
L'appel à projets
La fondation France Bois Forêt pour notre Patrimoine
Château médiéval de La Roque (81)
Restauration des charpentes et menuiseries de la tour
> Description :
A. Le château médiéval de La Roque, un témoin à travers les âges
C’est sur un roc taillé à pic que le château de la Roque surplombe la vallée du Dadou et épouse parfaitement la topographie du flanc de la montagne. Il s’organise sur un espace de plus de 1000 m² dont son principal élément, la tour carrée, ajouté au site une verticalité supplémentaire de plus de 25m de haut.
Il ne subsiste aujourd’hui que les évocations murales des anciennes enceintes, la massive tour carrée, et des pans d’élévation d’anciens corps de logis. De par sa longue durée d’abandon ainsi que sa situation escarpée, le temps a emporté toute la toiture et certains murs dans le précipice, laissant ainsi le château médiéval de La Roque dans un état de dégradation très prononcé, jusques l’arrivée de l’association Castelroc, en 2016.
Cette reconstitution architecturale du château qui représente bien les caractéristiques d’une société féodale à l’époque du château de la Roque :
- La basse-cour (les paysans),
- La haute-cour (la seigneurie), et la tour carrée qui est l’élément architectural du site le mieux préservé. Grâce à sa verticalité et sa vue imprenable sur la vallée du Dadou, cette tour constituait majoritairement le lieu de garde du château.
À ce jour, peu d’écrits permettent d’affirmer l’histoire du château à travers les âges. Des recherches historiques et archéologiques sont en cours et commencent à révéler les mystères qui entourent le château et ses habitants. Le site aurait été occupé depuis l’époque Carolingienne et jouait un rôle important dans la protection de la vallée. Ce territoire était une source de richesse importante par sa quantité de minerais extraits de son sous-sol depuis l’époque Gallo-Romaine. À partir du XIe siècle jusqu’au XIIIe, la seigneurie se retrouva au carrefour des conflits Occitans, où l’implication du Seigneur de la Roque durant la période Cathare reste un mystère à élucider.
B. L’association Castelroc, porteuse de multiples projets :
Depuis sa création, l’association Castelroc a pour objet de promouvoir une action culturelle et sociale globale fondée sur la restauration du patrimoine architectural, l’archéologie, l’histoire, l’environnement, l’éducation populaire, la formation par le faire, le bénévolat, ainsi que l’insertion sociale et professionnelle.
Elle oeuvre de façon concrète et organisée pour la sauvegarde et la restauration du château de La Roque et ce, en mettant en place plusieurs manifestations permettant d’animer le territoire rural et isolé dans lequel elle se trouve (Zone de Revitalisation Rurale, les villes les plus proches : Albi 30 km et Castres 30 km).
L’ensemble des manifestations ont un rayonnement local, national et international du fait que l’association Castelroc est membre actif de l’Union national Rempart depuis 2019. Ils nous permettent d’accueillir chacun avec bienveillance dans une action collective, source d’épanouissement et d’équilibre avec le milieu naturel protégé et d’un projet patrimonio-écologique.
Le résultat est sans appel, notre projet se consolide et son impact sur le territoire grandit.
> Localisation géographique :
Terre de Bancalié (81120)
> Le projet - état actuel :
La tour du château de La Roque est une construction homogène à trois niveaux. Elle présente un plan quadrangulaire de 7 m de côté pour une hauteur conservée d’environ 15 m.
Actuellement, la tour s’agit de la partie la mieux conservée. Elle sert d’appui à la plupart des constructions de la partie Nord du château, et de ce fait apparaît donc comme l’ouvrage le plus ancien du site
Avec ces 25 mètres de haut, ses deux niveaux voûtés, ses meurtrières, elle représente un témoignage extraordinaire de l’architecture défensive de cette époque. Malgré la belle construction de cette tour, certaines parties ont été considérablement endommagés au fil du temps, les rapports archéologiques réalisés par le cabinet mosaïques archéologie relèvent :
- Effondrement du toit – dernier niveau à l’air libre
- Infiltration d’eau et écroulement des arases
- Envahissement du toit par des arbustes
- Éboulement des murs (perte d’environ 1m50 de hauteur)
- Perte progressive du rocher servant d’appui pour un angle de la tour
- Apparition des fissures sur la partie nord-est
Cette restauration permettra la mise hors d’eau par le toit les parties sommitales de la tour et ainsi protéger les voûtes en aval de potentielles infiltrations. De plus, la création de planchers intermédiaires et d’escaliers d’accès dans la tour et de certaines menuiseries permettra d’une part de travailler en toute sécurité sur le chantier, et d’autre part de permettre aux visiteurs d’accéder et de visiter l’intégralité des étages jusqu’au sommet.
> Le projet– descriptif envisagé ou en cours : Conception / Réalisation :
Le château de La Roque n’est ni classé ni inscrit au titre de Monuments Historiques. Cependant, nous travaillons en étroite collaboration avec l’architecte des Bâtiments de France du Tarn et ce, dans le but d’esquisser avec l’architecte salariée de l’association ainsi que d’autres membres impliqués, le projet global de restauration du château et plus particulièrement celui de la tour carré.
Les recommandations formulées par l’ABF depuis 2017 ont pour but de donner un cadre pour le projet de restauration.
Étapes de réalisation
Le chantier de restauration de la tour carrée sera, pour certaines parties, organisé sous la forme d’un chantier de bénévoles et/ou chantier d’insertion, avec l’appui d’entreprises spécialisées sachant que l’association compte dans son équipe des maçons, charpentier, tailleur de pierre, forgerons et architecte. Les travaux prévus sont :
Préparation du chantier
Installation de l’échafaudage
Création des accès de chantier a la tour.
Maçonnerie
Nettoyage et dévégétalisation du dernier niveau de la tour
Cristallisation et consolidation des maçonneries instables
Assurer l’étanchéité des arases
Reprise des fissures
Restauration du sol
Charpente et menuiserie
Fabrication et pose de charpente de plancher (totalité des muraillères et solives) en chêne, d’aspect brut de scie.
Fabrication et pose de plancher en chêne ou châtaigner en planches de 30 mm d’aspect brutes de scie,
Fabrication et pose d’escaliers intérieurs et garde corps, en plusieurs tronçons, le tout en chêne.
> Quelle est la place du projet dans la transmission des savoir-faire relatifs à la restauration du patrimoine ?
Ce projet joue un rôle primordial dans la sauvegarde et la valorisation du patrimoine matériel et immatériel local. Et cela à travers :
- La rencontre avec des professionnels du patrimoine :
La présence d’artisans locaux, en tant qu’encadrants techniques du chantier, permet l’apprentissage par le faire et la transmission de connaissances et de savoir-faire liés aux métiers de restauration du patrimoine qui sont souvent mal connus du grand public. De plus, les échanges avec des professionnels passionnés par leur métier peuvent également susciter des vocations dans ce domaine. - La pratique de techniques traditionnelles locales :
Ce projet fait exclusivement appel à l’usage de techniques de restauration ancestral, ce qui permet à nos bénévoles/ salariés d’apprendre les techniques traditionnelles de restauration du patrimoine : charpente traditionnelle, maçonnerie traditionnelle, taille de pierre, couverture, forge et ferronnerie d’art, etc.
> Origines géographiques et essences de bois qui seront utilisées :
Concernant l’approvisionnement en matériaux de chantier, nous favorisons les circuits courts et locaux :
- Recyclage et réemploi : ce projet est fondé sur l’éthique et le recyclage des matériaux de chantiers. Très régulièrement, des habitants de notre territoire nous sollicitent pour les aider à démonter d’anciennes fermes de charpente. Cette démarche qui nous permet de récupérer et de réemployer des fermes dans le projet restauration de la basse-cour du château. (cf. Voir photos en annexe)
Lorsque le recyclage de matériaux est indisponible, un approvisionnement de proximité sera de toute évidence.
- Emploi de ressources de proximité : le chantier se situe au milieu d’une forêt de chêne et de châtaigner, le bois peut donc être prélevé dans la forêt tout en respectant les règles de la sylviculture. (jeune foret de 50 ans)
Afin que cette démarche soit accompagnée, nous sommes en phase de sollicitation de l’Office National des Forêts du Tarn afin de collaborer avec un forestier local.
- Achat : notre fournisseur est la scierie Galonnier, situé à 24 km du chantier. Cette scierie est certifiée PEFC (Plan Européen des Forêts Certifiées), elle utilise principalement le châtaigner et le chêne, un bois issu de forêts françaises gérées durablement.
> Enjeux de développement durable :
Agir pour une transition juste, en luttant contre toutes les discriminations et inégalités et en garantissant les mêmes droits, opportunités et libertés à toutes et à tous.
Ce projet s’attache à contribuer à la restauration et à la transmission du patrimoine, dans une acception la plus large, des publics diversifiés et complémentaires. Cette démarche a pour but de faciliter l’accès de tous au patrimoine, et faire du patrimoine un lieu de rencontre, d’échange, de diversité, de partage, et d’acceptation, créer des liens entre les générations, les cultures, et les milieux sociaux, et enfin, développer l’expression de la citoyenneté et l’autonomie par l’expérience du chantier de bénévoles et/ou le chantier d’insertion.Favoriser l’économie des ressources naturelles et inclure des mesures de transition écologique et énergétique :
Notre projet s’engage pour la transition écologique de fait qu’il est conjugué de façon durable avec son milieu naturel. Il est inscrit dans une approche écologique et durable, ancrée dans un territoire considéré comme une ressource en matériaux de construction naturels, mises en oeuvre par des compétences locales, suivant des cultures constructives ancestrales. Cette démarche favorise l’emploi et le réemploi de matériaux durables et naturels sur des chantiers, élimine la consommation d’énergie nécessaire pour la transformation et le transport des matériaux de construction, et réduit considérablement les déchets produits sur le chantier.Réduction de déchets :
Les chantiers sont réalisés à partir de matériaux biosourcés et géosourcés localement. Dès qu’elle est possible, la récupération des matières premières pour le réemploi de celles-ci est privilégiée.Transport et déplacements doux :
Pendant les chantiers, l’association propose aux participants d’effectuer les déplacements entre le lieu d’hébergement et le château, parfois à vélo, le plus souvent à pied, ou en covoiturage. Notre territoire est plein de ressources, hors les temps de chantiers, des activités de découverte et de loisir sont proposés (baignades, artisans et agriculteurs, chemins de randonnée, etc.) qui sont pensées différemment que via un transport motorisé, et ce, dans le but de relocaliser ces activités dans notre territoire
Agir pour la santé et le bien-être de toutes et tous : consommer local, de saison et si possible, des produits issus de l’agriculture biologique :
Pendant les travaux de restauration, les bénévoles sont hébergés et nourris par l’association. Tous les repas sont réalisés à partir de produits locaux (pain Bio, fromage, viande, etc.). L’intégralité des autres produits de consommation courante sont approvisionnées auprès du café associatif du village ou de la petite épicerie du village voisin. Aucun plat pré-préparé, tous les repas sont réalisés par et avec les participants à l’aide de produits de saison.
Une de nos priorités, c’est d’éliminer le gaspillage alimentaire à tous les niveaux, lutter contre la surconsommation, le suremballage, et trier les déchets (bacs pour trier et compostage mit à disposition au lieu d’hébergement et au château) et recycler autant que possible les déchets alimentaires ainsi que les déchets de chantiers (récupération, recyclage et réemploi de matériaux de construction).
> Durée des travaux :
24 mois
> Coût total du programme TTC :
120.000 €
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