Château de Glénay (79)

Reconstruction d’une charpente médiévale

> Description :

Après plusieurs siècles de ruine, alors qu’il était dépourvu de toiture depuis le XVIIIe siècle, le château de Glénay est en train de retrouver aujourd’hui sa silhouette originale du XVe siècle.

En conformité avec son statut de monument historique classé, c’est une reconstitution à l’identique qui est en cours :
Celle-ci est rendue possible aux termes d’une étude complète menée par une architecte du patrimoine : seuls les éléments en bois manquaient et les traces de tous les éléments structurels étaient encore visibles sur ses murs.

Un chantier inédit est en cours : celui de la reconstruction d’une charpente médiévale, de ses couvertures en ardoise et en plomb ainsi que de ses planchers (poutres et solives).

> Localisation géographique :

Glénay (79330)

> Le projet– descriptif envisagé ou en cours : Conception / Réalisation :

Le projet consiste en la reconstruction à l’identique de la charpente originale et des planchers de du XVème siècle du château (une analyse dendrochronologique a permis de dater à 1450 les éléments encore en place) qui avaient été méthodiquement démontés à la fin du XVIIIe siècle.

La difficulté était celle de la détermination de cet état de 1450. Or, toutes les traces de la charpente étaient encore visibles dans les murs. Afin de justifier son projet de reconstruction, Stéphane Berhault, architecte du patrimoine et professeur à l’Ecole de Chaillot, s’est appuyé sur l’archéologie du bâti. Les murs ont fait l’objet d’un relevé précis : les dépressions des murs correspondant aux charpentes, la section des trous des poutres, les traces d’enduit déterminant la pente des toitures, etc. ont été analysées. L’ensemble des mesures des poutres et charpentes a été modélisé sous la forme d’un modèle tridimensionnel. Les mesures finales du projet ont été affinées lorsque chaque partie des murs est devenue accessible avec des échafaudages.

Le projet en cours comporte plusieurs étapes. Des travaux de conservation sont été réalisés par les maçons sur les murs préalablement à la reconstruction de la charpente. Les niveaux des murs ont été rétablis, les pierres ont été rejointoyées, réaménagées ou remplacées en cas de besoin.

Les charpentes et les poutres ont été ensuite taillées dans les ateliers de l’entreprise de charpente puis assemblées sur place, les charpentes en bois des tours étaient soulevées à l’aide d’une grue.

Les couvreurs ont fixé sur les charpentes les voliges en bois de châtaigner ou de peuplier selon les cas. Puis, ils ont découpé sur place les ardoises et les ont fixées avec des clous en cuivre. Ils ont fini l’arête des toits et des tours avec des feuilles de plomb. A ce stade, leur travail est pratiquement achevé.

> Quelle est la place du projet dans la transmission des savoir-faire relatifs à la restauration du patrimoine ?

Le projet s’inscrit dans une volonté globale de valorisation des techniques « traditionnelles » de construction et de leurs métiers.

Les entreprises qui participent au projet, qu’il s’agisse de la maçonnerie, de la charpente et de la couverture, ont toutes une politique significative en matière de formation et c’est une des raisons pour lesquelles elles ont été retenues.

S’agissant particulièrement des charpentiers, la mise en oeuvre du projet leur permet naturellement de préserver leur savoir-faire.

De plus, du point de vue du Ministère de la culture, le projet est un laboratoire grandeur nature pour tester s’il est encore possible aujourd’hui de construire une toiture médiévale. A cet égard, le projet est unique : hormis la reconstruction de la toiture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, il n’existe, à notre connaissance, aucun exemple de reconstruction complète d’une toiture médiévale basée sur des traces archéologiques.

Nous avons en outre créé avec l’Agence Nationale pour la Formation des Adultes (AFPA) une formation qualifiante de 10 mois en maçonnerie et taille de pierre (bâti traditionnel) reconnue par un diplôme officiel. Ce cursus est soutenu par l’État, la Région Nouvelle Aquitaine, le département des Deux-Sèvres, l’Union des communes du Thouarsais et la commune de Glénay. Elle a accueilli neuf stagiaires en réinsertion ou en reconversion en 2022-2023. C’est en France le seul cursus qualifiant se déroulant sur un site privé et en particulier sur un site historique classé.

La formation sera reconduite en 2024.

> Origines géographiques et essences de bois qui seront utilisées :

Chêne – ouest de la France (principalement Indre et Loire).

Peuplier, châtaigner – Deux Sèvres, Maine et Loire

> Enjeux de développement durable :

  1. Transformer les modèles de sociétés par la sobriété carbone et l’économie des ressources naturelles, pour agir en faveur du climat, de la planète et de sa biodiversité
    Le projet répond à la conviction que les techniques dites « traditionnelles » du bâtiment et l’utilisation de matériaux naturels – qui sont eux-mêmes réutilisables – répondent aux enjeux de durabilité et de sauvegarde de l’environnement qui s’imposent à nous.
    Un point significatif : les bois du projet (charpente de la toiture, poutres et solives des planchers) correspond à 85 tonnes de carbone emprisonné.

  2. S’appuyer sur l’éducation et la formation tout au long de la vie, pour permettre une évolution des comportements et modes de vie adaptés au monde à construire et aux défis du développement durable
    La formation est une dimension centrale du projet.
    Le fait de l’intégrer à la restauration d’un monument historique permet de la mettre sous les feux des projecteurs, de communiquer autour des métiers du bois.

> Durée des travaux :

31 mois

> Coût total du programme TTC :

1 248 227 € 

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