forestières, rendez-vous sur fncofor.fr
De la graine à l’aménagement du territoire
La gestion forestière regroupe d’autres professionnels, tels que les entrepreneurs du territoire, les pépiniéristes forestiers et le groupement d’intérêt économique Semences améliorées. Ils interviennent à partir de la graine jusqu’aux travaux d’aménagements forestiers.
Le Syndicat national des pépiniéristes forestiers (SNPF) intervient lors des opérations de reboisement en forêt et hors forêt. Les forêts d’une superficie supérieure ou égale à 25 ha sont soumis à un plan de gestion contrôlé par l’État qui assure sa pérennité. Les boisements et reboisements y sont programmés après chaque récolte de bois. Les pépiniéristes forestiers travaillent de la graine jusqu’au jeune plant. Ils anticipent les besoins des propriétaires forestiers.
Pour en savoir davantage sur le Syndicat national des pépiniéristes forestiers, rendez-vous sur pepiniereforestiere.com
Groupement d’intérêt économique (GIE) Semences forestières améliorées — Vilmorin & ONF
Ils fournissent aux pépiniéristes forestiers les semences produites dans leurs vergers à graines pour générer des peuplements de haute qualité. Le GIE promeut l’utilisation des variétés forestières améliorées et soutient le système de contrôle et de traçabilité mis en place par les pouvoirs publics français et européens.
Le groupe Reboiseurs de l’Union nationale des entrepreneurs du paysage (Unep) procède au développement des peuplements en suivant des règles précises.
Pour en savoir davantage sur le Groupement d’intérêt économique (GIE) Semences améliorées, rendez-vous sur entreprisesdupaysage.org
La Fédération nationale des entrepreneurs du territoire (FNEDT) compte 8 400 entreprises. Les entrepreneurs de travaux forestiers réalisent tous types de travaux :
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sylviculture, reboisement, taille des arbres ;
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application phytosanitaire ;
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abattage ;
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débardage ;
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déchiquetage et vente de plaquettes forestières ;
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production et vente de bois de chauffage ;
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gestion forestière.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de la FNEDT, www.fnedt.org >




La certification PEFC
La certification PEFC mise en place depuis 1999 certifie une gestion durable des forêts. Une forêt gérée durablement est une forêt dont la biodiversité est respectée et maintenue, dont les sols et les eaux sont respectés, qui se renouvelle naturellement ou par plantation et qui produit du bois. PEFC définit les règles et les critères de gestion forestière applicables à ceux qui cultivent, récoltent, transforment et commercialisent le bois. PEFC contrôle et vérifie l’application de ces règles.
Quelques engagements de PEFC en forêt :
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favoriser la diversité des essences ;
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assurer un renouvellement régulier de la forêt par la régénération naturelle et/ou par la plantation ;
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préserver les sols, la faune, la flore, les habitats et les zones humides ;
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ne pas utiliser de fertilisants ou de produits phytopharmaceutiques ;
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ne pas recourir aux OGM ;
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surveiller la santé et la vitalité de la forêt ;
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lors des coupes et travaux, s’informer et informer ses prestataires sur la sensibilité des sols et prendre des mesures nécessaires pour les préserver.
Première certification forestière en France, PEFC représente plus de 8,2 millions d’hectares de forêts certifiées en France métropolitaine et Guyane, plus de 69 000 propriétaires, plus de 3 000 entreprises de la filière forêt-bois-papier et 1/3 de la forêt française certifiée.
La force de PEFC repose, aussi bien au niveau international que local, sur l’implication de toutes les parties prenantes concernées par la gestion durable de la forêt : du propriétaire forestier au distributeur en passant par les entreprises de transformation, les usagers de la forêt ou encore les ONG de protection de la nature
Pour en savoir davantage sur la certification PEFC, rendez-vous sur pefc-france.org

